Nous appellerons Garance
ce passage de silence
entre l'écume et le cri
cette aurore singulière
qui prend la place du lierre
aux murs ravagés de gris
Un enjambement du vide
quand une heure se dévide
le temps de poser sa main
sur l'épaule déjà nue
de cette ancienne inconnue
qui demande son chemin
Cet amble cette ruade
du cheval qu'on persuade
de se laisser emporter
par l'ineffable cadence
d'une gisante qui danse
dans un espace inventé
Toute chose suspendue
à la sentence rendue
dans l'épaisseur d'un instant
si cependant intouchable
qu'à en retirer le sable
on éparpille le temps
Le temps qui n'est que pelage
de la douve et de la plage
une robe de guepard
pour revêtir lossature
de cette vie qu'on rature
sur des manuscrits épars