< 20'07'07 > 

Bons baisers de Guillaume en Egypte

D'ordinaire, Guillaume réserve ses coups de patte graphiques à une poignée d'irréductibles fans, qui reçoivent épisodiquement par mail son point de vue sur l'actualité, mélange de dessins, photos, images et bribes de presse internationale. Guillaume-le-chat-orange-qui-commente-l'actualité internationale ou locale n'a pas toujours été aussi discret.

Fut un temps où son inénarrable faconde imprégnait quotidiennement les rétines des visiteurs d'Un regard moderne, pas la librairie parisienne, non, le site web de commentaires en images de l'actualité, qui, de 2002 à 2005, était fréquenté par Loulou et Kiki Picasso, PlacidOlivia ClavelL.V.P. (la vermine persistante) et quelques autres figures d'un mouvement informel, composé de graphistes, cinéastes et vidéastes qu'on appellerait aujourd'hui activistes.

Créé par le « groupe d'action graphique » Bazooka, Un regard moderne avait sévi à la fin des années 70 dans « Libération » avant que Bazooka ne tente de « foutre la merde » (selon les termes d'Olivia Clavel) dans d'autres journaux.

Poptronics est plus que fier de présenter la dernière carte d'actu-postale de Guillaume.


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< 02'08'07 > 

Cinéma endeuillé, le chat Guillaume Léon-Zitroné

Le chat orange facétieux qui fait l'honneur à poptronics de se laisser apprivoiser, le temps d'une brève apparition, a encore frappé. Cette fois-ci, c'est la farandole d'hommages funéraires aux grands hommes du cinéma morts en cette funeste semaine qu'il enrichit à sa façon. Antonioni,BergmanSerrault... « et moi, et moi, et moi », pourrait dire le matou...

Il est de notoriété publique que Guillaume-en-Egypte est le double félin d'un humain qui déteste la lumière médiatique. Plus Guillaume est bavard, plus lui préfère la discrétion. Un souhait que poptronics respecte, tout en se (et vous) régalant des facéties de Guillaume.


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< 23'08'07 > 

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Guillaume-en-Egypte est sans aucun doute le seul pigiste félin au monde. Et poptronics est fier de publier ses dessins-collages-commentaires d'actualité. Comme dirait le regretté Zitrone, laissons parler l'image...


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< 08'09'07 > 

Qui a peur du grand méchant loup ?
Sans commentaire, un nouveau dessin-collage-montage de Guillaume-en-Egypte, le seul et unique chat caricaturiste au monde qui offre sa vision très personnelle de l'actualité.
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< 13'09'07 > 

Foot-Rugby : 0 à 0
Guillaume-en-Egypte, le seul et unique chat caricaturiste au monde, n'a pas choisi, entre foot et rugby. Il préfère se la jouer... Arcimboldo.
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 20'09'07 > 

Un Sarko sachant sarcler
Sans commentaire, un nouveau dessin-collage-montage de Guillaume-en-Egypte, le seul et unique chat pigiste au monde. Il est moins seul en revanche à s'interroger sur la rhétorique du président...
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< 02'10'07 > 

Sarkozy encadré
Un nouveau dessin collage de Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, inspiré une nouvelle fois par l'omniprésent président et sa communication... volontaire.
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< 08'10'07 > 

L'amibe du président américain
Un nouveau dessin collage de Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, qui délaisse pour une fois son président favori pour le premier des Américains... Pour info, l'amibe dont il parle est très réelle, puisqu'elle a déjà tué six personnes cette année dans trois Etats américains (Floride, Texas et Arizona).
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< 11'10'07 > 

C'est vraiment trop « dégueulasse »
Un nouveau dessin collage de Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, qui démontre une fois de plus sa culture cinématographique et son sens politique. Ségolène n'a pas cet humour : elle a rappelé à l'ordre l'impétrante. On parle pas la bouche pleine et quand on est au gouvernement, on tient sa langue française.
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< 18'10'07 >

Les envahisseurs sont là
Un nouveau dessin collage de Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré qui apporte sa touche toute personnelle à l’actualité sociale chargée de ce jeudi de grève (et d’informations cette fois-ci non démenties de la séparation de Cécilia et Nicolas...). La vérité est ailleurs...
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< 14'10'07 > 

Lendemain de défaite
Un nouveau dessin collage de Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré. A toutes fins utiles, poptronics rappelle à ses lecteurs oublieux de l'actualité sportive que la France a perdu samedi soir en demi-finale de lacoupe du monde de rugby face à l'Angleterre. Un drame personnel pourLaporte, l'entraîneur, promis (avant la défaite) à rejoindre le gouvernement.
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< 22'10'07 > 

Laporte entraîne le gouvernement, jusqu'où ?
« Sans gamberger », Bernard Laporte, malgré la Coupe du monde ratée et les rumeurs insistantes de fraudes fiscales, entre ce lundi au gouvernement, comme Nicolas Sarkozy l'avait décidé en juinGuillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, garde un œil sur le nouveau secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports. Il ne sera pas le seul... puisque mêmeRoselyne Bachelot avait semblé douter la semaine dernière.
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< 22'10'07 > 

Nous sommes tous des Guy Môquet
Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, habituellement très en verve pour commenter l'actualité politique, en reste coi : il faut dire queGuy Môquet se trouve bien involontairement au cœur d'une polémique guère historique...
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< 26'10'07 > 

Le coucou d'Etat permanent
Guillaume-en-Egypte se met au vert, lui aussi. Un chat (certes un peu particulier, le félin étant pigiste assermenté de poptronics) utilisant la métaphore animalière, décidément, avec ce Grenelle de l'environnement, on aura tout vu !
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< 29'10'07 > 

Un cheveu (du Che) dans la soupe
Le Che pipolisé, le Che objetisé, le Che iconisé... Et Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, a une idée pour remettre en selle la gauche de la gauche en France... Sans commentaire.
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< 02'11'07 > 

La France au Tchad : en avant, arche !
Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste préféré de poptronics, n'abandonne décidément pas le président Sarkozy, en plein imbroglio diplomatico-judiciaire en Afrique. Après le feuilleton des infirmières bulgares, le président se retrouve, avec l'association l'Arche de Zoé, face à un nouveau casse-tête au Tchad, pris entre les feux de l'intrigant Kadhafi et d'Idriss Déby, le président tchadien. Nicolas Sarkozy saura-t-il se tirer d'affaire sans l'intervention de Cécilia ?
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< 05'11'07 > 

Un voleur pas très à cheval sur le règlement
Guillaume-en-Egypte, le seul et unique chat pigiste au monde à commenter l'actualité pour poptronics, n'applaudit pas le galop d'essai deSarkozy au Tchad pour libérer quelques journalistes. Il préfère s'intéresser à une autre actualité, qui agite le milieu turfiste : l'enlèvement du trotteur Equinox Bi à Murano, en Italie, un champion du monde de trot qui était attendu au grand prix d'Amérique. A suivre...
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< 09'11'07 > 

Zoé tombée de l'arche
L'affaire de l'Arche de Zoé n'en finit plus de faire des vagues. Après l'opération sauvetage des journalistes français et des hôtesses de l'air espagnoles menée par le président français, après ses déclarations qui n'ont visiblement pas arrangé les choses sur place, les responsables de l'association l'Arche de Zoé attendent de savoir s'ils seront jugés sur place ou en France, alors que la libération des ressortissants espagnols est attendue aujourd'huiGuillaume-en-Egypte, notre chat pigiste, ne s'y est pas trompé. Les réactions du président Idriss Déby n'arrangent rien aux choses...
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< 13'11'07 > 

Le cri du peuple, la voix du président

Pris à partie par les pêcheurs du Guilvinec le 6 novembre, le président réplique en tutoyant son interlocuteur : « Descends un peu le dire, viens, allez... » comme s'il allait se battre. En contre-champ, les images du pêcheur à qui s'adresse le président circulent sur le Net, et montrent la source de la colère sarkozyenne, ce « 140%, enculé » pas vraiment propice au dialogue.

N'empêche, et Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, ne s'y trompe guère, la rupture revendiquée par Sarkozy passe aussi par le verbe...


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< 19'11'07 > 

Guillaume-en-Egypte, l'invite aux entrechats
Une fois n'est pas coutume, Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, ne commente pas l'actualité du jour, il se mue en guide très spécial et l'assume avec un spécial copinage. L'image, comme on dit, parle d'elle-même...
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< 21'11'07 > 

La crise, quelle crise ?
Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, observe l'actualité d'un œil implacable, comme à son habitude. En cette semaine chargée socialement et politiquement, le voilà qui se lance dans l'analyse sémantique d'un étrange tic de langage politique. Sans commentaire.
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< 26'11'07 > 

Kasparov forcé de jouer la case prison
Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste préféré, s'inquiéterait-il despréparatifs plutôt musclés des élections législatives russes ? Pourtant, à part la pauvre oppostion (presque muselée) et Garry Kasparov, l'ancien champion du monde d'échecs qui passe quelques jours en prison, les voix internationales sont bien faibles, pour condamner ces attaques frontales à la démocratie de la part du régime de Vladimir Poutine.
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< 27'11'07 > 

Chine, un voyage présidentiel en classe VRP
Guillaume-en-Egypte suit Sarkozy à la trace. On ne doute pas que le président revienne rapidement faire un tour en banlieue (quoique...), à son retour de Chine, où les affaires vont bon train (avion plutôt) et les droits de l'homme sont réduits à la portion congrue.
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< 03'12'07 > 

Ceci est un pays en crise
De plus en plus mégalo, Guillaume-en-Egypte , le chat pigiste de poptronics ! Le voilà qui se prend pour Magritte (« Ceci n'est pas une pipe », tableau devenu plus célèbre sans doute que son auteur), pour analyser la situation explosive en Belgique aujourd'hui. Surréaliste même...
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< 09'12'07 > 

Guillaume-en-Egypte copine pour Vladimir et Marina

Dissident et rebelle en son pays, l'Union soviétique, Vladimir Vissotsky, poète, écrivain, chanteur et acteur, a longtemps été la vraie voix des peuples de l'URSS, l'écho sonore de leurs colères, de leurs indignations étouffées. Interdit de publication de son vivant, sa voix passait cependant dans tout le pays, de bandes magnétiques en bandes magnétiques, sous le manteau des amateurs qui l'ont fait connaître malgré la censure.

Acteur phare du Théâtre de la Taganka, il est l'image de l'homme qui n'a jamais accepté la compromission. En 1980, il meurt, à 42 ans. C'est un immense choc dans tout le pays et son enterrement est suivi par plus d'un million de personnes.

Marina Vlady, sa compagne pendant douze ans, après avoir publié le livre éponyme (éditions Fayard), le raconte et le chante sur scène.


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< 11'12'07 > 

Kadhafi à Paris, Sarkozy a choisi son camp
La visite de Kadhafi en France, avec chameaux et tente plantée au beau milieu de la cour de l'hôtel particulier où le dirigeant lybien a été invité à séjourner, ne pouvait laisser Guillaume-en-Egypte indifférent. Une fois de plus, notre chat pigiste a le don de pointer de la patte avec humour un voyage officiel qui choque, même au sein du gouvernement Fillon, puisque la secrétaire d'Etat Rama Yade a clamé haut et fort que la France n'était pas « un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits ».
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< 15'12'07 > 

Bye bye Kadhafi
Guillaume-en-Egypte ne pouvait rester silencieux face à la déferlante Kadhafi, qui quitte ce matin théoriquement la France, en ayant semé le trouble et l'effroi, entre révélations de viol sur une journalistevisites impromptues du patrimoine historique et leçons de démocratie au peuple français, le dictateur libyen a défrayé la chronique, comme on écrit dans les gazettes. Bon voyage, monsieur le Président !
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< 17'12'07 > 

Sarkozy nous la joue Chabadabada
La rumeur avait gentiment enflé, notre président s'affiche chez Disney en compagnie de la Bruni, Carla de son état. Une manière comme une autre de détourner l'attention d'une semaine calamiteuse pour Nicolas Sarkozy,visite officielle de Kadhafi oblige. Il n'en fallait pas plus pour queGuillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, relise à sa façon cette actualité pipolisante au possible.
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< 24'12'07 > 

Avec Sarkozy, c'est la Saint-Nicolas tous les jours
Entre une virée chez Mickey et un voyage éclair en Afghanistan, Nicolas Sarkozy a été reçu jeudi dernier une demi-heure au Vatican par le pape Benoît XVI. L'occasion de lui présenter Jean-Marie Bigard, avant de recevoir le titre de « chanoine honoraire » de la basilique Saint-Jean-de-Latran et de rappeler au passage la mémoire de Bernard de Clairvaux, Blaise Pascal ou Paul Claudel. Une visite au Saint-Siège qui ne manque pas de laisser perplexe Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, qui a comme un doute sur les nourritures spirituelles du président.
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 31'12'07 > 

Le chat Guillaume remonté comme un coucou en 2008

Et puisqu'il faut bien achever 2007, c'est Guillaume-en-Egypte, le seul et unique chat pigiste au monde, qui s'y colle pour poptronics en choisissant, c'est logique, de griller la politesse et la primeur des vœux au président Nicolas Sarkozy, qui ne dérogera pas à la traditionnelle allocution du jour, mais la modernisera en s'adressant en direct aux Français. Trop chouette !

En attendant l'an neuf, il est aisé de supputer que les amours de Nicolas et Carla occuperont encore massivement en 2008 les Unes des magazines, people et politiques confondus. Et que le détournement de l'œuvre de Jan van Eyck, « The Arnolfini Marriage » (1434) opéré par Guillaume estpeut-être prémonitoire... La belle année qui s'annonce !


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< 09'01'08 > 

Sarkozy, du flou dans la gâchette

Deux heures : Nicolas Sarkozy a mené tambour battant sa conférence de presse de rentrée hier à l'Elysée, devant 600 journalistes. Ce matin, l'actualité « people » de ladite conférence occupe encore bien des pages sur le Net et dans les journaux (340 articles selon Google News sur sa réponse à la question sur Carla Bruni). Assez logiquement, les quotidiens de gauche ne ratent pas l'occasion d'égratigner sa stratégie de communication (« le président a justifié l'étalage de sa vie privée avec l'ex-mannequin, promise au mariage, sortez les violons, préparez les cotillons », écrit Libération), tandis que le Figaro rapporte qu'une « partie de la presse l'accuse de mettre en scène sa vie privée pour masquer certaines difficultés de sa politique notamment économique »

Est-ce la raison pour laquelle « Direct Soir », le gratuit de Vincent Bolloré,l'ami de Nicolas Sarkozy (c'est lui qui lui paye ses vacances), a titré « Nicolas Sarkozy et sa conférence de presse » (sans se mouiller, voir ci-contre la Une du quotidien du soir), avant de verser dans les pages intérieures dans le plus pur tract électoral (le président a su manier « aussi bien l'humour qu'un ton très ferme », a mis « souvent les rieurs de son côté »...) ? Par piles entières réapprovisionnées tout l'après-midi dans le métro parisien, « Direct Soir » avait visiblement anticipé la leçon de presse de Sarkozy, qui, après avoir esquivé la question de Laurent Joffrin sur sa façon très personnelle d'exercer le pouvoir (écoutez la réponse sonore du pdg de Libé sur Libélabo), a décrété : « Le seul problème de la presse, c'est sa diffusion. » 

Au-delà du people, Nicolas Sarkozy a surfé sur tous les sujets du moment, s'appuyant sur un concept tout nouveau pour lui, la « politique de civilisation » (empruntée à Edgar Morin, philosophe cité à cinq reprises, qui en répond ce matin), et en multipliant les effets d'annonce. Un effet « rideau de fumée » qui n'a pas échappé à notre chat pigiste préféré,Guillaume-en-Egypte, pas plus qu'à une bonne part des éditorialistes du matin .


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< 15'01'08 > 

A chaque jour son livre sur Cécilia

Le silence médiatique aura été de courte durée. Cécilia à peine sortie du devant de la scène, remplacée par Carla en Unes des magazines, la voilà propulsée en tête de gondole chez les libraires, le temps pour les éditeurs de mettre en forme fissa leurs livres. Ephémère first lady, Madame Cécilia Ciganer-Albeniz divorcée Sarkozy, désormais réduite à son prénom, a fait l'objet la semaine dernière de trois parutions, pas moins : « Ruptures » (éd. du Moment) de Mickaël Darmon et Yves Derai, « Cécilia, la face cachée de l'ex-Première dame » de Denis Demonpion et Laurent Léger (Pygmalion), « Cécilia : portrait » d'Anna Bitton (Flammarion). 

Et ça marche ! Les imprimeries tournent à plein régime pour les réimpressions et les remous judiciaires, en vue d'interdire la parution du livre d'Anna Bitton, continuent d'alimenter la machine. Quant au nouveau couple présidentiel, une prochaine salve d'ouvrages lui sera consacrée, annoncée pour fin février. On trépigne... Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, se verrait bien, lui aussi, en biographe permanent de la vie médiatique.


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< 21'01'08 > 

Fillon, la stratégie du coureur de fond
On aurait pu parler du grand retour du troisième type, Dominique Strauss-Kahn en invité surprise au troisième forum de la rénovation du Parti socialiste (vaste programme s'il en est). Mais non, Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, focalise (mais il n'est pas le seul) sur notre président Nicolas Sarkozy, qui n'en finit plus de baisser dans les sondages. Les frasques de sa vie privée, son impuissance à lutter contre la vie chère, son agitation permanente donneraient le tournis à de plus en plus de Français. Qui tire donc les marrons du feu ? Un certain François Fillon, Premier ministre jusque-là un poil potiche.
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< 23'01'08 > 

Bolloré, un « ami » qui vous veut du bien

Vincent Bolloré est, entre autres, le propriétaire de deux journaux gratuits, « Direct Soir » et « Matin Plus », de l'agence de communication Havas, l'actionnaire majoritaire de la SFP et de l'institut CSA, l'heureux bénéficiaire d'un créneau sur la TNT pour Direct 8 (une sorte de télé-réalité version « j'apprends à faire une télé en direct ») et candidat avec cette chaîne à l'obtention des droits de la L1 de football. Depuis 2001, l'homme d'affaires affiche ses ambitions médias et son nom revient à chaque dossier chaud (reprise de « Libération », de « La Tribune », entrée au capital de TF1, Canal +…). L'ami décomplexé de Nicolas Sarkozy(invité au Fouquet's le soir de la victoire sarkozyenne, prestataire officiel des vacances présidentielles mettant à disposition son yacht ou son jet privé), proche de l'UMP, ne se cache pas de sa volonté de contrôler la ligne éditoriale de ses journaux et de faire passer à la trappe des articles polémiques.

Ce qui ne l'empêche pas de ratisser bien au-delà de sa famille politique, comme l'a remarqué Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics. Histoire de se mettre bien avec tout le monde et de ne pas laisser passer une occase ? « Les gens ricanent quand j'arrive dans un secteur industriel. J'ai l'habitude. Après, ils rigolent moins », confiait-il l'an dernier àTélérama.


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< 28'01'08 > 

Haro sur Attali !

« 300 décisions pour changer la France ». Le rapport Attali, commandé en août 2007, avait pour but « d'examiner les conditions d'une libération de la croissance française ». Résultat : il affole tout le monde, à gauche comme à droite. Même Jean-Pierre Raffarin s'en est ému. Seule Ségolène Royale, droite dans ses bottes, reste positive. « Libération » jouait jeudi, avec « Une journée dans la France d'Attali », au petit libéral illustré : un bel exercice de politique-fiction, coulé dans la réalité quotidienne, pour une plongée en 2018 dans « ce que sera la France (...) si on applique le rapport Attali ». Edifiant ! Règlementation, déréglementation, Guillaume-en-Egypte en profite pour glisser sa patte dans les rouages de la machine. 

Pour les plus courageux, une version PDF du rapport est disponible sur le site de la Documentation française.


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< 31'01'08 > 

Société Générale, la valse des pantins

Autour de l'affaire Société Générale versus Jérôme Kerviel, c'est le défilé des pleureuses, chacun se renvoie la balle et se pose en victime. « Jérôme Kerviel est un menteur et un tricheur », a déclaré l'un des avocats de la banque. L'avocate de Jerôme Kerviel a estimé que son client était victime d'un « lynchage », avant d'aligner les termes « souillé », « sali » et « coupable désigné ». Avec les perquisitions menées au domicile d'Olivier, son frère, c'est la famille qu'on assassine. Défendu comme un ingénu pris dans la toile d'araignée d'un système qui le dépasse, Kerviel est en passe de devenir un héros moderne bringuebalé par le destin. Nouvelle tragédie antique qui aurait pour théâtre les plateaux télé et les Unes des journaux, à laquelle il est difficile d'échapper ...

Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, lui, retient le côté tragi-comique de l'histoire. Son allusion à la seule comédie de Racine, « Les Plaideurs », rappelle qu'on peut y lire : « Sans argent, l'honneur n'est qu'une maladie. » L'affaire Kerviel, le signe d'une société en pleine santé ?


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< 05'02'08 > 

Fragments d'un discours amoureux
Même dans la plus grande discrétion, un mariage présidentiel, ça fait du bruit... et quelques envieux ! Voir à ce sujet les manchettes de la presse iciet les commentaires de la France d'en bas et les moqueries des journaux européens... Et Guillaume-en-Egypte, le chat si facétieux de poptronics, comme s'il en avait assez entendu sur la question, commente à sa manière, biaisée mais érudite, puisqu'évidemment, le site de vente aux enchères eBay peut difficilement mettre en vente un manuscrit du roman médiéval aux multiples auteurs et versions... Faut-il encore préciser ici que la citation prêtée à Tristan est, elle, tout à fait d'actualité ? Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait pas purement fortuite, donc.
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< 11'02'08 > 

Un SMS de trop ?

Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, prendrait-il soudainement la défense du président Nicolas ? La publication par le « Nouvel Observateur » d'un scoop faisant état d'un envoi de SMS entre le président et son ex-femme Cécilia, prolonge en tout cas le débat sur lapipolisation de la politique en France. Ainsi, « l'info SMS » du « Nouvel Observateur » est-elle rangée en rubrique « people » sur le site de l'hebdomadaire, et déclenche son flot de commentaires contradictoires : 433 réactions à la suite de ce seul papier, des milliers de posts sur les forums, certains en soutien du Nouvel Observateur (« Toujours est-il que les journalistes de l'Obs semblent redevenir des journalistes et osent prendre des risques, soutenons-les »), d'autres au contraire critiques (« L'information sur le soi-disant SMS de Nicolas Sarkozy à Cecilia est celle de trop, jusqu'où irons-nous dans l'indécence et le ridicule ? », écrit un abonné de « Libération »). 

Pourtant, même si la presse entre dans un traitement « trash » de la vie privée de nos dirigeants, la plainte du président contre le « Nouvel Obs » pour « faux, usage de faux et recel » pose un cas juridique inédit (et, partant, un de ces débats dont la France a le secret). Et vous, qu'en pensez-vous ?


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< 13'02'08 > 

Les traversées du désert

Le Dakar déménage. S'il conserve son nom, obligeant à un grand écart géographique et à quelques efforts d'imagination, le rallye automobile s'est trouvé un nouveau terrain de jeu en Amérique du Sud, avec un périple annoncé pour janvier 2009 en Argentine et au Chili. 

A l'image de l'homme de la pampa, qui bien que « parfois rude, reste toujours courtois », Guillaume-en-Egypte se penche avec malice sur une autre traversée du désert, bien française celle-là, celle de la gauche et duParti socialiste. Une odyssée au long cours, sans vent de sable ni GPS, mais qui n'interdit pas les embardées et l'enlisement.


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< 18'02'08 > 

Sarkozy en pleine crise de croissance
Pendant la campagne, Nicolas Sarkozy promet de se battre pour la croissance, vidéo virale à l'appui. En novembre dernier, alors que lesindicateurs économiques sont au rouge, il en rajoute, en affirmant qu'il ira chercher la croissance « avec les dents » ; si nécessaire. Depuis, les bourses mondiales ont dévissé, et malgré la mise en place d'uneCommission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali, dont les conclusions sont largement discutées, les chiffres sont décidément têtus (comme le gouvernement dans sa communication)… Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, en tire les conclusions qui s'imposent…
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< 25'02'08 > 

La langue châtiée du président au cul des vaches

On attendait la traditionnelle visite présidentielle au Salon de l'agriculture, que Jacques Chirac avait transformée en rendez-vous incontournable. Pour sa toute première visite en tant que chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy s'est hissé plus haut question retombées médiatiques.

Au matin du samedi 23/02, très entouré, souriant, il prenait un bain de foule en serrant des mains quand un visiteur lui a lancé : « Ah non, touche-moi pas. » « Casse-toi, alors », a répondu Nicolas Sarkozy. « Tu me salis », a enchaîné le badaud. « Casse-toi alors, pauvre con », a répliqué le président, toujours souriant. Depuis, plus de 800 000 personnesont vu la vidéo sur le site Internet du « Parisien » et le gouvernement rame pour expliquer ce « geste d'agacement ». Guillaume-en-Egypte, notre chat pigiste, ne pouvait rester insensible à ce nouveau revers de la communication présidentielle.


