Moscou à l’aube. Quand même les abominations de l’architecture stalinienne
prennent des airs de châteaux pour contes de fées, quand cet entremêlement
de tuyauteries rouillées, d’escaliers lépreux, de plantes vertes agonisantes, de
cours aveugles, de rues pleines de trous, avec ses marcheuses infatigables aux
cabats toujours béants (« au cas où… »), et cette odeur de pétrole non raffiné
qui la ferait reconnaître les yeux fermés, est pour un court moment, à chaque
aurore, la promesse d’une ville.