DEPAYS7 STACK006

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  • Id : 1136
  • Catégorie : PHOTO
  • Séquence : Depays7
  • Card : DEPAYS7 STACK006

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Texte :

Je ne sais pas combien il s'est fait de films sur la Bake-neko.
Qu'ils soient tous ignorés en Europe en dit long sur la culture de
cette petite péninsule caractérielle. (En Amérique, on peut les voir
sur la côte Ouest, grâce aux stations de TV japonaises.) Le
déroulement est toujours le même: un homme est assassiné. Le
chat, témoin du meurtre, fait entrer son esprit dans le corps
d'une femme - et là, quelle que soit la version, il y a toujours une
scène prodigieuse, celle où la femme commence à mêler, dans
ses gestes, le comportement du chat au sien, quand elle se met
à griffer lentement l'air avec sa... patte, quand elle se met à lapper
au lieu de boire. Cette femme va devenir l'instrument de la
vengeance, et les meurtriers, elle va leur faire passer le goût du
saké. Mais ce qui est très caractéristique, c'est que ce personnage
de vengeresse somme toute sympathique au regard de la morale
populaire va inévitablement en faire trop. La vengeance déchaînée
s'étend à d'autres innocents, le sang coule à flots, et rituellement
(après qu'on ait eu droit par exemple, pour citer un des plus beaux
fleurons du genre, à sa tête coupée volant au-dessus des maisons)
le conte s'achève par la mort cruelle de la femme-chat qui reprend
son apparence, comme le Docteur Jekyll et l'homme invisible. La
violence une fois lâchée, le désordre est partout, il ne peut pas se
satisfaire d'une élémentaire loi du talion, meurtre pour meurtre,
toute idée de justice, de réparation est dérisoire, la violence ne
s'achèvera qu'en s'engloutissant elle-même, comme un volcan.