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< 29'02'08 > 

Oscar(s), Simone avant Marion

La môme Cotillard a vu sa cote s'envoler depuis qu'elle a obtenu l'Oscar de la meilleure actrice le week-end dernier. Un « jour de gloire » (« Paris Match »), un « sacre » (« l'Express »« 20 minutes »), « la Môme Oscar » (« Libération »)... Les superlatifs n'ont pas manqué pour commenter l'événement. Et, curieusement, alors que l'attribution de la distinction suprême pour une actrice aux Etats-Unis revenait pour la deuxième fois à une Française, après Simone Signoret en 1959, pour le film (en anglais) « Les chemins de la haute ville », de Jack Clayton, aucune télévision n'a pris la peine de rediffuser le discours en anglais d'une Simone Signoret avec statuette dorée... 

Guillaume-en-Egypte y va de sa leçon de mémoire. Et nous envoie en prime l'extrait télévisé d'époque. Pas sûr qu'alors les gazettes américaines aient critiqué la tenue de Simone...


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< 03'03'08 > 

Prince moi, je rêve

Un prince guerrier obligé de rentrer fissa en Grande-Bretagne (mettre en danger la santé d'Harry est tout à fait mal vu de l'autre côté de la Manche, surtout quand la mission secrète fait flop...), un président obligé de faire face en son Hexagone à une chute vertigineuse dans les sondages... Il n'en fallait pas plus pour que Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, établisse un de ces rapprochements dont il a le secret. 

En Afghanistan, où le prince Harry se faisait appeler sous-lieutenant Wales, le fils de Lady Di et du prince Charles, 23 ans, a combattu dix semaines dans le plus grand secret, sous le nom de code « Widow six seven » (Veuve 6-7), les médias ayant tenu l'info secrète... jusqu'aux fuites. Cette opération redore le blason de la famille royale britannique (la dernière fois que la presse internationale avait évoqué Harry, c'était plutôt pour ses beuveries et autres déguisements nazis...). De ce côté de la Manche, Nicolas Sarkozy, lui, cherche sans doute l'arme secrète qui lui permettra de rebondir... Rumeurs de remaniements et mauvaise ambiance gouvernementale en témoignent.


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< 10'03'08 > 

Guillaume-en-Egypte copine pour Maroussia
Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, ne manque jamais une performance de sa copine Maroussia Vossen. Étrange itinéraire que celui de cette robe peinte dans les années vingt par Sonia Delaunay et revêtue par une danseuse du XXIe siècle… Au même programme, un autre fantôme, celui de Nicolas de Staël, sur une musique de Roger Tessier. Et une heure de bonheur.
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< 12'03'08 > 

Obama-Clinton, la lutte clip à clip

Le duel Obama-Clinton pour la candidature démocrate à l'élection présidentielle américaine se fait de plus en plus sanglant, alors que le sénateur noir vient d'emporter cette nuit une bataille de plus dans l'Etat du Mississipi. A trois mois de l'investiture, les deux clans sont à couteaux tirés : Obama accuse le staff d'Hillary de racisme, tandis qu'une proche conseillère diplomatique de Barack Obama est poussée à la démission, « The Scotsman » ayant publié ses propos (tenus « off ») sur Hillary Clinton, « un monstre ». 

Côté people, Hillary avait un déficit d'image après le soutien d'Obama Girl (« I Got a Crush... On Obama ») et l'énorme carton de « Yes We Can » (6 millions de vues sur Youtube) de Will.i.am, des Black Eyed Peas. Elle vient de sortir de son chapeau un soutien en or massif en la personne de Jack Nicholson. Depuis samedi, le remix « Jack and Hill » circule sur les plates-formes vidéo pour la candidate à la traîne dans les sondages (15 états contre 29 pour Obama). Créée à partir d'extraits de sa filmographie et de citations bien senties, la vidéo s'achève avec un Nicholson en abominable colonel Nathan Jessep dans « Des hommes d'honneur » : « Laissez-moi vous dire, messieurs, qu'il n'y a rien de plus sexy qu'une femme devant laquelle on se met au garde-à-vous ». 

« Jack and Hill », Nicholson fait le joli cœur pour Clinton :



Ce clip intervient après la polémique autour de la précédente vidéo d'Hillary Clinton (uniquement diffusée au Texas) qui pose cette angoissante question à une famille endormie : « Qui voulez-vous voir décrocher le téléphone rouge en pleine nuit ? » Sur la dernière image, Hillary décroche le combiné, rassurante. « La question n'est pas qui répondra au téléphone, mais quelle réponse allez-vous donner lorsque vous décrocherez », lui rétorque Obama, reprochant à Hillary de jouer sur la peur des Américains. Des bisbilles à n'en plus finir, qu'au passageGuillaume-en-Egypte ne manque pas d'égratigner (voir son dessin ci-contre).

En guise de riposte, Will.i.am des Black Eyed Peas signe sa deuxième vidéo de soutien au sénateur noir avec « We are the Ones ». On ne change pas une recette qui marche : à ses côtés, de nombreuses stars paillettes comme l'actrice Jessica Alba qui souhaite « une terre plus propre pour l'enfant qu'elle va mettre au monde », l'acteur Ryan Philippe qui veut « un meilleur avenir pour ses enfants », ou encore Kerry Washington (« Le dernier roi d'Ecosse »), l'acteur et producteur John Leguizamo, l'actrice de sitcom Regina King (« 24 heures chrono »), Tyrese Gibson (« Transformers »), le play boy Eric Mabius (« Ugly Betty »), Tichina Arnold (« One on One »), l'actrice Adrienne Palicki, l'acteur de sitcom George Lopez et la chanteuse de soul Macy Gray. 

« We are the Ones », deuxième clip de soutien de Will.i.am à Obama :

valérie nescop

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< 16'03'08 > 

Guillaume a la mémoire qui ne flanche pas

Pour une fois, c'est sur l'horloge de la télé que Guillaume, le chat-pigiste de poptronics, s'aligne. Parce que le documentaire « Shoah par balles, l'Histoire oubliée » est fort, exceptionnel et dérangeant, qu'il met en lumière un épisode oublié de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, et que la campagne qui s'achève et la soirée électorale qui s'annonce pourraient en détourner l'attention. Un prêtre français, le père Patrick Desbois, parcourt depuis 2002 l'Ukraine et recueille les témoignages de survivants de la Shoah par balles.

Son travail patient à permis de mettre en lumière une première phase du génocide, dès 1941, soit avant les camps de concentration et les chambres à gaz, un génocide qui se serait en quelque sorte fait la main sur les terres conquises aux Russes par la Wehrmacht en Ukraine. Les commandos de Waffen SS, les Einsatzgruppen (unités mobiles), assassinent alors à coups de fusil (« une balle, un Juif »), plus d'un million et demi de Juifs ukrainiens de 1941 à 1944. Avec son équipe, le père Desbois, petit-fils de déporté, a recueilli les témoignages de 700 personnes et permis la mise à jour de 800 fosses communes.

En octobre 2007 paraît son livre « Porteur de mémoires » (ed. Michel Lafon), qui a fait l'objet d'une exposition au Mémorial de la Shoah. Voilà la télévision qui s'empare du sujet : France 3 a diffusé l'émission en prime-time, le 12/03 à 20h50, et France 5 en fait de même ce 16/03 à 20h50. Une façon de consacrer à ces témoignages une place qui dépassel'incantatoire « devoir de mémoire ».


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< 17'03'08 > 

A voté, la France impatiente

49% à la gauche, 47,5% à la droite. Le résultat des élections municipalesdans les communes de plus de 3500 habitants ne prête guère à confusion et les responsables politiques qui se sont succédé hier dimanche sur les plateaux télé pouvaient difficilement nier l'évidence : moins d'un an après le triomphe sarkozyen à la présidentielle, la gauche a gagné.

C'est évidemment sur l'interprétation du vote démocratique que droite, gauche et centre n'étaient (et ne sont pas) d'accord. Puisqu'il y a eu« branlée mémorable » (dixit Pierre Moscovici, la droite n'ayant pas le monopole d'une langue plus guère châtiée), le parti socialiste appelle à unremaniement de la politique de Nicolas Sarkozy. Bien au contraire,annonce le Premier ministre François Fillon, laissé seul au front par le Président (avant remaniement imminent), « il faut de la ténacité pour réformer ce pays » et il est plus que jamais nécessaire de « poursuivre les réformes engagées ».

Une stratégie « droit dans ses bottes » qui ne fait pas que des heureux dans la majorité. Jean-Pierre Raffarin était le premier à dégainer ce lendemain de défaite en réclamant un infléchissement du programme de réformes.Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, y va de son petit commentaire... historique.


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< 26'03'08 > 

Au Tibet, Bush marche sur des œufs

Octobre 2007 : George Bush est l'un des rares dirigeants à recevoir le 14e dalaï-lama, prix Nobel de la paix, avec tous les honneurs dus à un chef d'Etat. Mars 2008 : le silence américain face à la crise tibétaine se fait assourdissant. Considéré alors comme menant « un mouvement qui vise non pas l'indépendance de la Chine, mais la promotion des droits du peuple tibétain », le leader bouddhiste ne paraît plus en odeur de sainteté à la Maison Blanche à l'approche des JO de Pékin. La diplomatie américaine réaffirmait mardi 25 mars, après la menace chinoise d'encore plus de répression au Tibet, que le président Bush voulait toujours assister aux JO de Pékin. Le week-end dernier, il préférait, Pâques oblige, s'afficher avec un joli lapin (la photo ci-dessus signée AP est tout ce qu'il a de plus réelle). 

Björk a beau clamer « Tibet libre », ce statu-quo a l'air de convenir à l'ensemble de la communauté internationale (à l'exception d'une timide déclaration de Nicolas Sarkozy pour qui « toutes les options sont ouvertes »). Si le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, ne voit pas se dessiner d'« élan » pour un boycott des JO,Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, a cru lui déceler un geste de soutien de la part du président américain. Le coup du lapin ?


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< 28'03'08 > 

Deux hommes qui voulaient être rois

Tapis rouge, pages et valets, revers d'hermine et sabres au poing, queue-de-pie sur mesure, carrosses tirés par des chevaux blancs, une vraie reine et un vrai château… Ce n'est plus la parade amoureuse à Disneyland, maisle voyage officiel du couple présidentiel français dans l'éternel royaume d'Angleterre. Une sorte de rêve é(mer)veillé pour Nicolas Sarkozy, consacré par les apparats de la couronne.

Voir celui que la presse d'outre-Manche surnomme « the king of bling » (« le roi du clinquant ») pavoiser comme un gamin dans le carrosse de la reine avant de donner des leçons d'histoire au parlement britannique, rien d'étonnant à cela. Mais, derrière le président français, on pouvait apercevoir le ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, en calèche accompagné de Charles et de Camilla. Une calèche aux allures de galère pour cet acteur de 68 empêtré dans des contradictions qui n'échappent pas à Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics. « N'êtes-vous pas dans une position schizophrénique ? » lui demandait mercredi 26 mars « Libération », qui consacrait un large dossier au ministre. Et cette réponse très realpolitik : « C'est le boulot ! Aucun ministre des Affaires étrangères n'a pu dire ce qu'il veut et durer plus de huit jours. » Le député PS Jean-Marc Ayrault, estime lui (notamment à propos de la question tibétaine) que Kouchner est « empêtré dans ses habits officiels » et a « oublié tous ses combats ». Le carrosse de la reine, tombeau des illusions perdues de la génération 68 ?


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< 31'03'08 > 

Carla, trop belle pour toi
Et si Carla se prenait au jeu ? Après son voyage quasi-princier à Londresla semaine passée, la nouvelle Première dame de France, qui y a largementéclipsé son Président de mari, a-t-elle quelques velléités politiques pour elle-même ? Si les comparaisons ont fleuri, de Grace Kelly, à Lady Di en passant par Jackie Kennedy ou la reine Rania de Jordanie, personne n'a songé à rapprocher le destin de l'ancien top model et actuelle chanteuse de celui d'une Hillary Clinton... Heureusement que Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, est là pour y aller de sa petite leçon d'histoire..
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< 16'04'08 > 

JO de Pékin, boycott nous voilà

Guillaume-en-Egypte, seul et unique chat-pigiste au monde, a suivi le parcours chaotique de la flamme olympique d'un continent l'autre, d'une censure l'autre. Alors, boycott or not boycott, ces Jeux de Pékin ? Si les partisans des droits de l'homme ont eu tôt fait de prendre parti, à force devidéos ou de détournements de logos, les sponsors eux, ont-ils encore le choix ?

L'appel au boycott des Jeux olympiques ne date pas d'hier : en 1956 déjà, les Jeux à Melbourne (Australie) avaient été boycottés par les Pays-Bas, l'Espagne et la Suisse qui marquaient ainsi leur protestation contre la répression par les troupes soviétiques en Hongrie. En 1968 (Mexico), 1972 (Munich) et 1976 (Montréal), l'Afrique, via de nombreux pays, boycotte les Jeux pour lutter contre l'apartheid en Afrique du Sud. Puis, c'est, en 1980, le pays d'accueil, l'URSS, qui se trouve boycotté par les Etats-Unis, manifestant ainsi contre l'intervention soviétique en Afghanistan. Du coup, en 1984, le camp soviétique boude les Jeux de Los Angeles... Bref, la longue histoire des Jeux censés incarner les valeurs d'universalisme et de partage, a plus que régulièrement frayé avec les questions politiques. Et ce n'est pas la décision comminatoire d'Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif françaisd'interdire aux athlètes français tricolores d'arborer le badge « Pour un monde meilleur »), qui changera la donne (quand bien même Bernard Laporte regrette la décision...).

D'une certaine manière, les Jeux sont faits, et leurs enjeux, économiques entre autres, dépassent largement ces questions-là. Toute cette agitation fait un peu tache auprès des sponsors officiels, qui, déjà, devaient lutter contre une forme de guerrilla marketing qui n'a pas échappé à Guillaume : un sondage indique qu'une majorité de Chinois est persuadée que Pepsi, Nike et Li Ning sont associés aux Jeux, alors que ces firmes ne sont pas partenaires officiels... « Cet état de fait doit enrager au plus haut point les partenaires officiels quand on sait que les trois quarts des consommateurs chinois soutiennent qu'ils donneront leur préférence aux produits qu'ils associent aux Jeux », explique un magazine canadien. Le danger pourrait venir d'un « contre-boycott », organisé depuis la Chine par ceux quiappellent déjà à ne pas consommer les produits de Carrefour et des marques du groupe LVMH qui en détient des parts) : « L'un de ses grands patrons a donné beaucoup d'argent au dalaï-lama », lit-on sur les forums chinois. Les patrons (et pas que les Français) ont beau ne pas vouloir se mêler de politique, il sera difficile de vaquer à ses affaires bien tranquillement...


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< 21'04'08 > 

Sarkozy, putain un an !

Un an, voilà, on y arrive, et c'est la curée : Nicolas Sarkozy avait « été élu pour faire de l'or, estime Pierre Moscovici, il l'a transformé en plomb ». OGM, carte famille nombreuse, pression sur les chômeurs, réorganisation des hôpitaux et de la justice, politique familiale, boycott des JO… Les cafouillages se sont multipliés ces derniers temps et l'opposition se réveille.

Pour « fêter » la première année du mandat présidentiel, la pressecommande des sondages, les amis de l'UMP sortent les critiques et les membres du gouvernement s'emploient à faire taire les réserves et dissonances. La semaine dernière, le président a remis son équipe en ordre de marche, en appelant « tous les membres du gouvernement à la loyauté, à la solidarité et à la nécessité d'avoir une équipe soudée ». Ajoutant : « Il n'y aura pas de nouvel exemple de couac sans sanction ». La petite phrase « on accepte les arbitrages et si on n'est pas content, on quitte le gouvernement » rappelle d'ailleurs le fameux principe énoncé par Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. »

Pour mettre tout le monde au pas, euh, pour harmoniser la manœuvre, le couple exécutif a nommé Thierry Saussez délégué interministériel à la communication et responsable du Service d'information du gouvernement (Sig). Une reprise en main aux accents très militaires, qui n'a pas échappé à Guillaume-en-Egypte.

Seule la mort d'Aimé Césaire a donné un répit au président, qui a reporté à jeudi son adresse à la nation, histoire de remonter la pente.


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< 02'05'08 > 

On enterre bien les pavés, la plage et Mai 68

La commémorite aigüe, vous connaissez ? C'est une maladie dont sont atteints les médias tous supports confondus à l'occasion de ce joli mois de mai. Et Guillaume de prendre peur lui aussi face à l'inflation galopante de livresfilms, documentaires, diatribes, interviews et numéros spéciaux qui reviennent sur l'histoire d'un mouvement printanier, il y a bien ah oui au fait combien ? 40 ans pile poil. 

Comme ceux qui en étaient ont bien vieilli et parfois oublié les combats d'alors, comme ceux qui n'en étaient pas sont nés sous le poids de la génération des « soixante-huitards » qui a beaucoup occupé les médias, les plateaux télé et plus largement les postes de pouvoir, il n'est pas certain qu'il reste grand-chose de l'esprit de Mai. La preuve avec les défilés mollassons des syndicats du 1er mai 2008. 

Alors, pour accompagner le mouvement, poptronics, solidaire de Guillaume, le seul chat pigiste au monde, a débusqué un site qui au moins a le mérite d'être clair : « Redonnons la parole aux murs » (c'est son nom), propose d'adresser « à tous ceux qui sont en train de tresser la couronne de Mai 68 nos pavés graphiques ». C'est participatif, activiste en diable, et ça dit très bien que « Mai 68 n'a pas besoin de commémoration. A 40 printemps et toutes ses dents, son esprit est toujours mordant. » Pas vrai Guillaume ?


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< 05'05'08 > 

Le Labour, le modèle à (ne pas) suivre du PS

La « pire défaite du Labour depuis 40 ans », une « déroute », un « tournant », un « revers historique », la « pire raclée en 40 ans », « le massacre du May Day » : les commentaires des médias sont lapidaires après les élections locales en Grande-Bretagne, qui ont vu le parti travailliste au pouvoir perdre 331 sièges de conseillers municipaux jeudi 1er mai. Pire, c'est Londres qui bascule, de « Ken le rouge » à « Boris le bouffon » et Gordon Brown le Premier ministre qui vacille, même s'il a cherché ce week-end à « rebondir après la défaite » en multipliant les apparitions à la télévision (exercice qu'il n'apprécie guère) et en annonçant une relance stratégique de l'économie. Surtout, le Labour passe à la troisième place des forces politiques avec 24% des votes en sa faveur, contre 44% pour les conservateurs, et 25% pour le Parti libéral-démocrate.

Et malgré un résultat inverse des élections locales en France (qui a élu un président de droite il y a tout juste un an et a voté majoritairement à gauche aux municipales de mars dernier), difficile de ne pas établir de parallèle entre ces deux claques largement dues à la crise économique qui sévit de part et d'autre de la Manche. Comme si la baisse du pouvoir d'achat à l'échelle européenne ne pouvait que déboucher sur un effet sanction dans les urnes. Dès lors, le « modèle » prôné tardivement par notre parti socialiste, qui pensait enfin tenir sa martingale en imaginant les mêmes succès que le Labour dans les urnes, tourne vinaigre comme le souligne avec son habituel fiel félin Guillaume-en-Egypte


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< 06'05'08 > 

Un an de Sarkozy, le (mas)sacre du printemps

« Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas, je ne vous décevrai pas. Je vais me battre pour le plein emploi et le pouvoir d’achat. » L’adresse dutout fraîchement élu président Sarkozy à ses électeurs place de la Concorde n’a qu’un an tout rond, mais sonne curieusement défraîchie en ce début mai 2008. 

Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy, s’engageait devant ses troupes salle Gaveau à « écrire une nouvelle page de notre histoire » avant de rejoindre un aréopage de people place de la Concorde. Puis, c’était le Fouquet’s et, dans la foulée, le repos du guerrier sur le yacht de son ami Bolloré, avant Disneyland, l’Egypte... Sonnez hautbois, résonnez trompettes : l’an I du règne était placé sous le signe de l’ostentatoire.

Au 6 mai 2008, d’aucuns parlent de bérézina, les critiques pleuvent dru,les voyants de la popularité sont au rouge et la sobriété de mise. L’homme privé ne s’étale plus, chut ! le président travaille. Cette journée anniversaire, Nicolas Sarkozy la passe dans le Gard pour parler social et emploi. Rejoindra-t-il l’UMP en fin d’après-midi, qui fête la victoire du 6 mai dans cette même salle Gaveau ? Rien n’est encore certain, sauf le dîner (privé, forcément privé) prévu à l’Elysée, sans cotillons ni flonflons. Et si le chat Guillaume imagine Carla en nouvelle Marilyn chanter « Happy Birthday Mister President », c’est bien parce qu’il n’est qu’un incurable romantique...

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< 12'05'08 > 

Le chat Guillaume en Bison Futé de la gauche

Tandis qu'au Parti socialiste, c'est un peu comme en ce week-end de Pentecôte, sanglant (sorties de route pour Montebourg ou bien Royal ? le premier renvoie dos à dos Delanoë et Royal dans le « Journal du Dimanche », la seconde se fait tancer par l'encore premier secrétaire du PS), Olivier Besancenot, le facteur révolutionnaire en voie de pipolisation avancée, parait la seule figure incontestée (entendez populaire) de gauche...

« L'Express » lui consacrait cinq pages la semaine dernière, « Le Nouvel Observateur » sa une (« Le mystère Besancenot ») tandis que le très gauchiste Michel Drucker l'invitait hier dimanche 11 mai sur le plateau de Vivement Dimanche sur France 2, devant près de 2,5 millions de téléspectateurs ( !!! z'ont rien de mieux à faire un dimanche ensoleillé de pont que de regarder la télé les Français ???). Un « grand oral » réussi, selon « Libération » un « tapis rouge » selon « l'Express » : la presse souligne la très bonne opération qui consacre Besancenot comme une « nouvelle star » (Jean-Michel Helvig sur Médiapart), éclipsant d'autant latraditionnelle fête de Lutte ouvrière, l'autre extrême-gauche.

Tout le monde est content ? Pas vraiment, du côté de la LCR (la ligue communiste révolutionnaire, le parti de Besancenot), cette popularité bon enfant en fait tiquer quelques-uns, comme le résume Bakchich : « Au fond, on réalise combien le discours révolutionnaire, combien l'alter-attitude est non seulement parfaitement soluble dans l'eau médiatico-capitaliste mais qu'elle est symboliquement majoritaire. » Il y en a bien un que tout ça amuse, c'est Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics qui prendrait bien la place d'un Bison Futé pour la gauche...


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< 13'05'08 > 

France-Algérie : de bons rapports (de police)

En France on n'a pas de pétrole, mais on a… du savoir-faire. Michèle Alliot-Marie n'a peut-être pas réussi à convaincre le président algérien d'adhérer au projet de l'Union pour la Méditerranée, mais elle n'est pas rentrée totalement bredouille de son voyage officiel en Algérie, les 5 et 6 mai : Bouteflika lui a fait cadeau d'un beau contrat de coopération sécuritaire, qui prévoit, révèle « Le Figaro », que 130 000 agents de sécurité algériens vont être formés par la France.

Au terme de ce plan, l'Algérie comptera un agent de sécurité pour 100 habitants, soit trois fois plus qu'en France... Il n'en fallait pas moins pour que Guillaume, le chat pigiste de poptronics, aille chercher la petite bête en posant la seule question qui tienne : comment adapter les méthodes qui font la gloire de la police française aux particularités locales ?


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 19'05'08 > 

Tibet, le crépuscule des dieux

La Chine serait-elle victime de la vengeance du Tibet ? Le séisme très violent du 12 mai (magnitude 7,9 sur l'échelle de Richter) qui a dévasté la région du Sichuan a fait à ce jour plus de 34000 morts et plusieurs millions de sans-abrisDes géologues expliquent que c'est un peu la faute du Tibet : les mouvements tectoniques provoqués par « la pénétration de l'Inde dans la plaque eurasienne » chasseraient vers l'Est le pays du dalaï-lama.

D'autres cherchent à la catastrophe des explications dans les astres, etGuillaume-en-Egypte, lui, a cru déceler dans le caractère très peu pacifiste de la déesse Palden Lhamo, principale protectrice du Tibet, un doigt vengeur. Toutes les représentations la montrent cheveux en feu traversant sur un âne un lac de sang, traînant derrière elle le corps de son fils, qu'elle aurait tué parce qu'il refusait d'adhérer au bouddhisme. Son rôle : détruire les ennemis de la vraie doctrine. Non-violent, le bouddhisme ?


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< 02'06'08 > 

Vladimir, bon camarade

Un président peut en cacher un autre… Alors que Vladimir Poutine entame ses voyages à l'étranger en tant que Premier ministre par une visite à la France (logique, à partir de début juillet, c'est elle qui préside l'Union européenne), l'ancien président russe a rencontré, en marge des contacts officiels avec Sarkozy ou Fillon, son ami Jacques Chirac, autre ex de prestige, et Maurice Druon, l'écrivain au père russe qui ne cache pas son admiration pour l'ancien dirigeant du Kremlin.

