Hokkaido, l'île du Nord. Tout en haut, par beau temps, on petit distinguer Sakhaline, les
Kouriles, les dernières écailles du dragon russe. On y croise les Ainus. le peuple originel,
repoussé par les conquérants venus du Sud. Et l'été, on vient échapper à la fournaise de
Tokyo dans les stations balnéaires : la légèreté du yukata sur la peau, les soirées conviviales
rythmées par des musiciennes de jazz mystérieuses comme des magiciennes, la trouble
candeur des thermes, les onsen. interdits seulement aux porteurs de "tatouages extravagants",
on est transporté dans un film d'Ozu. Soixante ans plus tôt, mon oncle Anton avait déjà
photographié un onsen : niais il préférait dire que c'était une image volée dans un harem.