ESPIONNE
ou LA GUERRE SANS ARMES
d’après la vie romancée de
LOUISE DE BETTIGNIES
C’est le cinéma qui nous a initiés a la dialectique: le mot espion, qui
signifiait traître et salaud lorsqu’il s’appliquait à un Allemand, prenait
le sens de héros, héroïnes quand il s’agissait des Alliés. Je m’accuse
d’avoir composé à l’âge de huit ans une bande dessiné sur la Grande
Guerre, comme on disait alors, où les rôles des Allemands étaient
tenus par des chiens, et ceux des Alliés par des chats, c’est tout dire.
Mais c’est aussi le cinéma qui allait changer notre vision, et un jour
nous faire comprendre comment une main vue en gros plan pouvait,
quand elle retombait, n’être plus une main ennemie.