Depuis juin 2006, Druon est membre de l'Académie russe des Sciences pour « son apport aux relations franco-russes ». En avril, Poutine avait envoyé ses vœux pour le 90e anniversaire de l'académicien en faisant valoir, qu'il se situait dans la conscience du peuple russe, selon l'agence d'information russe Novosti, au même niveau que les grands classiques de la littérature française, Victor Hugo, Alexandre Dumas ou Stendhal : « Maurice Druon est non seulement un écrivain célèbre, écrit Poutine, mais c'est également un ami fidèle de Moscou, qui déploie tous ses efforts pour renforcer les relations russo-françaises amicales et fructueuses, en premier lieu dans le domaine culturel ».

Pas sûr pourtant que les deux amis aient beaucoup échangé sur les délicates questions de la démocratie en terre ex-soviétique, du partage (déjà) problématique de pouvoir entre Poutine et le nouveau présidentDmitri Medvedev, investi le 7 mai (et dont il se dit qu'il n'est que le pantin lisse de Poutine), et encore moins de la responsabilité de l'ex-homme fort du Kremlin dans la répression en Tchétchénie. « Le Monde », qui a interviewé Vladimir Poutine vendredi 30 mai, l'a quand même interrogé à ce propos : « La situation en Tchétchénie s'est vraiment améliorée » assène Vladimir, qui se décerne un satisfecit global sur la gestion de la crise tchétchène : « Je suis sûr que si nous avions essayé d'agir autrement, tout cela aurait duré jusqu'à aujourd'hui. » Guillaume-en-Egypte, pour le coup un peu slave sur les bords, n'en pense pas moins….


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< 04'06'08 > 

Miracle en Obama

« Soldats, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent », s'emportait Bonaparte avant la bataille, le 21 juillet 1798. Obama, candidat vainqueur des primaires démocrates aux Etats-Unis (avant la décision finale fin août de la convention du parti) se voit lui aussi placé sous le regard de l'histoire : pour la première fois, un Noir est susceptible d'emporter la Maison Blanche.

Les paris vont bon train : l'Amérique peut-elle élire un Noir ? La différence se jouera-t-elle sur sa couleur de peau, sur son charisme, son programme ou sa capacité à révolutionner la communication politique ? S'il est trop tôt pour le dire, Guillaume-en-Egypte, en fin analyste de la politique étrangère, met le doigt là où ça fait mal : une telle aventure paraît hors d'atteinte en Europe. En France, la communauté noire défilait le 10 mai à la Bastille. Slogan : « L'esclavage est aboli, pas les préjugés »...


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< 09'06'08 > 

L'union fait la France au Liban

Pour la première visite d'un chef d'Etat non arabe au Liban après l'élection du nouveau président Michel Sleiman, Nicolas Sarkozy a frappé fort… et vite (cinq heures). Samedi 7 juin en effet, le président français a réussi à venir accompagné des principaux leaders des partis d'opposition à l'Assemblée pour marquer le soutien de la France au Liban. Mais l'affiche politique franco-française a fait couler plus d'encre que le motif du déplacement, l'espoir d'une sortie de crise au Liban.

Il faut dire que les images d'union sacrée peuvent prêter à sourire, vu de Paris. Notamment quand la délégation française a entonné d'une seule voix « La Marseillaise » sur les marches de l'Ambassade de France à Beyrouth, devant une foule de Français expatriés (qui ont voté Sarkozy à 89% à la dernière présidentielle). Pas étonnant que certains y voient une tentative de récupération des chefs de l'opposition, qui ont beau jeu de le nier. Pour tempérer une si belle unanimité, « Libération » moque leprotocole, les arrière-cours et les petites phrases. Quant à Guillaume-en-Egypte, il suggère qu'on aurait pu en profiter pour se débarrasser de quelques boulets.


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< 11'06'08 > 

PPDA, on achève bien les idoles

Patrick Poivre d'Arvor débarqué du 20 heures de TF1, qui rassemble chaque soir 7 millions de téléspectateurs, c'est la fin d'un règne sans partage pour le journaliste-écrivain, aux commandes du journal du soir depuis 1987. Gazettes et commentateurs s'en donnent à cœur joie pour détailler la méthode de Nonce Paolini, le directeur général de la chaîne de Bouygues, qui n'a pas pris de pincettes pour l'annoncer à l'intéressé et préparer son remplacement (Laurence Ferrari officiera à sa place en septembre).

Et quand une idole chute, c'est tout un jeu de chaises musicales qui se met en branle, rappelle « le Monde » . PPDA, 61 ans, a déclaré sur Europe 1 « adorer les traversées du désert ». Nul doute qu'il trouvera à rebondir audiovisuellement parlant. D'autant que l'événement pourrait paradoxalement lui redonner une forme de virginité médiatique, l'ombre de Nicolas Sarkozy planant sur son éviction... Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, en fait toute une Histoire.


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< 16'06'08 > 

Il faut sauver le soldat Europe

Le non irlandais au traité de Lisbonne est-il vraiment une mauvaise chose ? L'Irlande, un si petit pays qui pourrait causer le blocage des institutions européennes, voilà qui déplaît fortement aux dirigeants européens, à commencer par Nicolas Sarkozy, qui avait pris son bâton de pèlerin dès son élection pour relancer la construction européenne.

Mais les peuples qu'on refuse de consulter directement sur la question, puisque risque il y a d'une déconvenue à l'irlandaise (53,4% ont rejeté jeudi le traité de Lisbonne), sont-ils réellement anti-européens ? Les ministres des Affaires étrangères européens, réunis aujourd'hui et demain mardi à Bruxelles, pousseraient bien l'Irlande à un second vote. Alors queParis voudrait juguler la crise, et que l'Allemagne entend poursuivre coûte que coûte le processus de ratification, la Grande-Bretagne appelle à calmer le jeu tandis que le Premier ministre irlandais demande l'aide de l'Union... 

Les médias ont bien quelques suggestions (« Sept idées pour sauver l'Europe chez « Libération », « trois scénarios » de sortie de crise pour « le Nouvel Obs ») et explications au non irlandais, la plus représentative de l'état d'esprit médiatique étant ce « désamour européen » qu'avance « Le Monde ». La presse irlandaise, elle, se contente de rendre compte de l'inquiétude et de l'incompréhension après les résultats. Un peu seules dans le concert de pleureuses, « La Stampa » (Italie) et la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » (Allemagne) reconnaissent le séisme en indiquant que l'Europe peut encore rebondir. Et Guillaume-en-Egypte a bien noté que Nicolas Sarkozy, qui occupera la présidence de l'Union à partir de début juillet, n'a pas l'intention de renoncer à faire avancer le train de l'histoire...


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< 23'06'08 > 

Qui veut la peau de Raymond coach ?

Même si le foot et l'Euro ne sont pas la tasse de thé de poptronics, il ne nous a pas échappé que la France avait assez lamentablement perdu, sans gloire ni panache, au premier tour de l'Euro. En toute logique, s'est ensuivie une forme de kabbale anti-Domenech. Songez, le principal responsable de l'échec de l'équipe de France, celle-là même qui avait brillé en 1998 (une décennie à l'échelle du foot, soit un demi-siècle en réalité), qui, au lieu de battre sa coulpe en direct à l'issue du match, en profite pour demander la main de sa compagne, la journaliste Estelle Denis... Il n'en fallait pas plus pour déclencher une de ces broncas médiatiques dont la France a le secret.

Le sort de Raymond Domenech, en poste depuis 2004 et sous contrat avec la Fédération française jusqu'en juin 2010, sera étudié lors du conseil fédéral le 3 juillet. Et si l'homme n'a pas l'intention de démissionner, d'autres se chargent de le pousser vers la sortie, dont Didier Deschamps, le capitaine de l'équipe du Mondial 1998, soutenu par une brochette d'anciens. Le match se passe désormais par médias interposés : Zidane à l'AFP prend parti pour Deschamps, Franck Ribéry, le joueur vedette des Bleus, blessé lors du match France-Italie, choisit de soutenir Domenech dans « L'Equipe » ce lundi.

Et si toute cette agitation médiatique masquait une autre réalité, plus économique, celle-là ? L'Euro (de foot) a rapporté 8 millions d'euros (d'argent) à la Fédération française, quand le départ de Raymond Domenech lui coûterait 1 million... Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, a sa petite idée sur la question...


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< 04'07'08 > 

Ingrid libérée par....

Ingrid Bétancourt n'est pas libérée depuis 48 heures que déjà les polémiques enflent... L'ex-otage des Farc (les Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui vient tout juste de poser un pied sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay (vendredi à 16h), retrouve la politique franco-française : Ségolène Royal, qui mettait en garde jeudi contre l'éventuelle « récupération politique » de Nicolas Sarkozy, est critiquée de toutes partspar le Premier ministre comme par ses « amis » du parti socialiste.

Mais l'autre polémique, plus internationale, concerne les conditions de cette libération : la version officielle annonce que la Franco-colombienne a été récupérée mercredi par l'armée colombienne avec 14 autres otages, trois Américains et onze militaires et policiers colombiens également détenus, lors d'une opération héliportée de l'armée colombienne. Le site d'information Médiapart enquête ce matin sur « ce que ne dit pas la version officielle », expliquant qu'aucune réelle opération militaire n'a eu lieu. Un scoop que corrobore la radio Suisse romande, qui annonce qu'« Ingrid Betancourt et quatorze otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie n'auraient pas été libérés au cours d'une action militaire, mais achetés au terme d'une opération de retournement et d'infiltration de leurs gardiens ». Montant de la transaction, supervisée par les Américains, selon la « source fiable, éprouvée à maintes reprises au cours de ces vingt dernières années » de la radio suisse : 20 millions de dollars.

Evidemment, il n'en fallait pas beaucoup plus pour que Guillaume-en-Egypte apporte sa lecture de l'événement, forcément critique...


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< 10'07'08 > 

Nous sommes tous des Farc repentis

« Accueillir les ravisseurs d'Ingrid et laisser mourir Marina ? Un président de la République ne peut avoir qu'une parole », balance la Ligue des droits de l'homme (LDH). Un excellent résumé du pataquès diplomatico-politique dans lequel la proposition de Nicolas Sarkozy d'« accueillir les membres des Farc qui renonceraient à la lutte armée » plonge la France. Pourquoi d'un côté accueillir les guerilleros colombiens (dont le statut de réfugié politique n'est pas du tout acquis, comme le rappelle France Terre d'asile), et de l'autre extrader l'ancienne brigadiste Marina Petrella ?

Comment prendre au sérieux les propos de l'actuel Président pour les activistes du jour, alors que les brigadistes repentis d'hier (les années soixante), accueillis en France grâce à la « Doctrine Mitterrand », sont depuis 2002 extradés en Italie (on se souvient de la cavale de Cesare Battisti) ? Et enfin, qui peut croire à la sincérité de Nicolas Sarkozy quand il appelle le président italien à grâcier Marina Petrella ? Les Italiens ont beau jeu de lui rappeler que le droit de grâce est une prérogative qui ne regarde aucunement la France.

Mardi, en marge du G8, Nicolas Sarkozy avait confirmé l'extradition de l'ex-brigadiste Marina Petrella, 54 ans, arrivée en 1993 en France pour échapper à la réclusion criminelle à perpétuité et dont l'avocate signale qu'elle est tout bonnement « en train de mourir » à Fleury-Mérogis. Le Président a-t-il cru se dédouaner de cette décision en demandant à Silvio Berlusconi « de solliciter du président italien sa grâce, compte tenu de l'ancienneté de la condamnation et de la situation psychologique et de santé de Madame Petrella » ?

Est-il possible de ne pas faire le rapprochement entre les propos altruistes du président français et les coups de menton répétés du même contre l'immigration africaine ? Pour Guillaume-en-Egypte, une seule stratégie : que tous les damnés de la terre, et parmi eux les migrants qui traversent la Méditerranée souvent au péril de leur vie, se fassent passer pour des membres des Farc et bénéficient ainsi du même traitement de faveur.


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< 14'07'08 > 

Sarkozy engagé dans un drôle de défilé

Notre président joue ce week-end du 14 Juillet à redorer son blason en matière de politique étrangère, avec son sommet de quelque 40 chefs d'Etat par forcément tous très fréquentables et la naissance officielle de l'Union pour la Méditerranée pourtant bien au rabais par rapport aux intentions de départ.

Il n'a pas oublié, après une semaine européenne chargée (au G8, il s'était déjà distingué en irritant ses partenaires italiens), de rappeler qu'il assisterait à la cérémonie d'ouverture des JO (se rangeant très vite à la décision sans surprise de son ami Bush). Sauf que cette décision n'a pas eu l'effet escompté sur ses « amis » chinois : convocation de l'ambassadeur chinois chez Kouchner après sa sortie sur les conséquences « graves » qu'aurait une rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama. Pourquoi notre président, finalement très peu présent sur la question des Droits de l'homme, sème-t-il une telle pagaille dans les relations franco-chinoises ?

Bien malgré lui, comme le souligne Guillaume-en-Egypte (double ration de dessins en ce jour de fête nationale), notre président est bien obligé d'incarner l'image de la France, patrie des Droits de l'homme. Une image de plus en plus floue cependant...


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< 18'07'08 > 

Les huîtres, les huiles, quelle mayonnaise
Au cas où personne ne l'aurait remarqué, Nicolas Sarkozy a reçu en son palais de l'Elysée ses quelque 6000 invités à la Garden Party du 14 Juillet. Pendant ce temps, une mystérieuse maladie touche les jeunes huîtres, décimant la population des creuses japonaises, élevées le long des côtes françaises. Il n'en fallait pas plus à notre facétieux Guillaume-en-Egyptepour se prendre à rêver...
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< 24'07'08 > 

Animal, on est mal

Les opposants s'opposent, c'est même à ça qu'on devrait les reconnaître. Pas si simple, si on en croit les derniers remous au sein du Parti Socialiste, provoqués à l'occasion du vote, lundi 21 juillet, de la réforme des institutions voulue par Nicolas Sarkozy.

Suite à une première salve au mois de mai, intitulée « Donnons une chance à la réforme », parue dans le « Monde » (sur le mode on n'est pas tout à fait d'accord mais on est presque pour), quatre députés PS enfoncent le clou dans une tribune publiée dans les mêmes colonnes le 23 juillet, après l'adoption de ladite réforme. Christophe Caresche, Jean-Marie Le Guen, Gaëtan Gorce et Manuel Valls regrettent cette « Occasion manquée pour le Parti Socialiste », s'interrogent sur la pertinence de la stratégie du parti et fustigent « son incapacité à s'abstraire d'une forme d'anti-sarkozysme pavlovien qui le conduit à s'opposer systématiquement à tout projet émanant du président de la République. » « Une ligne de conduite ... dangereuse », « une opposition caricaturale » qui « crédibilise un discours purement protestataire. »

Pendant que d'autres crient haro sur le Jack LangGuillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics se saisit de l'allusion animalière, l'occasion était trop belle ! Pour mémoire, l'expression « chien de Pavlov » s'utilise pour décrire quelqu'un qui réagit de façon instinctive à une situation, plutôt que d'utiliser son esprit critique.


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< 28'07'08 > 

Obama, prière d'insérer

Au terme d'une visite marathon en Israël et Cisjordanie, et avant d'aller marcher dans les pas de Kennedy à Berlin, Barack Obama s'est rendu le 24 juillet à Jérusalem pour une visite surprise au Mur des Lamentations. Selon la coutume, il a inséré un billet entre des pierres du mur, avant de se recueillir quelques instants.

Un message personnel à Dieu que le quotidien israélien « Maariv » s'est empressé de dévoiler dans son édition du lendemain. L'indiscrétion a soulevé un tollé en Israël et provoqué la colère du rabbin Rabinovitz, responsable du lieu sacré, qui estime que cette publication « est une atteinte au Mur des Lamentations et à la partie la plus personnelle et profonde de chacun de nous. » Le fautif ? Un étudiant d'une yeshiva (séminaire religieux) qui s'était précipité sur le billet du candidat démocrate avant de le communiquer à la presse.

Chanceux, l'étudiant, puisque d'après « The Jerusalem Post », de nombreuses personnes ont tenté de récupérer le message, l'un d'eux ayant manifestement fait mauvaise pioche, le bout de papier qu'il avait réussi à extraire du mur étant rédigé en espagnol. Toujours est-il que l'étudiant s'est repenti et a affirmé qu'il était désolé : la prière volée a été remise à la Fondation qui s'occupe du Mur et réinsérée entre les pierres. Par ailleurs, l'extraction et la publication de la note ne semblent pas être illégales. L'ouverture d'une enquête a été demandée contre le rédacteur en chef de « Maariv ». Mais la police a déclaré qu'elle n'enquêterait pas.

Une « secret story » avec happy end en forme de mini-feuilleton de l'été, dont se délecte le chat Guillaume, même si la seule question qui mérite d'être posée est bien : une prière éventée est-elle encore une prière ?


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< 30'07'08 > 

La brume à Pékin affecte les JO... et le Net

Une semaine avant l'ouverture officielle des JO de Pékin, la capitale chinoise est en plein brouillard. Un témoignage incontestable de lapollution, mélange de poussière de construction, de fumée de pots d'échappements et d'usines, qui sévit traditionnellement dans la capitale chinoise. Ajoutez-y une température à 32° et une humidité de l'air autour de 70% et vous aurez une idée des « mesures drastiques » enclenchées par Pékin le 20 juillet. Le plan anti-pollution des autorités chinoises ? Interdiction de circuler pour la moitié des 3,3 millions de véhicules de la capitale, fermeture des usines à Pékin et dans une demi-douzaine de provinces, et interruption de la plupart des constructions en ville.

Mais la brume refuse de se dissiper. Même si les autorités revendiquent une nette amélioration, le niveau moyen de particules dans l'air, l'une des principales mesures de la pollution, reste deux fois plus élevé que la normerecommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)...

On est loin de la promesse de Jeux olympiques verts, malgré les milliers d'arbres plantés près du site olympique. A tel point que certains athlètes (américains et néo-zélandais) envisagent de porter des masques anti-pollution. Une solution que Xinhua, l'agence de presse officielle chinoisetrouve injustifiée, estimant que les craintes sont avivées par les médias étrangers.

Est-ce la raison qui a poussé les autorités chinoises à censurer l'Internet pour les correspondants de la presse internationale qui arrivent à Pékin ? Les tractations vont bon train entre le Comité olympique et Pékin, qui revient aujourd'hui sur sa promesse de garantir l'accès au Net pour les médias étrangers, en évoquant un accès « suffisant » au Net (les sites comme la BBC en chinois ou ceux de RSF sont inaccessibles depuis la Chine).

Et quand bien même les 22 000 journalistes attendus à Pékin accéderaient à tout l'Internet, les conditions de l'accès au réseau mondial seront sans doute chaotiques. Surveiller les réseaux prend de la bande passante. « Le Monde » rapporte que « pour l'AFP, qui envoie 170 personnes en Chine, le plus gênant n'est pas tant la censure de certains sites que les ralentissements occasionnés par le contrôle permanent du Réseau ».

« Et le sport dans tout ça ? » semble dire Guillaume-en-Egypte, qui replonge malicieusement dans « le Petit Livre Rouge »...


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< 31'07'08 > 

Poptronics vote Carlita Bruni Sarkozy

Poptronics se pique d'être sans cesse sur la brèche pour repérer les talents de demain, les croisements hybrides et l'avant-garde sonore comme on en fait peu. Dans notre besace aujourd'hui, la première artiste entièrement clonée, dont on n'a pas fini de découvrir l'immensité du talent : Carlita Bruni Sarkozy, c'est son nom, a les yeux de notre Président et la bouche de sa femme, que nous ne nommerons pas, par respect pour sa vie privée, dont elle gère précieusement le capital. Et puis, l'objet de cette chronique n'est pas madame la Présidente mais le nouvel album, disponible en téléchargement gratuit (oui, gratuit, un truc de fou on vous dit) sur le site du net-label Antisocial (7 morceaux de vraie musique) de Carlita donc, et qui s'appelle « Comme si c'était normal » (toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé...). 

Compositions subtiles, mots forts et doux à la fois, la môme Carlita a tout d'une grande, accompagnée de son nain de service. En images, le style remix de Carlita, ça donne ça :



Bon évidemment, on est un peu obligé, à ce stade, de la jouer « bas les masques » : les joyeux auteurs de ce détournement d'images et de sons s'y sont mis à plusieurs, et sont loin d'être des inconnus du Net. Avec l'auteur de la vidéo ci-dessus, Systaime, alias « French trash touch », on compteJKPTemtoLe Vrai BernardoGiscard le SurvivantLe Vieux Thorax etDavduf. Soit un heureux mélange d'hacktivistes de la première heure, de collagistes sonores politiquement engagés et de VJ's à la sauce remix etbootleggers en tout genre. Certains ont commis des « Torapamavoa » de bonne facture durant la campagne présidentielle, d'autres ont animé quelques soirées à base de samples de discours d'hommes politiques (oui, ça peut faire danser, au-delà de la potacherie). La plupart relèvent de cet esprit du Net que d'aucuns désignent par « mauvais esprit ». Chez poptronics, on aurait plutôt tendance à les qualifier de Siné et Desproges des temps numériques. 

La caricature musicale qui est faite de l'album de la princesse (qu'on n'a pas écouté, sauf le courageux Guillaume-en-Egypte...) est drôlissime, parfois de mauvais goût, usant des techniques les plus electro-bidouillées qui soient, pour un résultat résolument jouissif : discours et chansons, paroles et musique, on a trouvé notre bande son de l'été. A faire circuler fissa, avant que la police ne mette un terme à tout ça !
annick rivoire


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< 02'09'08 > 

Dalaï-lama, lalala lalala

Qui a chanté tout l'été et quand la bise fut venue, etc. ? Ce n'est pas notre président de la République, encore moins notre Guillaume-en-Egypte, qui n'a pris aucun repos, bien au contraire. La preuve avec ces premières mises en jambe numériques, pour fans exclusivement :



Non, en dehors des Jeux Olympiques et de la Chine, l'actualité estivale a goûté les plaisirs des confins : la Chine, le Tibet, la Russie et la Géorgie. Et Nicolas Sarkozy en était, lui qui avait comme objectif, avec la présidence française de l'Union européenne, de briller sur la scène internationale. Il avait dit qu'il ne se laisserait pas dicter sa conduite en matière de droits de l'homme par des esprits chagrins et des puissances étrangères... Après avoir annoncé qu'il irait finalement à l'ouverture des Jeux, au côté de son ami Bush et contrairement à son autre amie Angela Merkel, le président français a fait quelques pas de deux diplomatiques pour éviter, sans avoir l'air de ne pas y toucher, le dalaï-lama en visite « pastorale » en France. 

Alors oui, les mêmes esprits chagrins n'ont pas oublié de souligner que la première dame de France avait joué la remplaçante de son président de mari, le 22 août dans le Larzac. Accompagnée du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et de la secrétaire d'état chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme Rama Yade, Carla Bruni-Sarkozy a assisté à la consécration du temple bouddhiste de Lerab Ling, au pied du Causse du Larzac, par le chef spirituel des Tibétains en personne. Lequel a quand même passé quinze jours en France sans avoir eu les égards de la République (même au Sénat, sa visite a été quasi-expédiée).

Alors les critiques ont plu (tout comme les parapluies orange ce 22 août un peu pourri côté temps aussi, décidément...), et puis Carla est repartie avec une écharpe blanche tibétaine (dont on a appris à l'occasion qu'elle s'appelait la khata... sic), et Nicolas Sarkozy, lui, a gardé toute sa hauteur...


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< 09'09'08 > 

Palin sur toute la ligne

« Quelle est la différence entre une maman fan de hockey (hockey mom) et un pitbull ? Le rouge à lèvres. » Roulement de tambour, poum tchack, on attend les rires, les rires arrivent. La nouvelle reine du stand up, one man show comique à l'américaine ? Non, Sarah Palin, fraîchement nommée (le 29 août) colistière de John McCain, candidat aux élections américaines, lors de la convention républicaine de Saint-Paul, Minnesota, le 3 septembre dernier. Mais y a-t-il vraiment de quoi rire ?

Surnommée « Sarah Barracuda » pour sa réputation de féroce joueuse de basket au lycée, Sarah Palin n'a rien d'une tendre. Passionnée de chasse et de pêche, très agressive envers l'adversaire Obama, elle appartient à la frange la plus conservatrice du parti républicain : fervente chrétienne, ancienne membre d'une église pentecôtiste se préparant à l'Apocalypse, anti-avortement et pro-créationniste, hostile à l'éducation sexuelle et aux droits des homosexuels, membre de la NRA (National Rifle Association, lobby des armes à feu), adepte de l'exploitation du sous-sol des zones protégées d'Alaska, chantre des valeurs familiales, de l'Amérique mythique, traditionnelle, rurale et anti-élites (elle a fait conspuer les journalistes par la foule)... De quoi, selon les commentateurs, regonfler le moral des républicains et rebooster l'opposition démocrate. 

