Moscou, années soixante... Le premier hiver passé là depuis
le Dégel, le vrai, ce Festival de la Jeunesse qui a commencé
d'entr'ouvrir les portes. Un étranger n'est plus par essence un
ennemi ou un suspect, on peut lui parler dans la rue, discuter
Art - enfin, dans certaines limites - à la Galerie Tretiakov, lui
faire visiter la piscine d'eau chaude qui illustre symboliquement
la schizophrénie historique que nous vivons : deux éléments,
deux saisons, deux mondes. Sur les baigneuses de la future
perestroika se penchent les vieillards emmitouflés de l'ancien
stalinisme, là où se dressait en d'autres temps la cathédrale du
Saint Sauveur ...