COREE STACK y004

images/900/COREE-STACK-y004.jpg
  • Id : 915
  • Catégorie : PHOTO
  • Séquence : Coréennes_CoréeY
  • Card : COREE STACK y004

Navigation :



Médias :

Pas de vidéo


Pas de son

Texte :

Une grande partie de la Corée se promène sur la tête des Coréens. Comme
ces illusionnistes de salon qu'on engageait aux années 1900, qui à peine
présentés sous un faux nom se mettaient à jongler avec le mobilier pour
amuser l'assemblée, les Coréennes font danser les objets. Les paniers, les
jarres, les faisceaux de bois, les bassines échappent à l'attraction terrestre et
deviennent satellites de ces planètes calmes, aux orbites précises. Car la rue
coréenne a ses cycles, ses ondes, ses rails. Dans ce décor double, où les
ruines hâtées et les immeubles naissants s'équilibrent pour une seconde au
même point d'inachèvement, le militaire qui vient d acheter (prévoyant) un
sombrero civil, I'ouvrier qui sort du chantier, le fonctionnaire avec sa
serviette, la femme en costume traditionnel et la femme en costume
moderne, le porteur qui emmène au musée de la Révolution une allégorie
toute fraîche qu'une femme en noir suit pas à pas, pour la déchiffrer — ont
chacun leur route et leur place exacte, comme des constellations. On ne
crébillonne pas. Si l'on s'arrête, c'est pour s'instruire : Syngman Rhee reçoit
des Américains les crocs artificiels de la corruption, le Spoutnik nr.3 est une
grande victoire du socialisme... Lestés de cette science, les spoutniks de la
rue reprennent le cours d'une gravitation méditante.