« Je ne suis pas infâme, je suis une femme », souriait Anna Karina dans un film de Godard. Telle pourrait être la réponse de Sarah Palin à la presse, qui lui est rapidement tombée dessus en révélant bon nombre de casseroles. Pour se défendre de ces attaques jugées sexistes, elle n'hésite pas à jouer la mère courage (cinq enfants, dont le dernier atteint de mongolisme et un sur le point de partir en Irak). En attendant cette semaine une interview promise à ABC, elle a refusé de s'adresser aux médias... à l'exception du tabloïd « People », où il a été plus question de vie familiale et de fibre maternelle que de politique internationale.

Un groupe Facebook s'est créé intitulé « J'ai plus d'expérience en politique étrangère que Sarah Palin ». Plus de 48000 inscrits, avec, en guise d'argumentaires : « J'ai récemment dîné au restaurant chinois ce qui fait de moi un expert en relation sino-américaines » ou « Ma sœur est allée une fois à Mexico. Est-ce que moi aussi je peux être vice-président ? ». Autant dire qu'il n'y a pas que Guillaume-en-Egypte pour l'attendre au tournant sur ce sujet.


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< 12'09'08 > 

Pas coco pour un pape

Difficile d'échapper à la visite du pape en France, la première de Benoît XVI depuis qu'il est pape. 72 heures de grand raout catho, avec force messes et bénédictions diverses et variées. Stations de métro fermées, itinéraires et routes déviées, papamobile mobilisée... président français et sa première dame à l'accueil, tout, y compris la retransmission en direct viala webcam plantée à l'entrée de la grotte à Lourdes (où il se rendra samedi dans l'après-midi), tout, on vous dit, a été conçu pour que le saint père des catholiques se sente comme à la maison en France, cette « Nation bien-aimée » à la « haute culture humaine et spirituelle », comme il le disait à la veille de son arrivée.

Alors bien sûr, Guillaume-en-Egypte affabule un tantinet en pensant que l'œcuménisme papalo-présidentiel irait jusqu'à embrasser la religion communiste. Car, simple hasard de calendrier, une autre grand messe annuelle se tient, celle-là à la Courneuve, et c'est la Fête de l'Huma. Et Guillaume persiste et signe (cf ci-contre).

Soyons légers mais restons vigilants : l'échange de vues entre le président français et Benoît XVI ce matin, fait limite peur quant aux principes laïcs de la République : d'un côté, « nous assumons nos racines chrétiennes », a dit Sarkozy, de l'autre « une nouvelle réflexion sur le vrai sens et sur l'importance de la laïcité » est devenue « nécessaire », a répondu le pape.


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< 24'09'08 > 

Sarkozy très distingué à New York

Faisons-là façon « Pure People » : « Le couple présidentiel, actuellement à New York pour assister à une série d'événements politiques, dont l'assemblée générale des Nations-Unies, a fait preuve d'une élégance sans nom. » On a pu noter la présence du couple présidentiel à l'élégance sans nom, faut-il le rappeler, au prestigieux restaurant Cipriani, au cœur de Manhattan, où Nicolas Sarkozy recevait lundi soir le prix humanitaire de la Fondation Elie Wiesel, en récompense de son combat contre « l'indifférence, l'intolérance, et l'injustice ». Cela se passait devantquelques amis patrons du CAC 40, le gratin franco-new-yorkais et même, tiens, le revenant Jean-Marie Messier. « Ce prix, je ne le mérite pas : il y a encore tant de choses à faire et le monde va si mal », a rougi le président français, avant d'ajouter : « La façon la plus élaborée de mentir est de ne pas aller au cœur des choses. » Que d'élégance, que d'élégance... 

Mardi, on notait la présence du couple présidentiel, à l'élégance etc., au gala de l'Appeal of Conscience Foundation qui remettait à Nicolas Sarkozy le titre d'« homme d'Etat de l'année 2008 », en tant que « champion des droits de l'Homme, de la démocratie et de la tolérance. » Une réception présidée par Serge Dassault, devant un parterre de 700 VIP. Champion, champion.

Entre les deux, Nicolas Sarkozy s'est donc rendu, dans une chemise parme d'une rare élégance, à cet événement politique qu'était l'assemblée générale des Nations Unies. Dans un discours d'une quinzaine de minutes, il a lancé un pavé dans la mare (aux crocodiles, n'est-ce pas Guillaume ?) et appelé à moraliser le capitalisme financier, plaidant pour « la reconstruction d'un capitalisme régulier et régulé », avant de convier ses pairs à se réunir en novembre pour y réfléchir. Que de, que de...


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< 06'10'08 > 

Sauve qui peut les banques

A force de tourner autour du pot, on finit par tomber dedans... La récession ne passerait pas par là, promettait le gouvernement vent debout contre la crise financière qui s’installe (on en veut pour énième preuve la Bourse de Paris, qui dévisse ce lundi matin). Et puis, il a bien fallu admettre que la croissance en berne, les banques au bord de la faillite et le libéralisme financier étaient les symptômes d’un monde qui lâche. Et la récession, mot-tabou il y a encore une semaine, est désormais actée par le ministre du Budget (qui parle de « récession technique »).

François Fillon, le Premier ministre qui, il y a moins d’une semaine en appelait à « l’unité nationale » pour éviter les débats qui fâchent (ce mercredi à l’Assemblée, au final), a lui aussi versé dans un vocabulaire catastrophiste, à la veille d’un week-end chargé en négociations internationales. En clôture des Journées parlementaires de l’UMP, Fillon a en effet dénoncé le « capitalisme dévoyé » qui nous mène « au bord du gouffre par la faute d’un système irresponsable ». Finies, les envolées lyriques sur la liberté d’entreprendre et la baisse des prélèvements obligatoires : face à la crise financière qui touche pour la première fois depuis 1929 le système bancaire, c’est tout le contraire qui est mis en avant par Nicolas Sarkozy et son gouvernement (tout comme par Angela Merkel en Allemagne, une autre fameuse partisane de l’économie régulée par l’Etat...). Vive l’Etat et la régulation... Un changement de cap queGuillaume-en-Egypte ne pouvait laisser passer.

Et l’on en revient à Fillon, qui explique qu’il est temps de « bâtir de nouvelles régulations », et d’« instaurer de nouveaux rapports entre l’Etat et le marché ». Ou au président français, qui a tenté de rallier samedi l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne à son idée d’une « refondation du système financier ». « Nous voulons jeter les bases d’un capitalisme de l’entrepreneur et non du spéculateur », expliquait-il après le G4. Un vœu pieux ? Un fameux raté en tout cas en matière d’opportunité pour l’Europe à faire entendre et valoir sa voix à l’échelle internationale : le consensus dégagé samedi n’a tenu que le temps de la réunion. La faute à Angela Merkel, qui a volé au secours de la banque Hypo Real Estate en assurant la garantie de l’Etat allemand pour tous les dépôts d’épargne de particuliers. Autrement dit, et l’Autriche a aussitôt suivi, c’est un peu chacun pour soi en Europe, ou plutôt chacun pour ses banques. Une belle leçon de solidarité européenne...

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< 02'10'08 > 

Leçon de choses, la France et la crise

Crise, quand tu nous tiens... Il y a quelques mois à peine, les mêmes clamaient haut et fort que le scandale des subprimes aux Etats-Unis n'aurait aucune conséquence sur l'économie française. Déjà, le doute était permis. Depuis que les bourses dévissent les unes à la suite des autres, que les Etats-Unis adoptent (ou pas, verdict ce soir 23h30) le plan de sauvetage des banques acculées à la faillite par une gestion tout ce qu'il y a de plus acrobatique, la France suit le mouvement. Et un certain désordre financier international, que Laurent Fabius nomme joliment « la grande crise de l'argent fou » dans une tribune au « Monde », est sur la sellette.

Pas un jour ne passe sans qu'on apprenne que les économies les plus libérales de la planète envisagent sans barguigner de nationaliser les banques en faillite. Notre gouvernement, qui jurait il y a peu que la croissance, donc, ne saurait être touchée par ces vagues financières internationales, que l'emploi allait bien, merci, que sa politique commençait à donner ses premiers résultats, se mobilise : pas un épargnant ne perdra son bon argent, a promis le Premier ministre, et tous les coups sont permis contre cette saleté de crise. Jusqu'à laisser tomber les sacro-saints critères de Maastricht ? Bien sûr, selon Guaino, le conseiller très spécial de l'Elysée : « temporairement », ces critères « ne sont pas la priorité des priorités »..

Et l'Europe dans tout ça ? Elle prépare une réponse, qu'on imagine ferme ? Euh pas vraiment non, parce que d'un côté Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, la banque centrale européenne, ne voit pas pourquoi suivre le mouvement américain, et que de l'autre les nations européennes (convoquées samedi) sont loin d'être unanimes sur la gestion de la crise.

En résumé, vive la crise, rapporte Guillaume-en-Egypte. Sur ce terrain en effet, la France peut sans conteste donner des leçons de mieux-vivre économique à la planète entière : le chômage s'envole, la croissance est en berne et les déficits publics en hausse, quant au pouvoir d'achat, il est au niveau du moral des ménages : dans les chaussettes.


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< 14'10'08 > 

Les Etats et la crise, ou le remake de L'Exorciste

Le ciel gronde, les traders ont les reins fragiles, les dieux de la finance sont mécontents. Le scénario court au film catastrophe, voire au film d'horreur. On a comme un doute : y a-t-il (encore) un pilote dans l'avion ?

Rebondissement en forme de plans de sauvetage : les cieux s'écartent, les financiers reprennent confiance. Et pour cause ! Les Etats sortent les grands moyens pour soutenir les banques : 700 milliards de dollars pour les Américainsquelque 1700 milliards d'euros pour les pays de l'Union européenne. Dans la foulée, Les bourses asiatiques repartent à la hausse, suivies par les bourses européennes.

En France, les banques se disent « satisfaites » par le dispositif de l'Elyséequi prévoit 360 milliards d'euros pour les sortir de l'ornière (« sans impact sur les finances publiques » paraît-il), tandis que le président Sarkozy salue le talent de sa ministre de l'Economie (guère épargnée jusque-là !), que le Premier ministre « assure que le plan anti-crise fera "gagner de l'argent" aux Français », que la presse se réjouit dans son ensemble du rôle du chef de l'Etat dans sa gestion de la crise financière, etc. N'en jetez plus...

Satisfecit à tout va : rien de tel qu'une bonne crise pour ressouder les rangs ! Face à l'union sacrée, certaines voix discordantes se font entendre. Cette crise ne sonnerait-elle pas simplement le début de la fin de l'Empire américain ? Les Etats ne sont-ils là que pour payer les erreurs de gestion des banques ? Si les investisseurs n'ont plus peur des faillites bancaires, doit-on s'attendre bientôt à voir publier des chiffres de pertes abyssaux ? Au rayon des scénarios catastrophe, Guillaume-en-Egypte, n'est pas le dernier pour envisager le pire. Avec George Bush et Henry Paulson (son secrétaire au Trésor) en vedettes très « bankables », de quoi faire trembler les spectateurs du monde entier...


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< 22'10'08 > 

Qui c'est ? C'est Joe le plombier

Il ne reste que quinze jours avant que, peut-être, les Etats-Unis s'octroient une première historique en élisant le premier président noir de leur histoire. Il ne reste que quinze jours pour infléchir les intentions de vote, de plus en plus favorables au candidat démocrate

Alors, tous les coups (bas) sont permis et John McCain a choisi d'attaquer, de débats en émissions de télé, avec dans une manche son atout féminin, jeune et hyper réac, Sarah Palin et dans l'autre « Joe le plombier ». L'objet du délit : Obama serait socialiste, entendez dangereux, dans ce pays où ce mot est plus qu'effrayant. Et le candidat républicain en rajoute dans la surenchère, citant à volonté Joe le plombier et en faisant quasiment son directeur de campagne, comme le souligne Guillaume-en-Egypte, notre chat-pigiste.

Joe le plombier ne s'appelle pas Joe mais Samuel Wurzelbacher. Il est devenu le symbole d'une certaine Amérique profonde, que défend McCain. Et bien qu'il ne paye pas ses impôts (alors qu'il avait interpellé Obama, alors en visite dans son quartier, sur les hausses d'impôts à venir), bien qu'il travaille sans patente, Joe le plombier incarne à merveille les petits entrepreneurs, si bien que John McCain ne cesse de le présenter comme l'archétype de l'Amérique anti-Obama. Quant à Sarah Palin,décriée en tant que colistière par des proches de McCain, elle est lancée dans une opération séduction mass-médiatique assez impressionnante. Comme le montre cet extrait du Saturday Night Show, ce « rap à la Palin » hyper-préparé, comme le raconte un journaliste du « Baltimore Sun ». Quand la campagne dé-rappe...


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< 28'10'08 > 

Sarah Palin, l'amie des bêtes

Evidemment, il fallait être chat pour repérer dans le flot des images qui nous parviennent des Etats-Unis ce formidable fond de scène pour Sarah Palin... A quelques jours de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, les discours de la colistière de McCain n'ont pas vraiment l'effet escompté pour le candidat républicain, toujours distancé dans les sondages par Barack Obama. Dernière des prises de position « extrêmes » de la vice-présidente potentielle, comme le dit si joliment « le Figaro » : « Sarah Palin se rebelle et abandonne ses robes de prix ». Waou, attention la révolte ! La candidate à la vice-présidence porte à nouveau ses propres vêtements, « que j'achète dans mon magasin d'occasion favori à Anchorage ! », explique-t-elle sans aucune arrière-pensée, on s'en doute...

On disait McCain de plus en plus remonté contre Barack Obama, le voilà obligé à masquer son courroux contre Sarah Palin. Il faut dire que l'ex-miss devait redonner un coup de punch à la campagne du « vieux » McCain, de fait, elle apporte un vent de scandales et provocations. En cette semaine d'Halloween, le masque le plus tendance pour faire peur est celui de... Sarah Palin. Un mannequin à son effigie pendu (spécial Halloween) provoque la polémique. Et pendant ce temps, elle propose de lutter contre le déficit budgétaire en coupant la recherche sur les... mouches. Alors forcément, dans la presse, les commentaires se déchaînent : « Sarah Palin chasse les mouches » justement (20 minutes),« Faux pas vers la vice-présidence » (Canoë), « Sarah Palin vend son rouge à lèvres » (l'Express) (sur le site Pitbullmom.com !!!), « Un film X sur Sarah Palin » (Nouvel Obs), adlib. Et encore, ce n'est qu'un florilège de titres en français...

Bref, pas sûr que Sarah ait vraiment apporté le supplément jeunesse qui manquait au candidat républicain. En attendant, cette dernière semaine de campagne voit fleurir des initiatives de plus en plus drôles. On ne résiste pas à vous montrer ce détournement très potache des affrontements entre les deux candidats, façon battle hip-hop :


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< 04'11'08 > 

Il était un petit navire au Parti socialiste

Mer agitée à forte, visibilité réduite, menace de violentes rafales, vaste zone de turbulences... Si le capitalisme ne coule pas encore, ce n'est pas faire preuve de grand sens révolutionnaire de dire que de larges brèches se sont ouvertes. Il n'en fallait pas plus à Guillaume-en-Egypte pour penser à un autre grand naufrage, celui du Titanic. A son lancement en 1911, le plus grand navire du monde, surnommé « l'insubmersible », représentait le symbole du luxe flottant et la pointe de la technologie. Néanmoins, comme chacun le sait, il n'a pas été au bout de son voyage.

Côté parti socialiste français, c'est plutôt « Radeau de la Méduse » que « Titanic »... A deux jours du vote des militants (qui déterminera les motions d'orientation discutées ensuite au congrès de Reims, du 14 au 16 novembre), le PS en est encore à déterminer sa ligne : sociale ou libérale ? Et de se tirer dans les pattes, de se renvoyer la balle, de faire le jeu des combinaisons ou de tirer la couverture à soi... pendant que le vieux monde s'enfonce.

Pourtant comme le souligne le « Point », ce « vote (...) se déroule deux jours après l'élection présidentielle américaine et le congrès de Reims (...) coïncide avec le sommet mondial sur la refondation du capitalisme, à Washington ». Pour Martine Aubry, « c'est l'occasion ou jamais de montrer qu'il y a un nouveau modèle possible en France et en Europe, une nouvelle donne par rapport au libéralisme qui s'effondre ». Une chance historique en quelque sorte. Souquez, souquez.


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< 05'11'08 > 

Obama est là !

La planète entière pour une fois unanime : elle est « historique », la victoire d'Obama ! « Obama change la couleur de l'Histoire » (« El Mundo », espagnol), « L'Amérique a montré que tout est possible ! » (« Bild », allemand), « L'Amérique change de couleur » (« El-Khabar », algérien), « Le peuple américain... a fait le choix net d'un changement pour lui-même et pour le monde » (« The Guardian », anglais), « Un pas de géant pour l'humanité » (« The Sun », anglais), « La victoire d'Obama porte un nouveau rêve américain » (« Le Monde »). Le Kenya, pays dont le père du nouveau président des Etats-Unis est originaire, a instauré un jour férié. Quant aux bourses d'Asie-Pacifique, les premières à réagir à l'élection, Tokyo clôturait en hausse de 4,46 %, Hong Kong faisait + 5,65 %, Singapour + 4,43%, Séoul + 2,29 %, Shanghai + 3,07 % et Sydney + 2,88 % (mais Paris baisse...).

Et les messages de félicitations, tous plus louangeurs les uns que les autres, affluent. Logique que les premiers mots de Barack Obama, à peine les résultats connus, aient tourné autour de cette même idée : « Le changement est arrivé en Amérique. »

Comme la presse encense le 44e président (noir, donc) des Etats-Unis, comme les foules en liesse sont au diapason, Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, lui, a fait deux dessins pour l'occasion, histoire de penser aussi au perdant, John McCain, qui va enfin pouvoir dire tout le mal qu'il pense de sa colistière Sarah Palin. Deux dessins auxquels on rajoute un florilège de cartons réalisés en anglais dès juillet 2004 par Guillaume (qui a eu une vie avant poptronics, oui oui), alors qu'il découvre Obama à la convention démocrate. Une palanquée de croquis pour clore une campagne qui a fait lever l'espoir d'un changement qui ne toucherait pas que les Américains, mais bien l'ensemble du monde globalisé. Un changement qu'on aimerait croire possible. Un changement qu'on suivra attentivement, histoire de ne pas céder à l'Obamania raz-de-marée du jour...

En attendant, il est plus que temps de reconnaître le talent quasi divinatoire de Guillaume-en-Egypte, qui a anticipé avant tout le monde la victoire du candidat démocrate à la Maison blanche. Anticipé, et accompagné. Guillaume s'est passionné pour la campagne, a illustré McCain ou Obama, Sarah Palin et sa campagne Barracuda, et a même été jusqu'à proposer un t-shirt « Cats go Barack » (à voir ci-contre). Revoyons le fil de l'histoire, dans poptronics, avec ou sans Guillaume :

< 07'01'08 > Obama Girl, la vidéo qui chauffe les primaires US

< 04'02'08 > Obama en nouveau Luther King

< 12'03'08 > Obama-Clinton, la lutte clip à clip

< 04'06'08 > Miracle en Obama

< 28'10'08 > Sarah Palin, l'amie des bêtes

< 28'07'08 > Obama, prière d'insérer

< 09'09'08 > Palin sur toute la ligne

< 22'10'08 > Qui c'est ? C'est Joe le plombier


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< 17'11'08 > 

Et pendant ce temps-là, au Parti socialiste...

D'un côté, Obama nouvellement élu contemple l'étendue de sa tâche et des choses à accomplir : « Yes we can », slogan des possibles. De l'autre, la débandade du Parti socialiste empêtré et contraint : « Yes we can't », expression de la paralysie. Deux situations qui n'ont rien à voir, sauf à considérer que l'actualité permet ce genre de raccourcis et que comme le titrait « le Monde » il y a dix jours, « l'élection d'Obama donne un coup de vieux à la politique française ». Ce n'est pas Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, qui dira le contraire.

On ne peut dénier une qualité au PS : celle de faire l'unanimité, à droite comme à gauche. « Si le but final est de désespérer les électeurs, c'est le bon chemin qui est emprunté », se désole Julien Martin un adhérent socialiste dans sa « messagerie rose » sur Rue 89. Les commentateurs en rajoutent une louche, estimant que le PS a payé ce week-end à Reims une belle tournée générale de champagne à ses adversaires (Elysée, Modem et extrême gauche). Champagne pour les uns, caviar pour les autres (l'UMP s'en donne à cœur joie, Patrick Devedjian et l'inénarrable Frédéric Lefebvre en tête)... et gros rouge pour ceux qui restent : l'élection du Premier secrétaire par les militants est reportée à jeudi 20 novembre, précisément le jour de la mise sur le marché du Beaujolais nouveau. Coïncidence fâcheuse et gueule de bois en perspective.

On a beau ne pas trop vouloir tirer sur la corde ni sur l'ambulance, on ne peut s'empêcher de sourire devant cette actualité qui joue à marabout-bout de ficelle. Et que, dans la foulée du Congrès socialiste, Reims accueille les 22 et 23 novembre prochains les championnats de France de poker (coups de bluff, surenchères, entourloupes et alliances à tout va) n'est pas sans rajouter à la confusion.


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< 24'11'08 > 

A la santé du Parti socialiste !

Recours, justice, diffamation, faux et usage de flous... Au secours, ils sont devenus fous ! Plutôt que de plonger dans le puits sans fond du Parti socialiste, poursuivons la veine viticole entamée la semaine dernière. Quitte à boire la coupe jusqu'à la lie...

Après s'être amusé de la concordance de calendrier entre le vote des militants socialistes et l'arrivée du Beaujolais nouveau, un marronnier du « Figaro » du 20 novembre (et néanmoins intéressant article) nous en dit plus sur cette tradition (pas les bisbilles au PS, mais la sortie marketée du Beaujolais, donc). Où l'on apprend que pendant longtemps, c'était le 11 novembre, à la Saint-Martin (protecteur des viticulteurs et des vendangeurs), qu'on dégustait le vin nouveau. « Ce jour correspondait au paiement des loyers de la vigne, à l'échéance des contrats d'embauche pour les ouvriers de la vigne et au règlement des vendangeurs. »

Des ripailles ajournées quand le 11 Novembre fut choisi comme jour d'armistice en 1918, et qui ont laissé place plus tard à l'institutionnalisation du Beaujolais nouveau. Oui et alors ? Alors rien, sauf qu'à l'époque, le tirage du vin nouveau, en hommage à son saint patron, s'appelait le « martinage » et la dégustation la « martinée ». D'un Martin à une Martine...

Croisés au rayon chopine, « Siné Hebdo » remarque fort justement que « le Beaujolais nouveau est arrivé... pas le PS » ; Guillaume-en-Egypte, lui, semble avoir besoin de passer à quelque chose de beaucoup, beaucoup plus costaud.


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< 01'12'08 > 

C'est une poupée qui dit vaudoooo

C'est une poupée qui dit ni oui ni non. Elle fait beaucoup parler d'elle, la poupée vaudou à l'effigie de Sarkozy, la faute à... Nicolas Sarkozy qui participe au plan média de cet objet de pure raillerie (une bio caricaturo-critique du président en 56 pages, une poupée en tissu et douze malheureuses aiguilles pour « conjurer le mauvais œil ») en l'attaquant pour « atteinte à la dignité » du chef de l'Etat. Mis en vente le 9 octobre, « Le manuel vaudou » de Yaël Rolognese marchait déjà très-bien-merci-pour-lui, en tête des ventes sur Amazon.

Alors que Ségolène Royal subissait le même traitement, c'est Nicolas Sarkozy qui a assigné en justice l'éditeur et a été débouté, au final, par un jugement mi-chèvre, mi-chou : si le jugement en première instancedéboutait le président en décidant que la « représentation non autorisée de l'image de Nicolas Sarkozy ne constitu(ait) ni une atteinte à la dignité humaine, ni une attaque personnelle », la décision de la cour d'appel, rendue vendredi dernier, est plus mesurée. « L'incitation du lecteur à piquer la poupée jointe à l'ouvrage avec les aiguilles fournies, action que sous-tend l'idée d'un mal physique serait-il symbolique, constitue une atteinte à la dignité de la personne de M. Sarkozy », mais il « n'y a pas lieu d'interdire la poupée », cette mesure n'étant « pas proportionnée et adéquate ». 

L'éditeur K&B et Tear Prod qui la commercialise devront donc « apposer au besoin par un bandeau, sur tout coffret mis en vente ou proposé à quelque titre que ce soit au public, la mention » de la condamnation. Le premier tirage de 20.000 exemplaires est déjà épuisé mais l'objet reste dans le trio de tête des meilleures ventes Amazon (un retirage est prévu pour les fêtes et les libraires devraient être réapprovisionnés à la mi-décembre, à hauteur de 20.000 autres exemplaires). 

