L'homosexualité de Bola de Nieve n'était un secret pour personne à la Havane. Celle de Portocarrero non plus. Mais le sujet était tabou, et le double standard évident : ces artistes gay, comme on ne disait pas encore en ce temps-là, bénéficiaient de l'impunité pendant qu'un sinistre acteur de télévision conduisait des ratonnades anti-pédés dans le Vedado, et que le régime créait de vrais camps de concentration, les UMAPs, pour "rééduquer" les maricones. Fidel lui-même mit fin à cette triste période, ce qui encouragea l'idée traditionnelle du grand dirigeant mal entouré. "Ah si Fidel savait …". D'autres fois, il sut, et ça ne changea rien.