« Heï, heï y ai; , heï, heï ya...
Quand les feuilles des bambous sont agitées par le vent, on croit entendre la rumeur de cent mille hommes...
Les fleurs de nénuphar, mouillées par la pluie, sont aussi jolies que les trois mille servantes lorsqu'elles se baignent...
L'an dernier, le temps a été favorable, la récolte abondante; la pluie est tombée à propos et le vent a été propice. Cette année
sera également bonne: si la moisson est belle, nous pourrons nous rassasier et nos ventres se rempliront, notre dos aura
chaud, et nous serons très heureux .
Heï, heï y ai; heï, heï ya...
Papillons ! papillons ! allons dans la montagne bleue ! Papillons tigrés ! venez avec nous ! Si la nuit nous surprend en route,
nous nous reposerons dans les bouquets fleuris...
Allons ! si les fleurs sont tombées, nous nous cacherons à l'ombre des arbres...
Nous sommes passés avec nos chevaux sur un tapis de fleurs; chaque pas de nos montures, foulant les fleurs, en dégageait les parfums.…
Heï you, heï you, eï, heï ya ya; ha ha, heï yo...
Camarades, o y tcha, ha tcha, ha, heï you, hei ya, o ho, tcho yo tcha, tcho yo tcha, soulevons, soulevons nos bâtons... »
(Chant de travail « écrit sous la dictée d'ouvriers qui ont travaillé, en 1890, au Commissariat de France à Séoul » — cité par
Marcel Courant.)