Il faut dire que l'argument de vente ratisse très large : « Vous détestez Nicolas Sarkozy parce qu'il est trop de droite ? Vous méprisez Nicolas Sarkozy parce qu'il n'est pas assez de droite ? Grâce au sortilège concocté par le spécialiste en sorcellerie Yaël Rolognese, vous pouvez conjurer le mauvais œil et empêcher Nicolas Sarkozy de causer davantage de dommages. » Sur la poupée elle-même, on retrouve quelques mots-clé de la sarkoprésidence, type « Casse-toi pauvre con ! » et « racaille ». Ironie de l'affaire : la poupée rose de Ségolène, elle, ne sera pas réimprimée, même si les 12.000 exemplaires ont tous trouvé preneur… Guillaume-en-Egypte, lui, s'inquiète un peu des conséquences de ce jugement. Il faut dire qu'à jouer avec les rites vaudous, on pourrait bien se retrouver dans un scénario-catastrophe à mi-chemin entre « White Zombie » (1932, Victor Halperin, avec Bela Lugosi) et « Vaudou (I walked with a zombie) », (1943, Jacques Tourneur). A moins que notre Sarko-poupée ne se rapproche plutôt de Godzilla ?


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< 03'12'08 > 

Comment faire (sécuri)taire la presse

L'affaire Filippis n'en finit plus de faire des vagues. Rappel des faits : vendredi au petit matin, Vittorio de Filippis a subi une arrestation musclée : menotté devant ses enfants avant d'être fouillé au corps (deux fois, on n'est jamais trop prudent) puis présenté à une juge. Il est vrai qu'il fallait s'armer de précaution : si Vittorio de Filippis a été humilié, comme des milliers d'autres, c'est parce que ce journaliste, directeur de « Libération » entre l'éjection de Serge July et l'arrivée de Laurent Joffrin, est attaqué pour diffamation par le patron de Free et n'avait pas répondu à une convocation de ladite juge...

Ces dernières années, les atteintes au droit d'informer en France sont légion : perquisitions dans les rédactions (un juge a même tenté d'entrer dans les locaux du « Canard enchaîné »), pressions diverses, gardes à vue à répétition voire mises en examen, sans parler du projet de loi qui menace le secret des sources. Toutes choses dénoncées ici même et la semaine dernière aux Etats généraux off de la presse et dans l'Appel de la Colline qui les a conclus.

Mais le traitement réservé au journaliste de « Libé » est l'affaire de trop. Celle qui met un peu trop en lumière le sort réservé aux justiciables dans notre beau pays (avec ou sans papiers). L'opposition hurleles syndicats de journalistes se rebiffent et quittent les Etats généraux de la presse présidentiels. Le ramdam a même obligé Christine AlbanelFrançois Fillon et Nicolas Sarkozy lui-même à dénoncer le procédé, le Président décidant comme d'habitude de créer une « mission de réflexion » pour se sortir d'affaire.

Seules Rachida Dati et Michèle Alliot-Marie, préposées aux basses-œuvres du régime, soutiennent encore juge et policiers...

Comme le rappelle opportunément Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, il y a des antécédents... Humilier les journalistes pour mieux les faire taire n'a malheureusement rien de neuf. Vous le sentez, ce petit parfum exotique qui enivre notre belle démocratie ? Celui qu'ont bien connu des journalistes sud-américains (circa 1975), espagnols (sous Franco), grecs (pendant la dictature des colonels), maghrébins (depuis l'Indépendance ou quasi), iranienssyriens et on en passe.

A l'heure où la « première dame » s'improvise ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le sida, la République prend de faux airs de l'Argentine sous Peron : à Juan Domingo Sarkozy les coups de menton (cette semaine, on remet de hauts murs aux hôpitaux psychiatriques), à Evita Carlita les bonnes œuvres. Elle a vraiment belle allure, la rupture...


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< 11'12'08 > 

Un milliard de Chinois et Nicolas, et Nicolas, et Nicolas

Ainsi donc, Nicolas s'est fait taper sur les doigts. Un an après tout le monde (Gordon Brown, Angela Merkel...), notre Président a finalementrencontré le dalaï-lama... en Pologne. Mais pour faire bonne mesure, tout s'est passé en cinq minutes entre deux portes, le temps d'enfiler une khatag blanche vite fait bien fait et d'effleurer la main du saint ( ?) homme. Mais toutes ces précautions n'ont pas suffi : c'est encore trop pour les Chinois, qui menacent une nouvelle fois la France de représailles économiques. Et Sarkozy d'envoyer Kouchner s'expliquer pour la énième fois dans les médias. Ce n'est plus un feuilleton, c'est un sketch...

Alors, pourquoi ne pas expédier Jean-Luc Mélenchon, désormais en rupture de ban du PS, à Pékin comme le suggère Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics ? On n'en sait pas beaucoup sur le Parti de gauche (le PDG, ça ne s'invente pas, réécrit PG pour éviter la confuse...),dont le sénateur parle plutôt bien, sinon qu'il aimerait bien en faire un vrai aiguillon à la manière de Die Linke (La Gauche) en Allemagne. Mais l'ancien trotskiste (branche OCI, celle des lambertistes et de Jospin) est connu pour soutenir les Chinois notamment contre les pro-Tibet. Il y a au moins un Français qui échappera à un petit séjour de rééducation dans le beau pays de Hu Jintao.


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< 17'12'08 > 

Des chaussures sachant choquer Bush

La chaussure comme arme de destruction massive, c'est uniquement sur le Net et exclusivement réservé à un certain président Bush, victime de l'attentat le plus humiliant qui soit, dimanche à Bagdad, où il venait faire sa tournée d'adieu. L'Irakien Mountazer al-Zaïdi, journaliste de la chaîne al-Bagdadia,, tout en le traitant de chien, insulte suprême dans le monde arabe, lui a ainsi signifié tout le mépris que provoque le premier personnage américain et principal responsable de la situation catastrophique de l'Irak.

Les images ont fait immédiatement le tour du monde, provoquant liesse et quolibets côté arabes et musulmans, que la politique des Etats-Unis n'a pas vraiment aidés à sortir de l'ornière (en Irak mais aussi au Pakistan ou en Afghanistan, le bilan de Bush est l'un des plus mauvais pour un président américain).

Quolibets côté occidental, accompagné d'un vague sentiment de gêne : certes, il vaut mieux recevoir une paire de chaussures irakiennes à la figure que subir une attaque à la bombe (les précédents étaient plus violents à l'égard des présidents US, qu'on tentait plutôt de tuer). N'empêche, la fin de mandat du président Bush vire de plus en plus au cauchemar.

L'Internet, qui avait depuis longtemps versé dans l'anti-Bush primaire, s'est enflammé comme traînée de poudre, avec une unité de traitement qui, pour le coup, unifie Occidentaux et Orientaux dans un même goût du bouc émissaire.

Bush moqué, Bush transformé en pantin de foire, Bush réduit à la fonction tête à claque, dans un éventail de jeux en Flash bricolés et mis en ligne dès le lendemain de l'événement. Les internautes, les geeks, les gamers développent ainsi une autre façon de réagir à un événement médiatique. Leurs réactions passent d'abord par le fait de faire circuler jusqu'à plus soif la vidéo en question (ci-dessous en version sans commentaires télé, presque brute de décoffrage), puis en proposant une tripotée de jeux de massacre virtuels, intégrant les images de la conférence de presse à Bagdad de George W. Bush avec le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki.

La vidéo, en son direct :



Pauvres visuellement, au gameplay plus que limité, ces jeux (plus d'une dizaine recensés ici ou ) attirent pourtant des millions d'internautes. Ainsi, « Bush Shoe Throwing Game » revendique déjà 3 millions de chaussures jetées à la face de Bush... virtuellement certes, mais là on est en Allemagne. Sur Sock and Awe (un jeu de mots avec « Shock and awe », du nom de l'opération militaire US en Irak, qui voulait dire choc et terreur mêlée d'admiration), c'est un milliard de chaussures qui ont été jetées et ont atteint le président, qui pourtant les esquive plutôt bien, façon pantin qui se cache derrière son pupitre.

Certains proposent d'étendre la gamme des objets à jeter à la figure du président bientôt à la retraite : des armes de destruction massive, Ben Laden « puisqu'il est toujours là », les fameuses « Freedom fries » (souvenez-vous, elles s'appelaient « French » avant le discours de Villepin devant les Nations-Unies), Enron ou encore l'herbe morte, conséquences des errances de l'administration Bush. « A un certain moment de ces huit dernières années, nous avons tous eu l'envie de jeter un truc au président Bush », explique le site DuckDuckBush.

D'autres sont plus sommaires, comme ce Gif animé plutôt expressif qui reprend en boucle l'image, la séquence et lui adjoint la musique des Pokémon... façon de dire que Bush est devenu la tête de turc du Net. AvecFlying Babush, le jeu en Flash d'un Français de 26 ans dénommé Kek, on peut varier les types de chaussures à jeter au président. Comme le dit un internaute farceur : « Le jeu de mot aurait été meilleur en disant "A bas Bush !" »

Pendant ce temps, dans le vrai monde, même si Bush a bien pris l'attaque à la chaussure, demandant la clémence des autorités irakiennes, le journaliste Mountazer al-Zaïdi, devenu un héros national, est présenté à la justice irakienne ce mercredi (avec un bras et des côtes cassées au cours de l'arrestation, quand même). Alors que les manifestations de soutien se sont multipliées et qu'on lui tresse des lauriers un peu partout dans le monde...

Guillaume-en-Egypte, en observateur avisé et félin des comportements politiques à travers la planète, a vite fait de rapprocher cet attentat symbolique d'un autre événement, français celui-là : « l'ultragauche » arrêtée à Tarnac en novembre, suite aux sabotages des lignes TGV, que Michèle Alliot-Marie a tenté de nous faire passer pour la nouvelle branche du terrorisme made in France.


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< 25'12'08 > 

Pop'cadeau de Noël pour George et Nicolas

De l'avantage d'être un chat-pigiste : Guillaume-en-Egypte ne mangeant pas de dinde à Noël, il veille la planète sans perdre son mordant. Le président partant des Etats-Unis aura-t-il passé de bonnes fêtes pour son dernier 25 décembre à la Maison blanche ? Les chaussures qu'il a habilement évitées lors de son dernier voyage en Irak sont en passe de devenir l'arme absolue de l'anti-américanisme à travers le monde, les manifestants signifiant ainsi leur solidarité avec le journaliste irakien qui a lâché ses pompes à la tête de celui qui s'est embourbé dans le conflit irakien. D'ailleurs, les chaussures elles-mêmes, fabriquées à Istanbul, se vendent comme des petits pains, maintenant qu'elles ont été renommées« Bush Shoes »...

Et comme c'est Noël, Guillaume n'a pas oublié notre président français, le petit Nicolas, qui, lui, est parti loin de l'Elysée passer les fêtes de fin d'année... Vacance du pouvoir, dénonce l'opposition (Fillon est en Egypte, Sarkozy au Brésil, quant au ministre d'Etat théoriquement en charge de l'exécutif en leur absence, Borloo, il est lui aussi à l'étranger « pour raisons privées », explique Libération. Alors quoi, y aurait-il un petit coup de mou du côté du pouvoir français, à l'heure de rendre les clés de la présidence européenne ? Ou est-ce la stratégie adoptée par le président bleu-blanc-rouge pour éviter les mésaventures d'un certain ami américain ?

Guillaume a bien sa petite idée... La preuve en images (ci-contre). Trois dessins plutôt qu'un, c'est Noël version pop !


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< 01'01'09 > 

Meilleurs bœufs pour une année sans vœux

Guillaume-en-Egypte souhaite à ses lecteurs une année sans vœux. Quoi de plus naturel en effet ? L’année qui s’entame est bien mal partie, côté français comme dans le reste du monde : Gaza sous les bombes, l’Inde et le Pakistan au bord du conflit, la crise économique internationale qui devrait empirer au cours de l’année, en France un taux de chômage qui s’est creusé de 3,2% en novembre et pourrait approcher les 8% à la fin juin 2009 selon l’Insee.... Et ce n’est pas notre omniprésident qui réussira à noyer le poisson avec ses traditionnels vœux de l’Elysée prononcés le 31 décembre à 20h, plus du tout en direct comme l’an passé, plus du tout ancrés dans un discours soi-disant mobilisateur (on se souvient de la « politique de civilisation » sortie de son chapeau l’an dernier).

Nicolas Sarkozy a certes promis des lendemains qui « travaillent plus ». Sauf que cette fois-ci il n’est plus question de gagner plus, plutôt d’agir « en investissant davantage, en poursuivant les réformes ». « L’Express »note que le chef de l’Etat français a prononcé neuf fois le mot « crise », et quatre fois le terme « efforts ». Un « langage de vérité » selon François Fillon et la majorité, que l’opposition a logiquement critiqué. Pourtant, côté voeux, Martine Aubry, la nouvelle chef du PS, a elle aussi causé travail : « Les socialistes travaillent, pour proposer à la France et à l’Europe un autre modèle de société qui soit moins dur, qui soit plus solidaire et surtout, qui soit plus juste. »

Bref, pas besoin de nous faire un dessin, 2009 c’est pas l’année de la teuf...


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< 06'01'09 > 

Télévision publique, année zéro

Donc la télévision publique sans publicité après 20h, ça a commencé lundi 5 janvier, et visiblement, selon Médiamétrie, ça a plutôt motivé les Français, qui ont été plus nombreux (3,1 millions de patates de canapé en plus), et sont venus plus tôt (pic d’audience à 20h26 contre 21h15 habituellement) inaugurer cette soirée sans pub (ou plutôt sans réclame, puisque les sponsors d’émissions continuent à diffuser leurs écrans interludes). Ceci dit, le bulletin météo n’y est pas totalement étranger…

Avant même que la loi qui décide de la suppression de la publicité (et de son calendrier) ne soit votée (elle est présentée à partir de demain mercredi au Sénat, en vue de son adoption, une formalité selon Gérard Larcher, le président du Sénat...), France Télévisions a donc basculé hier, malgré les protestations de l’opposition, des salariés du groupe et d’un bon paquet d’observateurs qui craignent le laminage de la télévision publique. Nicolas Sarkozy avait dégoupillé cette grenade sans concertation, il y a tout juste un an. En argumentant de la générosité de sa décision (la pub déformerait les contenus de qualité, poussant les producteurs audiovisuels publics à courir derrière l’audience), le président fait ainsi le plus beau des cadeaux à ses amis patrons de médias privés, TF1 et M6 en tête.

Sur son blog, Renaud Revel, journaliste médias à « l’Express » révèle la teneur du « scénario d’une télé sans pub selon le Bipe » (Bureau d’information et de prévision économique), où TF1 et M6 sont « seuls bénéficiaires à court terme » : « Entre 2009 et 2011, nous prévoyons une usure des revenus publicitaires des chaînes publiques (-15% en 2010 et -30% en 2011) », estime le Bipe, pour qui la « diminution progressive des revenus publicitaires de France Télévisions bénéficiera à 2 types de médias : les autres chaînes et Internet ».

Evidemment, les salariés de France 2 et France 3en grève les 5 et 7 janvier, ne sautent pas de joie. Le Syndicat des producteurs indépendants, qui a lancé en novembre le site ilcasselatele.fr, vient d’ailleurs de poster un petit film sur le Net, intitulé « On vous aura prévenus » pour faire passer le message : « En interdisant la publicité sur France Télévisions sans garantir son financement et son indépendance, le pouvoir prive les écrans de films, de fictions, de magazines, de documentaires, de courts métrages, de journaux d’information libres. »

« On vous aura prévenus », par le Syndicat des producteurs indépendants :



Guillaume-en-Egypte a beau jeu de remercier notre président, même si, au premier soir de l’entrée en vigueur de cette réforme ô combien démocratique, ce n’est pas Julien Lepers et son « Questions pour un champion » qui l’emporte mais… TF1 (7,8 millions de téléspectateurs pour TF1, 5,8 pour France 2 et 3,3 pour « Questions pour un champion »). Bizarre... Nul doute que Nicolas Sarkozy se frotte les mains de cette opération : après la pub, le président s’apprêterait à supprimer le juge d’instruction, selon Lemonde.fr… « Le chef de l’Etat devrait en faire l’annonce lors de la rentrée solennelle de la Cour de cassation, mercredi 7 janvier », explique le journal, qui conclut : « C’est ce qui fait craindre un renforcement de la mainmise du pouvoir sur les enquêtes les plus sensibles, qui ne seraient plus confiées à un juge du siège indépendant, mais à un magistrat du parquet dépendant du ministère de la Justice. » Faut-il faire un dessin ? Après la télévision libre, la justice libre… A vos marques, prêts, tous le doigt sur la couture du pantalon...


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< 13'01'09 > 

Gaza, la guerre par l’absurde

« Le feu était partout, dans les maisons, les abris, les arbres. Les bombes aussi, étaient partout, et avec elles sont venus les nuages blancs. Du phosphore blanc, disent à présent les médecins, une affirmation contestée en Israël. Mais pour sûr, ce fut une nuit de terreur. Et nous étions terrifiés. Nous pensions que nous allions brûler à mort. Les bombes étaient partout. C’est que que Fadia Al Najjar, 27 ans, ne cesse de répéter. Elle est originaire de Khaza’a, (au nord-est de la bande de Gaza), et nous racontait quelle genre de nuit horrible elle et sa famillle venaient juste de traverser. » Ce témoignage (en anglais) rend compte de la nuit de bombardements intensifs de Gaza par Israël, telle que la décrit l’agence Ma’an News Agency. La première source d’informations indépendante palestinienne sur l’Internet, financée par le Danemark et les Pays-Bas (3 millions de visites par mois) a été lancée en 2005 en territoire palestinien. Un média qui, malgré la guerre à Gaza, n’appelle pas à l’insurrection contre Israël, mais témoigne de ces Palestiniens que les fumées blanches ont conduits à l’hôpital, et fait de l’information, à l’instar du directeur du Centre médical Nasser, le docteur Yousef Abu Ar-Reesh, qui dit que plus de 90 patients ont été amenés dans son centre pour des brûlures.

Alors que la guerre fait rage au sol, que la liste des victimes dépasse des sommets, avec plus de 900 morts et 4000 blessés, les communautés juives et musulmanes se déchirent partout dans le monde, et en France particulièrement. Qui a commencé, qui est responsable, qui agresse qui ? Ces questions sont malheureusement les mêmes depuis la fondation de l’Etat d’Israël en 1948. Les nations occidentales pensaient donner sa Terre promise au peuple juif qui venait de subir le pire génocide de l’Histoire. Mais les Arabes peuplant la Palestine d’alors, ne se sentant coupables en rien, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Depuis 1948, le conflit israélo-palestinien ne connaît quasi aucun sursis.

Les présidents américains s’y sont successivement cassé les dents (et ce n’est pas notre Sarko national qui fera illusion, sauf auprès de « Newsweek »…), d’autant que la démocratie israélienne, comme le souligne Guillaume-en-Egypte, connaît des campagnes où tous les coups sont permis. Aux élections générales du 10 février, selon les sondages, Benyamin Netanyahou (Likoud, droite) pourrait revenir au pouvoir. Pierre Razoux, auteur d’un livre référence sur l’armée israélienne, interviewé sur Secret défense, le blog du journaliste spécialiste de « Libération », explique que « toute la question est de savoir qui sera son meilleur allié : Ehud Barak, ministre de la Défense, à la tête du parti travailliste, ou Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères, à la tête de Kadima ? Chacun joue sa carte. Et pour la première fois, il y a deux manœuvres : l’une diplomatique (Livni) qui a précédé et qui accompagne les opérations militaires (Barak) ». Alors, ce bon vieux Clausewitz,, qui avait le premier théorisé que la guerre n’était qu’un « prolongement de la politique par d’autres moyens », aurait encore raison ? Côté palestinien aussi, la politique est de la partie : le Hamas qui a remporté les élections législatives en 2006 ne cache pas son ambition d’être l’alternative non corrompue à l’Autorité palestinienne : le mandat de Mahmoud Abbas (élu en 2005 pour quatre ans), s’achevait le 9 janvier, estime le mouvement de la résistance islamique.

Peut-on sortir de l’impasse en Palestine ? Comment faire vivre l’espoir ? De la Ma’an News Agency aux premiers déserteurs israéliens (dix soldatsont préféré la prison plutôt que de se déployer à Gaza), il existe des alternatives au manichéisme ambiant. L’internaute peut aussi s’informer directement à la source, en lisant les billets des blogueurs sur place (côté gazaoui comme égyptien ou israélien). Ou suivre le reportage multimédia d’Arte, conçu à cheval sur cette frontière sanglante, « Gaza/Sderot, la vie malgré tout », qui documente ces histoires singulières, ces vies cassées par l’histoire, si loin-si proches.

Au 18ème jour de l’offensive contre le Hamas, les combats font cependant toujours plus rage, et les blindés entrent dans la périphérie de Gaza. Tandis qu’Ehud Olmert, le Premier ministre israélien, promet « une main de fer », le Hamas répond que « Gaza ne tombera pas ». Pendant ce temps, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit à nouveau ce mardi pour discuter de la situation (la résolution 1860 qui appelait au cessez-le-feu n’étant pas appliquée), et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, prépare son voyage dans la région demain mercredi... Reste à espérer que la troisième offensive israélienne soit aussi la dernière, et que le président américain Barack Obama, qui entre en fonction le 20 janvier prochain, fasse réellement ce qu’il a dit dimanche, après trois semaines de silence fort commenté, soit « s’impliquer immédiatement dans le règlement du processus de paix au Proche-Orient », avec une bonne dose de « compromis » de part et d’autre de la table des négociations…


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< 16'01'09 > 

Il n’est plus un numéro 6

Patrick Mc Goohan est mort à 80 ans le 13 janvier à Los Angeles. Avec la nouvelle de sa mort, c’est toute l’atmosphère du « Prisonnier » qui nous revient en mémoire, cette série télé mythique, ses décors blancs et son angoissante irréalité, sa postérité culte (il n’y a eu que 17 épisodes de 48 minutes, mais ces 17 épisodes ont marqué les esprits au-delà de l’idée qu’on se fait d’une série télé…) et surtout, son fameux Numéro 6 : « I am not a number, I am a free man », ne cessait de crier le personnage incarné par Patrick McGoohan dans la série de 1967-1968. L’ancien agent secret britannique qui n’a jamais pu rentrer chez lui après avoir démissionné de son poste est devenu la figure emblématique de l’angoisse hypermoderne : débarqué sur cette île futuriste (blanche et lisse, la vision de la modernité de l’époque) et renommé d’autorité numéro 6, Patrick Mc Goohan passe son temps à combattre l’arbitraire, à tenter de fuire et à faire sauter tous les Numéros 2 d’épisode en épisode.

Dans cette société à l’apparente sophistication, les habitants du Village vivent tels des pions sans aucune maîtrise sur le système, vaste métaphore de notre Village global mondialisé où chacun va de l’avant sans vraiment connaître le pourquoi du comment. Un série SF qui anticipe plutôt clairement l’hypertechnologie (ils ont déjà leur mobile, des portes qui s’ouvrent toutes seules et même des cartes de crédit…) et la solitude afférente comme l’hyperconsommation (publicités invasives...) actuelles.

Kafkaïen et orwellien, « le Prisonnier » est cependant d’une modernité toute datée : les années 60 de la Guerre froide sont là (et l’ambiance étouffante de cette vie/cauchemar d’agent secret sur la touche), tout comme les prémices de la révolution peace and love (surréalisme et psychédélisme bon enfant). Le tout baignant dans une atmosphère schizo où seul Numéro 6 se rebelle contre la normalité (mais qui nous dit qu’il n’est pas victime d’hallucinations ?). Mc Goohan, né en 1928 à New York, avait d’ailleurs participé à la série grand public « Destination danger », où il a incarné l’agent secret le plus « classique » qui soit pendant 4 saisons et plus de 80 épisodes, juste avant de créer « Le Prisonnier », avec George Markstein. Il a également joué le méchant et coproduit quelques épisodes de « Columbo » et été acteur pour Don Siegel (en directeur de prison dans « l’Evadé d’Alcatraz » en 1979) ou John Sturges (« Destination Zebra, station polaire », 1968) ou, plus récemment, dans le très pénible « Braveheart » de Mel Gibson.

Le seul truc bien avec la mort de Patrick McGoohan, c’est qu’une chaîne télé a décidé de rediffuser l’intégralité de la série, ce week-end : NRJ12diffusera dans la nuit de vendredi à samedi à partir d’une heure du matin 6 épisodes (jusqu’à 6 h du matin) et ainsi de suite pendant tout le week-end. Ah et oui, autre truc bien, c’est que Guillaume, le chat pigiste de poptronics, a imaginé un joli bouquet de... numéros pour lui rendre hommage.

Mini-pop’surf hommage pour mémoire…

La première tentative de fuite de Numéro 6 :

Mais qui est Numéro 1 ?

