Cette publicité omniprésente (dans les magazines de l’Ambassade à La Havane
ou sur les murs de la petite ville de France) devait m’apporter un de mes premiers
métissages linguistiques. Prononcée à l’anglaise elle m’évoquait évidement un
chanteur, une chanteuse, tandis que la diction de mes petits camarades (« Singeaire »)
jointe à l’apparence du verbe singer, en faisait un collage baroque comme la rencontre
d’une machine à coudre et d’un orang-outan sur une tablature. Si bien qu’aujourd’hui
encore je ne peux pas voir une telle machine sans y superposer un choeur de singes.
SINGER’S SEWING MACHINES,