COREENNES_KORTRIG STACK014

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  • Id : 806
  • Catégorie : PHOTO
  • Séquence : Coréennes_Kortrig
  • Card : COREENNES_KORTRIG STACK014

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Texte :

C'est donc d'un bilan parfaitement désastreux que témoignent la plupart des textes et des images de ce disque,
et je ne me sens ni l'envie ni le droit de m'en détourner. En ajoutant seulement deux notations qui ont pour
moi leur importance.

On a beaucoup joué sur les ressemblances, indéniables, entre les deux totalitarismes, communiste et nazi. A ceci
près que les uns ont commis leurs crimes en trahissant les valeurs sur lesquelles ils se fondaient, les autres en
les accomplissant. Ce distinguo est peut-être une fausse question. Ou bien c'est toute la question.

Et pour finir : toute la désespérance accumulée en cette fin de siècle, tant d'espoirs bafoués, tant de victimes,
tant de démissions, tout cela ne me donne toujours pas une once de commencement d'esquisse d'indulgence
pour la société "telle qu'elle est". J'avais l'habitude de dire du temps de la guerre froide à mes camarades des
deux bords "ce que vous appelez les erreurs du socialisme, c'est le socialisme, ce que vous appelez le
capitalisme sauvage c’est le capitalisme". Pour le moment il ne reste debout qu'un de ces deux monstres, mais la
défaite de l'autre ne l'a pas humanisé, au contraire. Interrogé à la télévision peu de temps après la chute du Mur
de Berlin, Claude Lelouch qui n'est pas, lui, un chien marxiste, a eu cette formule pleine de bon sens "le
communisme avait au moins un mérite, c'est qu'il faisait peur aux gens dirigent -et les gens d'argent livrés à
eux-mêmes, ils sont capables de tout, croyez-moi. je les connais ...
" II me plaît de laisser à un cinéaste le
dernier mot sur ce XXe siècle qui en dépit de ses faux-semblants aura si peu existé, qui n'aura peut-être été au
bout du compte qu'un immense, un interminable fondu-enchaîné.

 

Port-Kosinki, mai 1997