« Le Prisonnier » a inspiré jusqu’aux Clash (ici en live en 1978), avec leur titre « Prisoner » :


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< 19'01'09 > 

We need another hero

L’avion sauvé des eaux. La carlingue de l’Airbus contraint à un amerrissage forcé sur le fleuve Hudson à New York jeudi dernier sort la tête de l’eau ce lundi. Et les premières analyses des boîtes noiresconfirment la thèse d’une collision avec des oiseaux. On peut reconnaître bien des qualités aux oiseaux, mais ils ne respectent toujours pas les couloirs aériens.

Passagers et équipage sauvés, c’est le miracle sur l’Hudson, résultat du sang-froid et de la maestria du pilote. Un événement qui a passionné les médias partout dans le monde. Images des caméras de surveillanceimages en 3D du parcours de l’avion, du décollage à l’amerrissage, recomposées sur Google Earth, traces radar de l’avion (où on peut revivre façon tour de contrôle le décollage de l’A320 sur le site de l’aéroport de La Guardia en rentrant la date du 15 janvier à 15h25), images du commandant-héros, images des rescapés... Ad lib. 

L’événement est tellement cinématographique (première réaction : « on dirait un film »), avec ses rebondissements, son climax, son happy end hollywoodien et son superhéros rassurant (un casting parfait, comme le souligne le journaliste Renaud Revel sur son blog) qu’en attendant de voir l’histoire portée sur grand écran, on réclame quasi en temps réel sa fictionnalisation. Comme si, en ces temps heurtés, on avait besoin aussi bien de belles histoires que de savoir qu’il y a un pilote dans l’avion. 

Et sinon, ce même jeudi 16, alors que les 155 passagers de l’Airbus A320 de l’US Airways sortaient indemnes de leur amerrissage forcé, le capitaine Sarkozy tentait en France une autre manoeuvre délicate : le remaniement ministériel. Tant attendu et commenté que sa modestie fait dire aux commentateurs qu’il s’agit davantage d’un ajustement que d’un remaniement. Il n’y a guère que la nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet à l’Economie numérique qui ait créé la surprise... Merci àGuillaume-en-Egypte de nous le rappeler.


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< 21'01'09 > 

Au pays des merveilles de Barack

Qui peut résister ? Il n’y a guère que les marchés financiers pour avoir snobé l’investiture d’Obama. Un record d’affluence pour suivre son discours, un record absolu de connexions sur les sites qui le retransmettaient : du Kenya à Paris en passant par les pays arabes, c’était mardi 20 janvier l’Obama Day.

Son investiture a été saluée et couverte par l’ensemble de la presse. Des larmes et de la joie, un moment historique d’œcuménisme démocratique. De quoi rendre notre chat Guillaume complètement chèvre ? Pas si sûr... Si l’investiture d’Obama rend réel le fameux « rêve » formulé par Martin Luther King en 1963 (à revoir ci-dessous pour mémoire), alors, alors, le chat du Cheshire qui embête « Alice au pays des merveilles » avec ses questions philosophiques et ses apparitions-disparitions peut lui aussi sortir de la fiction...

En attendant, au lendemain de cette journée historique, le président Obama s’est mis au travail. Il a commencé par téléphoner à Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne pour l’assurer qu’il voulait œuvrer en vue « d’une paix durable » au Proche-Orient, avant d’appeler, selon la Maison blanche, le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi de Jordanie Abdallah II. En fin d’après-midi, il a aussi réuni ses conseillers pour mettre au point les plans pour surmonter la crise économique et sortir du bourbier irakien (mais pas avant 16 mois...).

Et en guise de première décision, il n’a même pas attendu la fin des festivités pour demander (et obtenir) le gel des procédures judiciaires à Guantanamo, la base de toutes les dérives bushistes de la « lutte contre le mal ». Comment dire ? Avec Obama, pour l’instant, ça va...

I have a dream, Martin Luther King, 1963 :

A lire sur le site de l’Express, l’intégralité du discours d’investiture de Barack Obama.


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< 27'01'09 > 

Bye Bye Bush

Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics jamais avare d’une espièglerie, fête à sa manière le départ de George Bush avec un spécial quizz. 
Mais que fait donc George Bush pendant le discours d’investiture de Barack Obama au Capitole, le 20 janvier dernier ?

1) Il photographie le nouveau président américain de dos, histoire d’avoir un souvenir.
2) Il envoie un message à Laura : « Barack et moi c’est du sérieux ».
3) Il triture son GPS pour vérifier sa position.
4) Il cherche le mode d’emploi de son nouvel iPhone, offert par le personnel de la Maison blanche...
5) Il change son profil Facebook, catégorie « employer ».
6) Il se prépare une retraite musclée du cerveau avec « Brain Age » de Nintendo.

Pour en avoir le cœur net, rien de mieux que d’aller zoomer au plus prèssur la photo en question, grâce à Gigapan, un procédé de panoramas au format gigapixel développé à l’université Carnegie Mellon, qui met à disposition des internautes ce site de partage d’images.


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< 29'01'09 > 

Vive la grève !

Depuis que notre Président a décidé de supprimer la publicité à la télévision publiqueGuillaume-en-Egypte ne décolle plus de l’écran, et son état de chat lui permet de percevoir bien d’autres choses que nous autres humains : voilà donc l’autre face du discours déjà passablement scandaleux de Nicolas Sarkozy sur la grève.

En ce jour de large mobilisation (avec 190 appels à la manif, on descenddans la rue aujourd’hui pour l’emploi, les salaires, le pouvoir d’achat, la protection sociale et la défense des services publics face à la crise, hôpital en tête, et sans aucun doute contre la droite au pouvoir...), il n’est pas inutile de rappeler que le droit de grève est inscrit dans la Constitution. N’en déplaise aux libéraux de service et à ces micro-trottoirs ouverts aux usagers les plus énervés.

On se doute qu’à Saint-Lazare et en banlieue parisienne, d’aucuns subissent les contrecoups de la grève. Mais Poptronics mobilisé (entre garde d’enfants et défilé militant) s’inscrit en faux contre les propos lénifiants du chef de l’Etat, qui, sous couvert de grosse rigolade, illustrent sa conception hyper-individualiste du rapport au monde, celle du « travailler plus pour gagner plus » et du « dépasser un peu ses craintes personnelles » (dixit Eric Woerth ce matin...). La crise est certes mondiale, mais les réponses pour l’instant très couleur locale que nous assène un Sarkozy droit dans ses bottes sont tout bonnement insupportables : l’école, les transports, l’hôpital, la justice, la presse, le travail social... De motion de censure en appel des appels, la crise fait bouger les lignes. Pas trop tôt...


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< 03'02'09 > 

Sarko-Obama, y’a même pas photo

Depuis l’élection de Barack Obama, la Sarkozie vacille et le mouvement social se réveille. Nicolas Sarkozy fait tout pour ne pas avoir l’air de changer de discours sur la méthode, ni même de méthode, d’ailleurs. Après la mobilisation du 29 janvier, d’une rare ampleur (1 à 2,5 millions de personnesn’en déplaise au gouvernement), le président français a dit avoir entendu (sur le mode du « je vous ai compris » gaullien) mais ne veut pas de relance par la consommation. Pas plus qu’il ne critique, à la différence de son homologue US, les bonus boursiers...

Il s’adressera jeudi soir aux Français à la télévision et la radio (les conférences de presse sont bannies, l’échange frontal avec les électeurs lui est en ce moment défavorable, voir le limogeage caporaliste du préfet de la Manche), avec pour objectif de désamorcer toute éventuelle flambée sociale. Le vent de critique est levé, jusqu’au « Figaro » qui souligne que, « dans son grand oral, jeudi soir, Nicolas Sarkozy devra relever le défi d’expliquer la crise aux Français et la pertinence du premier plan de relance ».

Les syndicats unis en intersyndicale (une incongruité historique en France, comme le souligne notre Guillaume-en-Egypte), maintiennent la pression. Et dénoncent la fin de non-recevoir de Fillon, qui, déclarait au « Monde », le 2 février : « Il n’y aura pas de tournant de la politique économique et sociale. »

Au charbon en ce début de semaine, Fillon et Devedjian défendent donc les 1000 mesures du fameux plan de relance (soit dix par département, expliquait Devedjian ce mardi sur France Inter). Accordons-leur au moins ce crédit, toute ressemblance avec la politique chinoise des 100 fleurs est forcément fortuite (remember : Mao Zé Dong, « que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent »). Il n’y a que les mauvais joueurs type Attac pour faire le rapprochement...

Et pendant ce temps, le premier Président noir des Etats-Unis, où l’onde de choc de la crise n’est pas amortie par l’Etat-providence (faute d’Etat-providence...), appelle à réinventer les valeurs d’unité. Et pendant ce temps, Poutine, lui, de plus en plus tsar (même s’il est passé Premier ministre, on continue de le traiter comme seul et unique numéro 1 du Russie), se repose sur les bonnes vieilles valeurs slaves : dans l’imaginaire post-soviétique, où les rêves de grandeur déchue font oublier les massacres commis au nom du communisme, Staline se maintient en grand homme... Sarkozy aussi, d’une certaine manière en appelle à la culture... « La réponse de la France à la crise économique doit être culturelle, et c’est à l’État de porter ce mes­sage », dit-il, sans rire, en mettant en place son « conseil pour la création artistique »,. Une vraie langue de bois ? Un nouveau cénacle dont Marin Karmitz sera le délégué général, et qui, on l’imagine, glosera sur l’avenir de la culture, en oubliant de critiquer l’actuel désert culturel français...

Mais qu’est-ce que la culture dans l’esprit du Président ? On préfèrerait ne pas accorder à cette question plus d’importance que cela. Sauf que. A la faveur d’une petite phrase sur le téléchargement (« Je n’ai pas été élu pour laisser voler au supermarché »), c’est toute une conception non seulement ringarde, mais dangereuse de la création qui pointe chez lui. Eculé et des plus nauséabonds, l’amalgame entre téléchargeurs et voleurs prouve une fois de plus que le petit Nicolas n’a toujours rien compris au Net -gageons que l’adoption de la loi Hadopi en mars prochain fera encore quelques remous, on y veillera...


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 04'03'09 > 

Jack Lang : Castro n’en faut

L’« émissaire spécial » de Nicolas Sarkozy est de retour. Jack Lang, dragué par le Président qui le voyait magnifiquement compléter le tableau de chasse des socialistes ayant rejoint le gouvernement (aux côtés des Kouchner et Besson…), lui contera par le menu son voyage à Cuba, ce mercredi à 19 heures. Une mission de six jours, au cours de laquelle il devait « explorer, avec les autorités cubaines, les modalités d’une reprise du dialogue politique et de la coopération entre la France et Cuba », selon l’Elysée.

Officiellement, l’objectif visé était de pure politique internationale : il y aurait matière, estiment le socialiste Jack Lang et l’Elysée, à sortir Cuba de son isolement diplomatique (et d’un embargo qui a prouvé son inefficacité), maintenant que Barack Obama a été élu et que Fidel Castro est subclaquant. Officieusement, Sarkozy tente ainsi de griller la politesse à Obama, qui a promis un rapprochement avec le régime castriste pendant sa campagne. 

Et c’est évidemment un enjeu de politique intérieure qui se joue derrière ce voyage. Lang a été mille fois pressenti comme l’un de ceux qui pourraient participer à la politique d’ouverture de Sarkozy. Mille fois, l’ancien ministre a démenti. Et se justifie sur cette mission présidentielle dans une interview au « Point » : « Martine Aubry a approuvé mon déplacement à Cuba. (…) Il est important que telle ou telle personnalité socialiste puisse participer à une action d’intérêt national sans renoncer à ses convictions. »

Bien, bien, bien, a-t-on envie de dire. Guillaume-en-Egypte ne s’y trompe guère, qui rapproche l’éternel ministre de la Culture des vieilles carcasses qui servent encore quotidiennement de moyen de transport aux Cubains… Jack Lang a beau se décerner des bons points à propos de sa longue entrevue avec Raul Castro, le frère de Fidel, et nier tout rapprochement avec la présidence UMP, le site rue89 rappelle que ce n’est pas la première fois qu’il joue les émissaires français à l’étranger pour Sarkozy (il avait été dépêché au Yémen il y a un an).


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< 17'03'09 > 

Où va se loger la crise ?

C’est le printemps. La bonne nouvelle, c’est le retour du soleil, la mauvaise, c’est la fin de la trêve hivernale, depuis hier 15 mars à 6h du matin. Et ce n’est pas Christine Boutin, quoi qu’elle en dise (« désormais, il n’y aura plus de personnes mises à la rue, plus d’expulsions sans une solution de remplacement », déclarait-elle jeudi dernier), qui changera quoi que ce soit. Les associations qui lui demandaient un moratoire (refusé hier par l’intéressée), manifestent leurs doutes sur la pérennité de ses mesuresde relogement. Emmaüs et la fondation Abbé Pierre ont ainsisymboliquement protesté avec une montagne de matelas place de la République à Paris, hier.

Souvenez-vous, Nicolas Sarkozy avait promis que lui Président, les SDF disparaîtraient des rues de nos cités. Total : les Enfants de Don Quichottecontinuent à faire pression (ils entamaient hier leur « tour de France des poches de mal-logement », même si les pandores les empêchent comme à l’hiver 2007 de planter leurs tentes un peu trop voyantes dans les beaux quartiers de la capitale. Et la crise internationale qu’on nous ressert à loisir pour expliquer l’incapacité à régler les problèmes sociaux commence de facto à toucher l’immobilier. A preuve, c’est avec une trop belle pour être vraie unanimité que « le Figaro Magazine », « l’Expansion » et « le Nouvel Observateur » toilettent leurs Unes immobilières de saison. « Profitez de la baisse » lancent un poil cynique le FigMag et l’Expansion, s’adressant aux nantis qui voudraient acheter, tandis que l’Obs annonce « Les vrais prix du marché ».

N’empêche, les prix peuvent bien baisser, le mètre carré s’échangeait encore au quatrième trimestre à 2.471 euros. Une somme que les sans-abris, sans-papiers et sans-emploi qui se pressent au Restos du cœur ou au DAL ne peuvent même pas imaginer pouvoir débourser un jour prochain…

Et pendant ce temps, au gouvernement, le ministre du Budget trouve tout à fait opportun, à deux jours d’une journée de mobilisation pour la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat que soutiennent trois Français sur quatre (selon le baromètre mensuel BVA « les Echos » et France Info), d’affirmer que le bouclier fiscal est « juste » et doit être maintenu… Droit dans ses bottes malgré les critiques de moins en moins feutrées de la majorité… Ce n’est pas un hasard si le fossé béant séparant les nantis des pauvres laisse notre chat pigiste Guillaume-en-Egypte singulièrement muet…


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< 30'03'09 > 

Patrons : un décret complètement parachuté

Le Premier ministre François Fillon présentait ce lundi un décretinterdisant les stock-options et les attributions d’actions gratuites dans les entreprises aidées par l’Etat, et encadrant les bonus, interdits en cas « d’importants licenciements ». Une mesure qui s’inscrit dans le concert d’indignations soulevé par l’aveuglement de quelques grands patrons (Société générale, Valeo, Natixis) qui continuent à collectionner en dépit du contexte de crise parachutes dorés, dividendes et primes pharaoniques.

Ce décret à la marge des dérives du capitalisme est déjà dénoncé par le Parti socialiste comme un « alibi ne concernant que quelques rares dirigeants ». En gros, pas à la hauteur de l’indignation généralisée. Indignation bien sûr, des partis anti-capitalistes qui voient leurs prophéties se réaliser, indignation du PS qui trouve là une occasion de se racheter une conduite, indignation de la présidente du Medef qui en appelle à l’éthique des entrepreneurs, indignation du président Sarkozy qui multiplie les attaques contre les patrons voyous, indignation, forcément, de la presse qui se fait le relais de toutes ces indignations. Face à une telle unanimité, les patrons se rebiffent, refusant d’être ainsi désignés comme des boucs émissaires, des victimes expiatoires de la crise. Responsables mais pas coupables ?

Du rite sacrificiel du bouc émissaire qui trouve son origine dans le seizième chapitre du Lévitique (« le bouc emportera sur lui toutes leurs fautes en un lieu aride »), le président Sarkozy a fait la substantifique moelle de sa politique, désignant successivement à l’opprobre nationale cheminots, grévistes, fonctionnaires, incivilités… jusqu’à tirer aujourd’hui contre son propre camp. Mais la stratégie du « tous contre un » sera-t-elle suffisante pour expier les fautes du système, garantir la paix sociale et faire oublier la faiblesse des réponses politiques apportées ? De quoi rendre tout le monde complètement chèvre, et le risque qu’à force de jouer sur les symboles, le peuple soit encore le dindon de la farce. Ou le pigeon, n’est-ce pas Guillaume ?


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© DR
< 02'04'09 > 
Londres, capitale du « nouveau » capital ?

Doit-on prendre au sérieux les menaces d’un président Sarkozy campant en maître du monde ? Une nouvelle régulation financière sortira-t-elle du G20 qui se tient en ce moment à Londres ? Rien n’est moins sûr, mais le président français affirme qu’il s’agit d’un « objectif majeur et non négociable ». En soutien de dernière minute (la réconciliation franco-allemande se faisant sur le dos de la crise financière, toujours ça de pris...), Angela Merkel : « Ce qui ne sera pas décidé ici et demain ne le sera pas dans les cinq ans à venir », a déclaré la chancelière allemande au premier jour de cette réunion des 20 chefs d’Etat et de gouvernement des grands pays industrialisés.

Effet de manche ou prise de position courageuse et visionnaire ? Alors que le gros des discussions est attendue ce jeudi, les premières retombées du sommet mettent à jour une réelle fracture entre la méthode américaine et la façon de faire européenne face à la pire crise économique que le capitalisme ait connu (au moins depuis la crise de 29). Aux Etats-Unis, Barack Obama, qui n’a que deux mois de service à la tête de l’Etat (et bénéficie encore par conséquent d’un certain crédit), change radicalement le fonctionnement du capitalisme, mais sans jamais parler d’une « refondation ». Ses mots plutôt doux (la « marche en avant » pour un « retour à la prospérité ») enrobent des décisions plutôt radicales comme la taxation des plus hauts revenus et l’injection massif d’argent public dans les banques et l’automobile. En posant ses conditions (pour éviter de réitérer le scandale AIG...). En Europe, au contraire, les mots sont durs et les actes moins radicaux... Les gouvernements ont été plus réticents à relancer l’activité en mettant la main au portefeuille (on se souvient notamment de l’opposition de Merkel à tout plan européen en ce sens), l’ont tous faits cependant (suivant la Grande-Bretagne), sans exiger de contrepartie (voir les scandales afférents sur les bonus des patrons d’entreprises en semi-faillite).

L’alliance franco-allemande consiste à espérer qu’une nouvelle régulation (la refondation donc) permettra d’endiguer la crise financière. Tandis que les Etats-Unis privilégient une relance de la demande. L’enjeu de ce G20 est donc clairement historique, mais il pourrait encore accoucher d’une souris : le projet de déclaration finale évoque un engagement à réguler les grands fonds spéculatifs et à faire les efforts « nécessaires pour restaurer la croissance ». Aucun plan Marshall en vue... mais un bilan déjà sanglant : un mort parmi les manifestants anti-globalisation et quelque 86 arrestations (dont trois pour « port d’un uniforme de police », selon Scotland Yard).


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< 07'04'09 > 

Otan, suspends ton sol

Voilà, la France a réintégré l’Otan après des années de cavalier seul, les 3 et 4 avril, au cours d’un sommet hautement symbolique, puisque ce retour au sein de l’alliance de l’Atlantique nord coïncidait doublement avec le soixantième anniversaire de la structure de défense née après-guerre et la première virée internationale du président charismatique des Etats-Unis, Barack Obama. Et ce ne sont pas quelques manifestations houleuses qui pourront empêcher les vingt-huit grands de ce monde de fêter le renouveau de la doctrine atlantiste, sur fond de reprise en main de l’Afghanistan... Car Obama a dit vouloir partir de l’Irak, mais pas de l’Afghanistan, son pacifisme a ses limites...).

Les mauvaises langues critiquent cette grand messe diplomatique : débauche de forces de police, bouclage du centre de Strasbourg au détriment des quartiers périphériques, objets de violences spectaculaires (la police a-t-elle laissé faire les groupuscules des Black Bloc, a-t-elle provoqué les manifestants comme l’affirme Besancenotles violencesauraient-elles pu être évitées ?)...

Et Obama achève sa tournée européenne par un séjour de deux jours en Turquie, d’où il continue à donner le « la » : l’Europe serait bien inspiréed’intégrer ce grand pays en son sein, dit-il et répète-t-il. Pourquoi une telle ingérence ? Mais c’est que la Turquie refusait le nouveau secrétaire général de l’Otan, le Danois Anders Fogh Rasmussen. Ledit Rasmussen était Premier ministre en 2005, au moment des caricatures de Mahomet... Pour calmer l’allié turc, Obama use de toute sa diplomatie... jusqu’à la leçon de choses pour dirigeants européens.

Alors, Guillaume-en-Egypte n’a pas tort d’isoler une séquence photo, passage obligé de ces grands raouts mondialisés. C’est bien une autre façon de danser qui est à l’œuvre avec cet Otan nouvelle manière. Les années Bush sont bien finies, comme les années De Gaulle (et Chirac, qu’en pense-t-il ?), la Seconde guerre mondiale paraît bien loin et pourtant, l’Otan en est l’héritière. Il s’agit bien de dépasser la simple alliance de défense (on attaque un membre, tous les membres ripostent) pour construire une force militaire (en Afghanistan d’abord) qui vienne épauler des Etats-Unis moins puissants qu’ils n’étaient. Les danseurs ont intérêt à en savoir un peu plus sur leurs capacités respectives...


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< 21'04'09 > 

Un pardon, ça va, deux pardons, bonjour les dégâts

Ségolène est-elle la mater dolorosa de la politique française ? Ses « excuses » au chef du gouvernement espagnol, une semaine seulement après ses « excuses » aux Africains (le tout pour contre-balancer les propos d’un Nicolas Sarkozy légèrement en roue libre), sont-elles si scandaleuses ? Et re-voilà le schéma de la campagne présidentielle, quand le match Ségo/Nico tournait à l’affrontement de deux icônes médiatiques : la question de fond (Sarkozy est-il à la hauteur des enjeux internationaux du moment ?) est bien plus intéressante que l’écume agitée autour de ces excuses. Résumons.

Ségolène campe la meilleure alternative à Nicolas Sarkozy pour 2012. C’est en tout cas ce qu’elle tente de faire croire avec sa stratégie de harcèlement présidentiel, malgré son échec pour prendre le PS et les peaux de banane multiples que lui glissent sous les pieds ses « amis » socialistes. Elle occupe en tout cas le terrain de l’opposition teigneuse à un Sarkozy omni-président. A l’étranger aussi, puisqu’une stature présidentielle se gagne sur ce front-là également. Elle ouvre le bal en Afrique, en présentant ses excuses pour le discours controversé de 2007 du président français et cette petite phrase, « le drame, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ».

Habile ? Pas si sûr... Une semaine plus tard, elle remet ça, et dans les mêmes termes encore, dans une lettre à Zapatero où elle demande pardon pour les « propos injurieux » de Sarkozy. C’est « Libération » qui avaitrévélé l’étendue des dégâts du déjeuner post-G20 entre le président et des parlementaires de la majorité comme de l’opposition, au cours duquel ledit Sarkozy s’est un tout petit peu lâché sur ses congénères, traitant l’un de « pas très intelligent », l’autre d’inexpérimenté et on en passe. Les médias étrangers s’en sont émus, la presse française n’a pas trop embrayé, préférant darder ses flèches sur notre madone de l’opposition...

D’accord, refaire le coup de l’excuse prête à rire, mais les propos des uns et des autres pour démentir ou expliquer les dérapages multiples de Nicolas Sarkozy ne sont-ils pas bien pires ? Ainsi de Bernard Kouchner qui explique que si Nicolas Sarkozy a bien dit de Zapatero qu’il n’était pas très intelligent, c’était qu’il voulait dire le contraire (ben oui, quoi, c’est comme ça qu’il s’exprime, Nicolas...). Ou encore de Jack Lang, autre grand ami de Ségolène, qui ne trouve rien mieux que de dire : « J’ai envie de dire à nos amis espagnols : excusez-la, pardonnez-lui ! » Sans oublier le déchaînement des proches de Nico : le nouveau patron de l’UMP Xavier Bertrand qui parle de Ségolène Royal comme d’une « spécialiste de la manipulation », Frédéric Lefebvre, le très spécial porte-parole de l’UMP, qui demande carrément une « aide psychologique » pour la dame. Un bien beau débat, ma fois, se dit Guillaume-en-Egypte au bord d’entrer en politique... Chez poptronics, on voterait volontiers pour un chat-président...


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< 28'04'09 > 

Monsieur Tati, ceci n’est pas une pipe

Censure et bêtise ont toujours fait bon ménage. On connaît les censeurs qui prennent des vessies pour des lanternes, voici venus ceux qui prennent des pipes pour des moulins à vent. Jacques Tati a cassé la sienne il y a longtemps déjà (1982), mais la mesure qui le frappe post-mortem est bien dans l’esprit de ses films. La régie pub de la Ratp, Métrobus, a remplacé la pipe de Monsieur Hulot par des ailettes de moulin sur les affiches annonçant la roborative rétrospective que consacre la Cinémathèque à l’auteur de « Playtime » (on y revient). Décision prise pour se conformer à la loi Evin qui interdit toute publicité pour le tabac.

