Ce premier voyage fut donc tout entier sous le signe de la couleur. Il
en reste pourtant quelques signes en noir et blanc, feuilles arrachées
à un carnet de route sans ordre, où je lis maintenant la préfiguration
d'un autre voyage, bien plus tardif, le retour après le désastre... Mais
s'il y a quelque chose dans les visages de 1955 qui annonce la tristesse
de 1980, c'est bien malgré moi. A cette époque j'étais tout à mes joies
de découvreur de trésors, et une fois de plus l'oeil de l'appareil aura
su voir mieux et plus loin que celui qui guettait à travers le viseur.