Il remplissait mon cadre, ce géant assis à la lisière de sa case, face à la fournaise de midi aux îles Bijago. Un instant plus tard, regardant ailleurs, j'ai senti une pression sur ma main : c'était lui qui venait me toucher, et mes compagnons de voyage m'ont félicité, c'était une faveur rare. Lui, le plus âgé du village, était le seul à connaître l'itinéraire des morts, lorsqu'ils parcourent les sentiers de l'île à la recherche du canot qui les transportera dans l'autre monde (surtout, si on les croise, feindre de ne pas les reconnaître !). Son geste me protégeait.