Une mesure idiote qui n’en finit plus de faire des remous. Si la Cinémathèque s’amuse de cet « incident burlesque », la Société des réalisateurs de films (SRF) et le Syndicat de la critique de cinéma se sont fâchés tout rouge (« Cette censure sanitaire conduit à un révisionnisme insupportable touchant l’art et la culture »), la Ligue des droits de l’homme a carrément lancé une « pétition contre la censure de la pipe de Monsieur Hulot » et même la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et le père de la loi, Claude Evin, ont dénoncé cette suppression « ridicule ». Les pouvoirs publics n’avaient pas été si large d’esprit quand la même mésaventure avait frappé la cigarette de Jean-Paul Sartre lors d’une exposition à la BNF il y a quelques années...

Et de demander du coup des aménagements à cette loi de 1991 que Métrobus suit religieusement. La régie pub de la Ratp vient en effet d’interdire une autre affiche, celle de « Coco avant Chanel », au prétexte qu’Audrey Tautou y fume une cigarette, forcément. Mais qu’est-ce qui les gêne sur l’affiche, censurée elle aussi, du film « Anges & Démons », suite du nanar mondialisé « Da Vinci Code » ? Une mention en surtitre, « Que nous cache le Vatican ? », a donné des boutons à l’afficheur - qui prend décidément tous les risques.

Plutôt que de jouer les Quichotte, Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, a trouvé la solution : mettre des moulins à vent partout. Sur Sarkozy, sur TF1 et, surtout, sur la flamme de la statue de la Liberté, toujours plus malmenée où que l’on regarde.


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< 05'05'09 > 

Le débat politique ? Au fond de la cour, à droite

Amiral de bateau-lavoir, astronaute d’eau douce, bachi-bouzouk des Carpathes, ectoplasme de moule à gaufres, cannibale emplumé, squelette de pantoufle, traîne-potence, Vercingétorix de carnaval, zapotèque… Ah, si seulement les politiques pouvaient s’inspirer du capitaine Haddock quand il s’agit de défourailler à coups de noms d’oiseaux qui volent (bas). Mais pour le manuel des petites phrases assassines, ce serait moins inventif, plus cour de récré, « c’est çui qu’a dit qu’y est », à en croire les échanges suite à la parution, le 30 avril, du livre « Abus de pouvoir » (Plon), le pamplet anti-Sarkozy de François Bayrou.

L’autoproclamé auteur d’un « acte de résistance nécessaire », d’un « ouvrage de combat » entendait peut-être tutoyer l’Histoire et prétendre à la place de premier opposant de France, c’est d’abord avec la garde rapprochée du Président qu’il doit en découdre. Bayrou ? « Un expert en immobilisme, un ayatollah de lui-même ! » (Xavier Darcos), un « Le Pen light » (Alain Minc), « un objet politique non identifié » (Patrick Devedjian). Son livre ? « Un ouvrage rempli de haine, vide de propositions » (Xavier Bertrand, qui reconnaît ne pas l’avoir lu), « un abus de délire » (Laurent Wauquiez), « un petit livre qui n’intéresse personne » (Roger Karoutchi)...

« Il faut toujours accepter la critique (...) Si on ne veut pas de critiques, il ne faut pas être président de la République », refuse de réagir M. Sarkozy, en déplacement au Mémorial de Glières. La neige s’est craquelée, on a cru entendre un souffle sur le plateau savoyard. Avant qu’en off, le Président rajoute : « Je ne vais pas passer mon temps à répondre aux livres écrits sur moi. Il y en a plus de cent cinquante ! Je fais marcher l’édition, ça fait partie du plan de relance. » On a eu peur, on a failli y croire. Allez hop, tous en classe, la cloche a sonné.


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< 13'05'09 > 

Un (saint) Père et passe

La visite papale en Terre sainte éclipserait-elle l’ouverture du festival de Cannes 2009 ? Au sixième jour de sa visite au Proche-Orient, le pape Benoît XVI est sous haute surveillance médiatique. Ses rodomontades en Afrique sur le préservatif et sa décision de réintégrer des évêques intégristes l’ont placé dans une position délicate, l’obligeant à montrer patte blanche dans ce qui est aujourd’hui considéré comme un virage théologique (voire un retour en arrière traditionnaliste). Après la Jordanie et Israël, le pape a franchi mercredi matin le mur de sécurité pour se rendre en territoire palestinien, à Bethléem, Cisjordanie, où il a été accueilli par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Même s’il y prie pour la levée du blocus et confirme son soutien à la création d’un Etat palestinien, Benoît XVI a du mal à se départir d’une image cassante, limite sulfureuse. Côté israélien, l’ex-Jeunesse hitlérienne (enrôlé de force ou pas, la polémique de la semaine...) n’était pas franchement attendu tel le Messie. Même quand Benoît XVI dépose un message de paix dans le mur des Lamentations, il ne fait que suivre les traces de Jean Paul II. Et quand il prononce un discours sur la Shoah, le fait qu’il ne demande pas pardon est interprété comme un recul par rapport à son prédécesseur. Quant au vocabulaire qu’il emploie, il est hautement suspect : pour évoquer les victimes de la solution finale, il parle de juifs « tués » (plutôt qu’assassinés).

Bref, les populations musulmanes et juives doutent de sa capacité à rassembler de façon œcuménique les religions, malgré les gestes apparents de bonne volonté (planter un olivier avec Shimon Peres, déposer un message de paix dans le mur des Lamentations, enlever pour la première fois ses chaussures rouges pour pénétrer dans la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l’islam à Jérusalem-est).

Même LCI focalise sur les « couacs » de sa visite, tandis que « Libération » souligne son « trop » grand silence au mémorial de la Shoah... La moisson politique du pape en Terre sainte, malgré les déclarations du Vatican, qui présentent son périple comme un pèlerinage et une visite pastorale, entre processus de paix en rade et dialogue intereligieux en recul, paraît pour l’instant étique.

Mission impossible ? Guillaume-en-Egypte, lui, a trouvé l’alternative : et si la papauté avait une responsabilité dans l’affaire (controversée) de l’oreille coupée de Van Gogh ? « Le Figaro » avait sorti les recherches de deux universitaires allemands selon lesquels, ce n’est pas Van Gogh lui-même mais Gauguin qui serait l’auteur de l’attentat au fameux appendice artistique. Et si l’oreille coupée devenait elle aussi une relique ? On voit bien que Guillaume n’a pas fait son catéchisme mais l’hypothèse, pour farfelue qu’elle soit, n’est pas totalement dénuée de sens...


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< 19'05'09 > 

Université/ gouvernement : à qui perd perd

Le gouvernement avait misé sur l’essoufflement quasi naturel du mouvement étudiant, entre vacances de Pâques étalées et examens de fin d’année qui approchent. Théoriquement, les contestataires auraient dû rentrer dans le rang. Sauf que. Ce mouvement fleuve qui englobe la colère des enseignants chercheurs et le rejet de la loi LRU sur l’autonomie des universités ne ressemble à aucun autre. Sa longueur d’abord, les formes inédites qu’il a empruntées ensuite, entre ronde infinie des obstinéscours en plein air et autres lectures de la « Princesse de Clèves »). Et si certaines universités ont décidé de cesser le mouvement, une dizaine tient encore (la Sorbonne, Aix-Marseille, Toulon, Toulouse...).

Valérie Pécresse a donc amorcé une tentative de dialogue hier lundi, enrecevant les syndicats étudiants pour discuter de la façon d’organiser les examens (prolongation de l’année universitaire à juillet pour certaines facs, organisation des épreuves en septembre pour d’autres) et d’accompagner les étudiants (bourses prolongées d’un mois pour quelque 15.000 d’entre eux, titres de séjour renouvelés pour les étrangers). Des gestes de bonne volonté gouvernementale qui n’ont pas vraiment été pris comme tels : « Ce n’est pas avec ce qu’elle a annoncé qu’elle va créer les conditions d’une sortie de crise, dit le président de l’Unef Jean-Baptiste Prévost. Il y a encore beaucoup à faire, mais Valérie Pécresse n’en prend pas encore toute la mesure. » De même, les universitaires qui avaient signé un « Manifeste pour refonder l’Université » (publié dans « le Monde » du 15/05) n’ont pas bien pris la tentative de récup’ (toujours dans « le Monde ») de la ministre de l’Enseignement supérieur.

Bref, dans cette histoire, et même si le gouvernement a cédé sur ses projets de réformes (notamment en vidant de sa substance le fameux décret sur le statut des enseignants-chercheurs ou en s’engageant à ne pas supprimer de postes en 2010 et 2011), personne ne sort gagnant ou grandi de l’épreuve, comme le montre à sa façon Guillaume-en-Egypte.


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< 26'05'09 > 

Westminster boit la tasse

Des ouvre-boîtes, des barbecues, du fumier de cheval, du vernis à ongle, des films X, la réparation d’une fuite sous un court de tennis, un pneu pour tondeuse à gazon, des croquettes « senior » (pour chien), 25 ampoules, un fauteuil de massage, une île aux canards, un bouchon de baignoire, un accordement de piano… Il ne manque que la tourniquette pour faire la vinaigrette à cet inventaire des dépenses des députés britanniques, pour rejouer la « Complainte du progrès » de Boris Vian.

Révélé le 8 mai par le « Daily Telegraph » (résultat d’une fuite aux allures de série policière), le scandale des notes de frais des 646 membres du Parlement n’en finit pas de remuer le paysage politique et médiatique outre-Manche. Travaillistes, conservateurs, libéraux, tout l’échiquier politique y passe. Le quotidien conservateur, suivi par l’ensemble de la presse, ne lâche pas son sujet et liste jour après jour les dépenses, photos à l’appui. Pointant là où ça fait mal -la mesquinerie des représentants.

En ligne, cela donne des diaporamas à l’humour « so british » : top 20 des demandes de remboursement les plus bizarrestravaux d’extérieurs repérés sur Google Earthtrombinoscope des « saints » (ceux qui n’ont pas de notes de frais), etc. Un travail de fond et un sens du détail payants pour le journal qui a vu ses ventes augmenter (93.000 exemplaires supplémentaires le premier jour, et plusieurs dizaines de milliers les jours suivants, a compté « Le Figaro »).

Le 24 mai, dans une lettre adressée à « The Observer », le magazine du « Guardian », des artistes (auteurs, comédiens et musiciens dont Damon Albarn et Brian Eno) journalistes et acteurs de la vie politique réclament un référendum sur la représentation proportionnelle, se désolant que de trop nombreux parlementaires semblent plus intéressés par leurs résidences qu’à changer le monde (« more interested in changing their homes than changing the world »).

Pendant que la presse britannique fait boire la tasse aux dérives de son Parlement (jusqu’à la démission annoncée de Michael Martin, le président de la Chambre des communes), un autre scandale éclate en France, relevé par Guillaume-en-Egypte : la non-homologation de la combinaison de compèt’ du champion national de natation Alain Bernard. On attend que des voix fortes s’élèvent. Pierre Arditi, peut-être ?


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< 02'06'09 > 

Coupat insurgé, Coupat libéré, mais Coupat surveillé

Il est libre Coupat, et pourtant, cette bonne nouvelle est déjà entachée. Six mois de détention pour rien, hurle Besancenot, une liberté conditionnelle des plus strictes, tout ça pour le soi-disant leader de cette « ultragauche » apparue dans le paysage politique grâce (ou à cause de) MAM, qui tenta de faire peur à la France avec ses terroristes au caténaire. De preuves, il n’en a pas été trouvé. De hauts faits d’armes, non plus. Cependant, Julien Coupat reste en examen, avec huit autres personnes, pour « direction d’une entreprise terroriste et destruction en réunion à visée terroriste ». Malgré les protestations (jusqu’à François Hollande en élu de Corrèze qui parle de « la claque de Tarnac »), malgré la libération des autres membres de la « cellule » de Tarnac, le juge a attendu la dernière limite pour remettre en liberté, jeudi dernier, Julien Coupat, 34 ans. Une farce juridique ? Plutôt un signe de plus des liaisons dangereuses entre la justice et le politique en Sarkozie.

Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, livre sa version de cette libération. Puisque les modalités du contrôle judiciaire auquel est soumis Julien Coupat l’obligent à ne pas quitter l’Ile-de-France, à n’avoir aucun contact avec les autres prévenus du dossier et à verser une caution de 16.000 €, on n’est pas loin de la suspicion généralisée que voudrait mettre en place à l’école un autre digne représentant de la Sarkozie, Xavier Darcos. Le ministre de l’Education n’a pas trouvé mieux, pour régler définitivement le problème de la violence à l’école, que vouloir fouiller les élèves, installer des portiques, des caméras de surveillance et créer une « force mobile d’agents » pour nos chères têtes blondes.

Un bien bel exemple d’électoralisme (les européennes ne mobilisent pas ? une bonne petite polémique sécuritaire, appuyée par un sondage opportun, commandé par le ministre de l’Education soi-même, et le tour est joué). Il faut dire que depuis quelques semaines, on arrête les enfants pour un oui pour un non. Il y avait les fils de sans-papiers qu’on venait débusquer à l’école, puis les forces de police sont intervenues pour arrêter sur dénonciation un gamin de six ans, soi-disant voleur de vélo. Voilà que les gendarmes n’ont rien d’autre à faire que de venir chercher chez lui un enfant de 8 ans pour une bagarre. Mais que fait la police ?


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< 05'06'09 > 

Un crash peut en cacher un autre

Une fois n’est pas coutume, le dessin que Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, nous a envoyé, se passe totalement de commentaires. Son esprit grinçant vient en effet à point nommé dans le concert de pleureuses qui a suivi la disparition, quelque part au-dessus de l’Atlantique, d’un Airbus A330 d’Air France, avec 228 personnes à bord. Des pleureuses qui sont tous des professionnels de l’information, totalement fascinés par l’accident. Comme quoi Paul Virilio, le philosophe de la catastrophe qui soutient que la tyrannie du temps réel nous a fait passer de l’intérêt commun à « la communauté d’émotions », a plus que jamais raison.

Une autre disparition, celle d’une gauche de gouvernement en France, occupera probablement les mêmes journaux dimanche soir, à l’issue des européennes dont on nous dit qu’elles battront des records d’abstention. Des aléas du PS, poptronics reparlera sans doute, beaucoup plus volontiers que des catastrophes aériennes...


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< 17'06'09 > 

Dany, Dany cool

La Une et neuf pages d’enquête dans « Le Parisien » d’hier mardi, une réception à l’Elysée jeudi matin avant la rédaction en chef du « Grand Journal » de Canal+ le soir. Il est partout.

Il, c’est Daniel Cohn-Bendit, phénomène des dernières européennes qui passionne les médias (on ne se risque pas à dire les Français, vu le taux d’abstention enregistré le 7 juin) et semble avoir à vie le capital sympathie de l’étudiant hilare photographié face aux CRS par Gilles Caron (Guillaume-en-Egypte lui-même...). Après Nicolas Sarkozy, Carla Bruni et Barack Obama, le voilà propulsé nouvelle icône du moment. « Dany l’écolo », « Dany le Rouge », « Dany le Vert », apocope et surnoms qui nous rendent familier celui que la presse s’empresse d’imaginer candidat à la présidentielle -la logique française de toute ambition politique...

Faut dire, la superstar a tout du bon client (et vice versa) : parler franc et franc tireur qu’on ne relie pas nécessairement aux turpitudes et aux logiques d’appareil, passé mythique, coolitude absolue, tutoiement de rigueur, bonne tête de révolutionnaire rangé des voitures, Vert dans une période où les questions environnementales font consensus, charisme indéniable, fragrance rebelle et homme de dossiers qui peut toujours parler foot quand la politique lasse…

Forcément, un tel engouement fait grincer quelques dents. Logiquement celles de « Marianne », l’hebdomadaire fondé par Jean-François Kahn, lui-même candidat Modem aux européennes : « DCB à vélo, DCB raconté par ses amis, DCB avec son épouse Ingrid, son fils Bela, les femmes de DCB, les sept secrets de DCB, la maison de DCB, l’avis de Marie-France Pisier sur DCB, le regard que les Français portent sur DCB, les parents de DCB, la crèche où a travaillé DCB, la galaxie DCB (…) On frôle l’overdose. » Toujours du côté du Modem, « Cohn-Bendit est un salopard aux méthodes staliniennes », balance Christophe Madrolle, Vert passé chez Bayrou. Pauvre Cohn !


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< 23'06'09 > 

Guillaume, chat d’Iran

Il n’y a pas que les chancelleries qui aient les yeux rivés sur l’Iran ces jours derniers. Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, ne manque rien de la crise dans laquelle le pays s’est enfoncé après l’élection présidentielle qui a vu le président sortant Mahmoud Ahmadinejad obtenir plus de 62% des voix le 12 juin dernier (élection confirmée hier). Ses réactions sont comme autant de mises à distance.

Information et désinformation, crise d’un régime absolutiste qui, voulait croire la jeunesse iranienne, était à bout de souffle : tous les ferments de la mondialisation et ses excès sont là. D’un coup de patte, Guillaume rapproche la foule des opposants à la réélection d’Ahmadinejad du manifestant devenu le symbole de Tiananmen (dont la Chine a tenté deverrouiller au début du mois le vingtième anniversaire...). Façon de prévenir : les foules révoltées ne l’emportent pas toujours, quoiqu’en disent les partisans de la démocratie...

De la même façon, quand Guillaume commente le discours devant la nation du guide suprême de la révolution islamique Khamenei, le 19 juin, c’est pour souligner la manipulation médiatique opérée... par le régime iranien : sur la télé iranienne, on croirait que seuls les hommes étaient conviés à écouter son discours. Sur Al Jazeera, en revanche, on voit pléthore de femmes, aussi vociférantes que les hommes, avec en tête les « veuves des héros » chasublées de vert. De la très bonne propagande pour le régime ? Pas du tout ! Même voilées, même obéissantes, les femmes n’ont seulement pas droit à un plan de coupe sur les deux heures d’émission. D’où l’image subliminale incrustée dans le dessin « à la Tiananmen », représentant une Iranienne, la poétesse persane Forough Farrokhzad.

Les méthodes du régime iranien n’ont rien de ragoûtant. Voire pour s’en convaincre les images de l’héroïne martyre de cette nouvelle révolution iranienne, Neda, jeune fille morte sous l’objectif d’un téléphone portable et qui, grâce à l’Internet, a fait le tour du monde.

Neda, mort d’une manifestante en Iran, reportage de CNN du 20/06 :



Et Guillaume d’enfoncer le clou de sa démonstration : oui, le régime iranien est critiquable et oui, on peut soupçonner les Américains d’en rajouter. N’empêche, le texte de Thierry Meyssan publié sur le réseau Voltaire le 17 juin, qui dénonce la « guerre psychologique » de la CIA, rappelle furieusement sa fameuse théorie du complot au moment de l’effondrement des tours le 11-Septembre (« l’Iran est un champ d’expérimentation de méthodes innovantes de subversion. La CIA s’appuie en 2009 sur une arme nouvelle : la maîtrise des téléphones portables. »). Comme si la CIA à elle seule pouvait orchestrer et manipuler à distance les milliers de manifestants, à Téhéran et ailleurs... Manipulation sans aucun doute, mais de là à penser que ce « chaos est provoqué en sous-main par la CIA »...

De fait, les Iraniens ont abondamment utilisé le service de micro-blogging Twitter (plus difficile à censurer qu’un site), les téléphones portables, lesserveurs proxy relais, pour continuer de communiquer. La presse rapporte les difficultés qu’elle rencontre pour témoigner de ce qui se passe quotidiennement en Iran. Là encore, la révolution Internet est passée par là et si les sources et la vérification des faits se trouvent compliquées du fait du black-out de l’information officielle, les trous du réseau ont néanmoins permis de continuer à voir derrière le mur de la censure.

annick rivoire

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< 29'06'09 > 

Michael Jackson, Bad au paradis pop et Dangerous jusqu’au bout

C’est un raz-de-marée. La mort de Michael Jackson jeudi soir, annoncée en ligne, a mis le Web sens dessus dessous. Le « King Of Pop », plus gros vendeur de disque de tous les temps (750 millions d’albums, sans compter les innombrables version pirates qui circulent), meurt en même temps que le disque. Mais sa mort annoncerait-elle celle de la télévision ? Sur les écrans du monde entier se sont succédé stars, demi-people et politiques réagissant à chaud à cette disparition laissant fans et curieux sur leur faim. Jusqu’à Edouard Balladur ! « On a entendu, à mon goût, beaucoup trop de commentaires. J’aimerais revoir quelques moonwalks. » Pourquoi ne pas carrément t’y mettre Edouard ? 

Pour voir et entendre l’idole, débattre du personnage, parfois au lance-flammes, et suivre minute par minute les tribulations du cadavre via Youtube et les sites d’info en ligne, la foule déçue de la couverture télé s’est donc ruée en ligne. Rien qu’en Europe, le trafic sur les sites d’information vendredi était de 26% supérieur à la moyenne, selon les statistiques d’Akamai. Et on a frôlé l’explosion des mastodontes du réseau : submergé de requêtes, Google a cru une attaque monstre de ses serveurs, Wikipédia a vacillé sous les demandes de modifications de la page Michael Jackson, Twitter aussi, avec un afflux de pas moins de 5.000 messages par minute (100.000 posts par heure dans la nuit de jeudi à vendredi). Facebook, Yahoo, AOL, CNN ou CBSNews.com (dont le trafic a été multiplié par cinq) ont également prié pour éviter le crash. Sans parler de MusicMe ou Deezer, où l’on peut écouter de la musique gratuitement, littéralement pris d’assaut. Plus fort encore que l’élection d’Obama !

« Bambi est mort » titrait « Libération » samedi, dans le flot de numéros spéciaux qui ont submergé les kiosques. Le héros de Disney qui a vu sa mère mourir était devenu indissociable du personnage Jackson. Accusé de pédophilie par deux fois mais jamais condamné, Michael se disait homme-enfant, plus à l’aise dans la compagnie des bambins que des adultes. Le personnage restera associé à son ranch féérique de Neverland, véritable parc d’attraction kitsch qu’il s’était offert à la fin des années 80, au temps de sa splendeur.

En parcourant le catalogue de la vente aux enchères prévue en avril dernier mais finalement annulée (1.400 objets, meubles, costumes et bijoux !), on découvre l’univers intime de la star, l’occasion d’un fascinant inventaire. Dans le parc, des statues néo-classiques et des bronzes représentant des enfants, dans le ranch, une collection d’épées, une sculpture monumentale de Cendrillon arrivant au bal dans un carrosse, mais aussi des flippers (The Simpson, Star Trek, X-Men), des bornes d’arcade (Jurassic Park, des jeux de F1 !) et des statues grandeur nature de Batman, Spiderman et Superman, voire de Dark Vador (en Lego celle-là). Sans oublier les personnages de Tex Avery, Disney (Mickey, Blanche Neige, Pinocchio et évidemment Peter Pan), les maisons de poupées, les boîtes à musique, chevaux de bois et trains électriques, ou encore des dizaines de voitures à pédales ou à moteur (on vendait aussi ses Rolls et Cadillac et même un véritable camion de pompiers).

Comme le note Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de Poptronics, Michael Jackson ne sera sans doute pas dépaysé au milieu des angelots. Les ciseaux qui servent de mains à Johnny Depp dans « Edouard aux Mains d’argent » ont également échoué là, sans oublier bien sûr, les costumes de strass, les bijoux et les couronnes et toute une série de statues et tableaux kitchissimes le représentant (en roi, en armure, entouré d’enfants). Michael Jackson ne prenait manifestement pas le titre de King Of Pop à la légère.


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< 08'07'09 > 

Obama en Russie, c’est pas le Pérou

Le G8 à venir et sa cohorte de problèmes (entre les fraques de Berlusconi et le changement de programme précipité du leader chinois, préférant régler la situation au Xinjiang) ont presque éclipsé la première visite officielle de Barack Obama en Russie, les 6 et 7 juillet. Au menu des discussions avec son homologue russe, Dmitri Medvedev : désarmement nucléaire, Afghanistan, Iran, Géorgie, élargissement de l’Otan, environnement… Des trucs de présidents des deux puissances mondiales, qui cumulent 90% des armes nucléaires de la planète. 

Il y avait pourtant un enjeu de taille pour Obama : le réchauffement des relations avec la Russie. Même si, rappelle « Slate », le temps de la guerre froide est loin. Oublié ce précédent du « jeune président américain sans expérience internationale, John Kennedy », quand il« rencontrait, en 1961 à Vienne, un Nikita Khrouchtchev qui lui expliquait : “tout ce qui est à nous est à nous ; tout ce qui est à vous est négociable.” » De l’aveu de Barack Obama, les relations russo-américaines « laissaient à désirer ces dernières années ». Entre Vladimir Poutine et George W. Bush, c’est peu de dire que le courant passait mal, la guerre russo-géorgienne d’août 2008 et le renforcement du bouclier antimissile en Europe étant passés par là. Devant l’Ecole russe d’économie (la New Economic School en version internationale, qui forme une partie des futures élites russes, le président américain, plus « qu’un nouveau départ », a souhaité, « un effort soutenu entre les peuples américain et russe pour identifier les intérêts communs, étendre le dialogue et la coopération et paver la voie du progrès ».

