Visites aux paysans du coin : ils vivent
dans la pauvreté, pas dans la misère, ce
qui en Amérique Latine est plus qu'une
nuance. On vérifie que le fameux litre de
lait par jour des enfants cubains n'est pas
une phrase de propagande. Il y aura bien
eu là un effort gigantesque en faveur des
pauvres. Mais comme un corps cancéreux
en même temps qu'il se développe et se
fortifie développe et fortifie le mal qui le
détruira, la révolution avance avec en elle
le cancer du pouvoir. Pas trop de quoi
s'étonner, on a vu cela ailleurs. Ce qu'on
n'attendait pas, c'est un retour aux images
les plus insupportables du passé, Cuba
redevenue une escale dans le tourisme
sexuel... Ç'avait longtemps été pour moi
un critère, parmi les innombrables trous
noirs du monde socialiste : du moins les
femmes ne s'y vendaient plus. Erreur.