Evidemment, en caressant un chat dés la deuxième
scène, Simone Genevois m’avait favorablement
disposé. Mais rien ne m’avait préparé au choc de
ce visage agrandi aux dimensions d’une maison,
et je suis sur que le caractère quasi-divin de cette
apparition a joué un rôle dans l’enchantement.
C’est sans doute pourquoi je sens toujours un peu
une agression dans l’emploi du mot "cinéma" à
propos des films qu’on voit à la télévision. Godard
l’a bien dit, comme il lui arrive : Le cinéma, c’est ce
qui est plus grand que nous, sur quoi il faut lever
les yeux. En passant dans un objet plus petit et sur
quoi on baise les yeux, le cinéma perd son essence.
On peut s’émouvoir sur la trace qu’il laisse, ce
portrait-souvenir qu’on regarde comme la photo
d’un être aimé qu’on porte sur soi, on peut voir
à la télé l’ombre d’un film, le regret d’un film, la
nostalgie, l’écho d’un film, jamais un film.