Hillary Clinton en mars parlait d’un redémarrage (« reset ») des relations russo-américaines. Pourtant, « qu’est-ce qui se passe quand on redémarre un ordinateur ? L’écran devient noir et, quelques secondes plus tard, il affiche exactement la même chose qu’auparavant », doutait avant le voyage un spécialiste russe dans « Courrier international ». Pas d’enthousiasme démesuré ni d’Obamania côté russe : « Le Monde » note une réjouissance sobre de la presse et une relative indifférence de l’opinion.

Bref, malgré la signature d’un accord préalable de désarmement nucléaireet l’annonce de la reprise de discussions pour un nouveau traité remplaçant START, le réchauffement s’est fait à tout petit feu. Guillaume-en-Egypte, pas chien, a imaginé les rafraîchissements qui vont avec.


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< 11'12'08 > 

Un milliard de Chinois et Nicolas, et Nicolas, et Nicolas

Ainsi donc, Nicolas s’est fait taper sur les doigts. Un an après tout le monde (Gordon Brown, Angela Merkel...), notre Président a finalementrencontré le dalaï-lama... en Pologne. Mais pour faire bonne mesure, tout s’est passé en cinq minutes entre deux portes, le temps d’enfiler une khatag blanche vite fait bien fait et d’effleurer la main du saint ( ?) homme. Mais toutes ces précautions n’ont pas suffi : c’est encore trop pour les Chinois, qui menacent une nouvelle fois la France de représailles économiques. Et Sarkozy d’envoyer Kouchner s’expliquer pour la énième fois dans les médias. Ce n’est plus un feuilleton, c’est un sketch...

Alors, pourquoi ne pas expédier Jean-Luc Mélenchon, désormais en rupture de ban du PS, à Pékin comme le suggère Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics ? On n’en sait pas beaucoup sur le Parti de gauche (le PDG, ça ne s’invente pas, réécrit PG pour éviter la confuse...),dont le sénateur parle plutôt bien, sinon qu’il aimerait bien en faire un vrai aiguillon à la manière de Die Linke (La Gauche) en Allemagne. Mais l’ancien trotskiste (branche OCI, celle des lambertistes et de Jospin) est connu pour soutenir les Chinois notamment contre les pro-Tibet. Il y a au moins un Français qui échappera à un petit séjour de rééducation dans le beau pays de Hu Jintao.


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< 22'07'09 > 

Les tontons flingueurs du Parti socialiste

Vivement les vacances au Parti socialiste... Martine Aubry pensait ressouder ses troupes grâce à la bonne vieille technique du bouc émissaire, mais l’échange épistolaire musclé avec Manuel Valls n’a fait qu’envenimer l’ambiance déjà passablement pourrie. Ce week-end, la charge est venue de BHL, qui flingue le PS, cette « maison morte » qu’il faut liquider pour réinventer la gauche. Dans la même veine, Julien Dray avait commis un billet assassin pour la première secrétaire du PS sur son blog, titré « à en pleurer », tandis qu’Arnaud Montebourg versait dans la métaphore médicale lundi (le PS est « tombé dans le formol ») et que l’éternel Jack Lang usait, lui, de l’image botanique en parlant du parti socialiste comme d’un « arbre sec »

Tout ça pour quoi ? Manuel Valls, qui décidément a très envie d’être candidat en 2012, ne lâche visiblement pas l’affaire. Dans une tribune au « Financial Times » lundi (histoire d’élever le débat hors de nos frontières ?), lui aussi use de la métaphore médicale : le PS est « en danger de mort », ou, in english dans le texte, « France’s Socialist party must change or die ». Le député frondeur défend une « nouvelle doctrine », moins « pompeuse », plus proche de « l’utopie relative d’Albert Camus ».

Le débat devient intéressant ? On parle enfin du fond pour endiguer la désaffection des citoyens pour un parti truffé de candidats à la présidentielle ? Pas au goût du groupe socialiste à l’Assemblée, qui uni comme un seul homme ou presque (Manuel Valls et Arnaud Montebourg étaient absents de la réunion mardi), clame : « Maintenant ça suffit ». Les socialistes, rappellent-ils, sont de « tous les combats » (Hadopi, le travail dominical, la privatisation de la Poste, les fermetures d’usine…) et le groupe PS ne « cautionnera pas dans son camp l’hallali du matin et les torpillages du soir ». Bien, bien, bien...

Retour à l’ordre, suite, avec les caciques : Ségolène Royal réclame qu’on bosse en silenceJean-Louis Bianco appelle au calmeJean-Marc Ayraultégalement. Les médias s’en délectent. Jusqu’au « Monde » qui organisait ce matin un chat avec Pierre Moscovici intitulé « Le PS peut-il disparaître ? » Métaphore pour métaphore, le contrat mafieux deGuillaume-en-Egypte a le mérite d’un certain réalisme. En attendant septembre, quand Martine Aubry tranchera sur le « cas Valls ».


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< 28'07'09 > 

Obama boit, Sarkozy trinque

Alors oui, tous les regards sont tournés vers notre président, sa santé, ses vapeurs, ses footings, son âge et son incapacité à en faire moins, etc. C’est peu de dire que le malaise sarkozien aura éclipsé toute autre forme d’actualité ce week-end. Mais Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, lui, a trouvé un autre fait d’actualité autrement signifiant.

S’il moque gentiment (ci-contre) le « malaise lipothymique d’effort soutenu par grande chaleur et sans perte de connaissance, dans un contexte de fatigue liée à une charge de travail importante » (le diagnostic officiel), c’est pour mieux se démarquer de l’emballement ambiant. Comme le souligne Christian Salmon, l’auteur de « Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits » (La Découverte, 2008) dans une interview au « Monde », « notre vie politico-médiatique ressemble de plus en plus à un feuilleton à épisodes, avec suspense et coup de théâtre ».

Guillaume relève une autre forme de distorsion médiatique à propos de l’arrestation musclée d’un professeur d’université noir aux Etats-Unis, et de la polémique qui s’en est suivie. Alors que notre hyper-président orchestre sa sortie d’hôpital debout, main dans la main avec Carla, bref, participe de l’emballement, de l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama, lui, désamorce avec élégance et en seulement deux jours le soi-disantréveil de la question raciale aux Etats-unis (comme si l’élection du premier Président noir et blanc de l’histoire des Etats-Unis suffisait à régler ladite question...).

Mercredi dernier, donc, Obama avait réagi vivement à l’arrestation le 16 juillet du professeur Henry Louis Gates Jr. de l’université d’Harvard : « La police de Cambridge a agi de manière stupide en arrêtant une personne tout en ayant les preuves qu’elle était bien propriétaire de cette maison et, enfin, nous savons tous que, dans ce pays, les forces de l’ordre sont plus enclines à arrêter les Afro-Américains et les Latinos. » Aussitôt, la machine s’emballe. Police, presse et télés lui tombent dessus. Vendredi, en conférence de presse, Obama reconnaît avoir été plus vite que la musique, en l’occurrence les faits (selon le rapport du sergent, le prof qui rentrait de vacances s’était introduit chez lui en forçant la serrure).

Le président américain dit avoir téléphoné personnellement au sergent blanc. Le prof noir, le sergent blanc et le président métis en parleront prochainement autour d’une bière à la Maison blanche, promet-il. Puis il indique aux journalistes que la tornade médiatique doit cesser, avec un humour visiblement apprécié par les journalistes présents. En France, la presse n’a retenu que le faux pas, le « mea culpa » et la « polémique »...


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< 04'09'09 > 

La rentrée pavée de roses de Martine Aubry

Jusqu’au « Figaro » qui félicite les socialistes d’avoir « enfin décidé de briser cette spirale infernale qui les voyaient tomber chaque semaine un peu plus bas ». La rentrée, c’est au Parti socialiste qu’on la doit le week-end dernier, avant les écoliers cette semaine et, ce week-end, lesuniversités d’été du Modem et de l’UMP.

A la Rochelle, divine surprise : Martine Aubry, la première secrétaire qu’on croyait débordée, dépassée, incapable de faire consensus et de mener la rénovation socialiste à bien, a réussi à faire taire les Cassandre de sa propre formation politique. Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, a suivi pas à pas cette petite révolution (et accessoirement fait sa pop’rentrée en fanfare, avec pas moins de quatre dessins). 

Alors qu’ouvrait l’université d’été du PS à La Rochelle, rien ne laissait préfigurer en effet une issue positive : Aubry se trouvait comme encerclée par une armée d’arbitres, les Peillon, Montebourg, Royal, Besancenot et Buffet, tous enclins à chercher des pous dans la tête d’un parti au nom obsolète pour les uns, aux méthodes archaïques pour les autres. Martine Aubry prit alors la parole, dans une ambiance « formidable » dit-elle, pour défendre l’idée de « primaires ouvertes à gauche » pour désigner le candidat à l’élection présidentielle. Malgré la présence à la Rochelle de la Verte Cécile Duflot, les réactions à gauche n’ont été ni vraiment tendres ni enthousiastes. Jean-Luc Mélanchon (Parti de gauche) refuse tout net, en brandissant sa propre « union de toute la gauche de la gauche », Marie-George Buffet (PC) estime que « la question n’est pas là », même si elle a entretemps accepté de rencontrer Martine Aubry). 

La vision idyllique d’une première secrétaire du PS reconstruisant la « maison commune de la gauche » a-t-elle une chance d’aboutir ?Guillaume, dubitatif, rappelle à tous les oublieux que la première union de la gauche, en 1997, rapprochait déjà le PS et le PC. Et que, pour élargir le cercle, certains (en l’occurrence Vincent Peillon, qui soutient l’alliance PS-Modem-Verts) pourraient être tentés par des alliances « surnaturelles ». Bref, entre une Ségolène Royal toujours en mode solo (en taclant la taxe carbone et en organisant sa fête de la Fraternité à Montpellier le 19 septembre) et la gauche du parti, Martine Aubry a peut-être réussi sa rentrée, mais doit maintenant travailler ferme pour assurer le succès de sa consultation militante du 1er octobre prochain.


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< 14'09'09 > 

Obama, président noir, président bête noire

C’est l’immense non-dit de la présidentielle qui éclate au grand jour, un an après l’élection du premier président noir américain. L’Amérique raciste et réactionnaire ne prend plus de gants et le dit haut et fort : un noir ne peut/ne sait/ne doit pas diriger la première puissance mondiale. La semaine dernière a été celle de toutes les turbulences pour Barack Obama, attaqué sur deux fronts, la réforme du système de santé et son discours aux écoliers. Jusqu’à la manifestation de dizaines de milliers d’opposants samedi à Washington DC et l’inédite intervention à la chambre des représentants du Républicain Joe Wilson, mercredi, qui a crié « You lie ! » (« Mensonges ! ») pendant le discours du Président au Congrès. Une accusation que même Bush n’avait jamais entendue siffler à ses oreilles quand il alignait les boniments sur « les armes de destruction massive » irakiennes. Tout ça parce que le président démocrate entend mettre en place un embryon de Sécurité sociale... Dénoncé comme rouge, le « socialiste » Obama se voit accuser de faire basculer les Etats-Unis dans l’« obamunisme » (Youtube et consorts regorgent de vidéos nauséabondes l’associant à Staline, Castro ou Chavez).

Rebelote vendredi, où son discours à tous les enfants scolarisés a été dénoncé... comme « fasciste » -une vieille antienne des anti-Obama. Obama rouge et brun à la fois : qui eût cru que les hitléro-trotskystes chers aux staliniens renaîtraient un jour aux Etats-Unis ? Jim Greer, chef de file des républicains texans, s’est fait encore plus violent : « En tant que père de quatre enfants, je suis proprement scandalisé que l’argent du contribuable soit utilisé pour diffuser l’idéologie socialiste d’Obama. Les démocrates n’ont aucun problème à aller contre la volonté de la majorité des Américains et à se placer au-dessus des droits des parents en envoyer le joueur de flûte Obama dans les salles de classes américaines. » Rappelons que dans le conte, le joueur de flûte mène les enfants à la mort au son de son instrument... Il n’en fallait pas plus à Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics, pour rebondir sur le sujet (on le sait assez obamaniaque...).

Point d’orgue de cette rude semaine, la manifestation qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’opposants au président démocrate, samedi à Washington. Organisée par le mouvement ultralibéral Freedomworks, elle a sans surprise vu se multiplier les pancartes aux remugles fascisants, associant Obama à Hitler ou le représentant en Joker avec le sourire de « l’homme qui rit » (une bouche élargie par la lame d’un couteau).

Face à un tel déchaînement, les Républicains, John McCain en tête, ont compris que les trouvailles de leurs extrémistes risquaient de les desservir. Joe Wilson et Jim Greer se sont faits désavouer, le premier finissant par présenter ses excuses à la Maison blanche mais pas au Congrès. Réaction d’Obama, égal à lui-même : « We all make mistakes. » (nous faisons tous des erreurs). Car le président américain tient bon. Hier encore, sur CBS, il a bluffé les commentateurs en ne se montrant pas dupe des difficultés qu’il traverse, avant de s’exprimer aujourd’hui sur la crise : « Les Républicains croient pouvoir rééditer leur tactique de 1993-1994. Un jeune président est élu et tente une réforme de l’assurance santé américaine, qu’ils descendent en flamme, avant d’utiliser cette victoire pour regagner la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat suivantes. C’est le plan qu’ils sont en train de dépoussiérer. » Sauf qu’Obama n’est pas Clinton : lui est noir, ce qui, pour la droite extrême, autorise tous les débordements.


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GEE-clearstream
< 28'09'09 > 
Clearstream : Denis Robert attaque par l’art

L’affaire Clearstream et ses rebonds politiques nauséabonds occupent ledevant de l’actualité, le président Sarkozy s’étant (encore) distingué par un lapsus non seulement révélateur mais surtout extrêmement dangereux(« coupable » a-t-il dit pour parler des prévenus du procès qui a débuté la semaine dernière). Le duel du duo de la droite jacobine française, Villepin v/s Sarkozy, le grand contre le petit, la rivalité/haine qui transforme le procès Clearstream en vaudeville politico-médiatique (comme le souligneGuillaume-en-Egypte, le chat pigiste de poptronics), finirait par cacher l’étendue du scandale politico-financier révélé par l’affaire des faux listings Clearstream. Ou plutôt, devrait-on dire, les affaires, ce qui se joue devant le tribunal n’étant que la partie la plus anecdotique du scandale financier Clearstream.

Les Français comprendront-ils, au fil de ce feuilleton judiciaire, les dessous de l’affaire ? La justice parviendra-t-elle à démêler les responsabilités ? En ces temps de soi-disant remise au pas des paradis fiscaux et de moralisation du capitalisme financier (cf les « bons » résultats du G20...), on aurait tort de réduire Clearstream à ce seul affrontement, quand bien d’autres questions sont encore pendantes.

Il est un des protagonistes de ce feuilleton, sans doute même l’un des rouages essentiels dans les révélations sur la chambre de compensation luxembourgeoise, accusée (avant les faux listings) d’être l’une des plate-formes de dissimulation de transactions financières mondiales. Son parcours est également représentatif d’une certaine crise de la presse en France : le journaliste d’investigation Denis Robert est celui par qui tout est arrivé. Depuis 2001 (date de sortie de son livre « Révélation$ »), il est sous le feu de procès à répétition (selon Wikipédia, pas moins de 31 procès en diffamation). L’ancien journaliste de « Libération », aujourd’hui indépendant (entendez qu’aucune rédaction en France ne prend le risque financier de l’avoir en son sein), est à l’époque seul contre tous, etnéanmoins soutenu à force de pétitions et d’indignation citoyenne.

Ce qu’il raconte très bien dans la BD qu’il a co-écrite avec Laurent Astier et Yan Lindingre, « L’affaire des affaires » (le tome 1 est paru au printemps aux éditions Dargaud). Et ce qui ressort également à la perfection dans les toiles qu’il s’est mis en tête de réaliser, et qui sontexposées à la galerie W, à Paris. Des toiles qui prennent la matière journalistique et médiatique comme un point de départ pictural, comme un instrument à modeler, comme du pop-art financiarisé ou du média-art sans dimension techno.

Denis Robert, à propos de son exposition Junk (réal galerie W) :



Ce qui amuse et inquiète tout à la fois chez Denis Robert, c’est sa propension à passer de l’investigation à la création (il vient également de sortir son dernier roman, « Junk » aux éditions Julliard). Ce qui nous plaît, à poptronics, c’est qu’il est résolument impossible de le faire entrer dans des cases. Et ce qui nous inquiète, c’est qu’on se doute bien que ces listings collés sur la toile, puis maculés de traits rageurs, ces mots calligraphiés en rouge, barrés de traits de peinture massifs, bref toute cette rage affichée sont aussi symptomatiques d’un état déliquescent de l’information en France. 

L’investigation non seulement ne permet plus à quiconque d’en vivre, mais est devenue si facile à éradiquer (merci les procès) que l’espace pour dire les choses s’est rétréci comme peau de chagrin. Il ne reste plus qu’une seule échappatoire : l’art. En Chine aussi, l’art est le dernier refuge de la liberté d’expression...


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< 07'10'09 > 

Obama, singe ou escargot ?

Noir et rouge. Aux yeux de ses adversaires les plus violents, Barack Obama cumule les deux couleurs honnies par l’Amérique de la suprématie blanche. Et Guillaume-en-Egypte ne décolère pas de tant de bêtise. Deux semaines après avoir dénoncé le racisme des manifestants opposés à la réforme de la sécurité socialele chat pigiste de poptronics enfonce le clou et poptronics avec, en allant voir de plus près cette Amérique intolérante. Car si elle a fait état de ce lynchage symbolique, la presse française n’en a guère montré les images. Comme elles sont de l’espèce dont on dit « il faut le voir pour le croire », nous vous invitons à les voir.

Dans les cortèges anti-Obama :

« Le discours d’Obama à ses camarades anthropoïdes des Nations Unies… » – ainsi commence un commentaire dudit discours sur le site Moonbattery. Le thème du singe (et de la banane, folklore qui n’est que trop familier aux footballeurs d’origine africaine) fleurit en ce moment dans la campagne anti-Obama. Double racisme ; antinoir et antisinge. Quiconque a connu l’époque du Maccarthysme aux Etats-Unis pouvait penser que cette page affligeante avait été tournée en même temps que l’hystérie de la Guerre froide. Aujourd’hui c’est pire, et en accréditant l’idée que pour s’opposer au projet de sécurité sociale tous les coups sont permis, les Républicains ont pris une lourde responsabilité. Parce qu’à l’abri de cette posture d’opposition radicale, ce sont tous les démons qui sont lâchés, et avant de gloser sur la chute de popularité d’Obama, il serait bon de prendre la mesure du tsunami de bêtise auquel il doit faire face. D’autant qu’une étude publiée en début d’année, le Southern Poverty Law Center (SPLC) fait état d’une recrudescence des groupes racistes, xénophobes ou hostiles aux minorités actifs aux Etats-Unis : 926 en 2008, en hausse de 56% par rapport à 2000, année de la première élection de Bush Jr (602 recensés). L’élection d’Obama a « enflammé les racistes extrémistes qui (la) voient comme un signe supplémentaire que leur pays est assiégé par les non-Blancs », souligne la revue de cette ONG, qui rappelle que pendant la campagne, le futur président a reçu « le plus grand nombre de menaces de l’histoire pour un candidat à la présidentielle ».

« Obama le singe » :

Les racistes donc, tout heureux de trouver un prétexte à ressortir des injures et des amalgames qu’on n’osait plus guère arborer. Les droitiers qui se désespéraient de ne plus trouver personne à qui attacher l‘étiquette commode de « communiste », et qui se rattrapent en brandissant des portraits d’Obama en Staline, en Marx, en Che, en Fidel, en Kim Il-sung et pour faite bonne mesure… en Hitler (car comme le remarque finement un exégète : dans national-socialisme il y a « socialisme »…) « Obama est un “radical communist” et son but est de détruire les Etats-Unis », assène sans rire le Républicain Alan Keyes, lui-même Afro-américain, qui n’a visiblement pas pardonné à son rival démocrate de l’avoir emporté aux élections sénatoriales de l’Illinois, en 2004.

Il y a aussi tous ceux qui sont viscéralement opposés à la moindre intervention du gouvernement dans le champ social, tous ceux qui, relativement protégés par le système actuel, ont une peur bleue de tout changement, tous ceux pour qui Obama est l’Antéchrist, ceux qui croient qu’il est musulman et qu’au Sénat il a prêté serment sur le Coran, plus les militants de l’anti-avortement, plus tous ceux qui ne comprennent rien à rien, ça finit par faire beaucoup de monde. Dans cette bouillie, difficile de choisir l’Oscar du plus horrifique. Un sérieux candidat tout de même ; le « pasteur » Steven Anderson, qui met sa haine d’Obama sous la protection de Dieu, prié de faire en sorte qu’il meure « en fondant comme un escargot ». Les anglophones qui douteraient de ce délire regarderont avec profit ce petit sujet de CNN.

« Obama le rouge » :

Fort heureusement, un petit village gaulois a su résister à ces légions yankees qui font d’Obama un communiste endurci. C’est le blog de la cellule PCF du 7e arrondissement de Lyon. A travers une vision du monde qui ne manque ni de cohérence, puisque sa seule et unique clef est l’anticommunisme, ni de prise de distance, puisque Staline est mis lui-même au banc des accusés, on apprend que toute l’histoire contemporaine se réduit à trois « complots » Le complot hitlérien. Le complot stalinien. Et… le complot Obama, personnage inventé par les réacs de tous les pays pour faire triompher l’anticommunisme. Ainsi l’équilibre est rétabli, et si ce n’est plus celui de la terreur comme pendant la Guerre froide, nous laissons aux internautes le soin de lui trouver un nom. 


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< 26'10'09 > 

Jean Sarkozy n’Epad le seul « fils de... » privilégié

Le fils du chef attendra sa couronne. Jean Sarkozy a donc renoncé à se présenter à la tête de l’Epad, (Etablissement public d’aménagement de la Défense) en fin de semaine. Il l’a annoncé à la télévision, avec le ton et les mots de son père, le cheveu court et les lunettes rassurantes après deux semaines de polémique où le web a été en première ligne. A tel point quelemonde.fr s’interroge sur « la première victoire de l’e-démocratie » .

Des « jeansarkozypartout » de Twitter aux groupes anti-Sarkozy de Facebook, les réseaux sociaux ont effectivement été à la pointe pour dénoncer le « népotisme » du président Sarkozy quand une plus classique pétition, lancée par un élu du Modem, recueillait en un temps record près de 93000 signatures. Sans parler de l’activisme de BananaRépublique, quia multiplié les flashmobs pour « célébrer dignement l’entrée de notre pays dans la farandole des régimes bananiers ; ces pays où les dauphins succèdent au père, où la naissance et le pouvoir de l’argent font tout… »

Guillaume-en-Egypte, le chat pigiste de Poptronics, a beau être en partance pour le Brésil, pour faire le beau dans un magazine affiche tout ce qu’il y a d’exceptionnel, n’en a pas moins l’œil sur les frasques de la Sarkozye. Et rappelle d’un coup de patte qu’en voulant installer son fils sous les ors de la République, Nicolas Sarkozy n’a fait que suivre une très vilaine tradition de promotion des « fils de... ». Le cas le plus emblématique étant celui de Jean-Christophe Mitterrand, qui a longtemps dirigé la cellule africaine de l’Elysée et y a gagné un surnom qui parle de lui-même : « Papamadit » – et des poursuites dans l’affaire de ventes d’armes illégales à l’AngolaLepost.fr s’est amusé à recenser tous ces enfants qui profitent des réseaux de leurs puissants de parents et la (longue) liste est édifiante, des enfants Giscard et de Gaulle aux fistons Bachelot ou Guéant.

Jean Sarkozy n’a pas tout perdu dans l’affaire : le conseiller général des Hauts-de-Seine a malgré tout intégré le conseil d’administration de l’Epad. Ce qui n’est déjà pas si mal pour un garçon de 23 ans scotché en deuxième année de droit (il la triple, bénéficiant là encore de sérieux privilèges comme le révèle Rue89). La dynastie Sarkozy, dont les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon analysent finement les ressorts dans « Libération », n’en est qu’à ses débuts : le petit Louis S. n’est qu’en cinquième...


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< 27'10'09 > 

Les félins cinéphiles orphelins de Rémo Forlani

Il est triste Guillaume-en-Egypte, il vient de perdre son ami Rémo Forlani, disparu dimanche à 82 ans. Un personnage comme on n’en fait plus, qui avait fait partie après-guerre (avec Chris Marker, André Bazin, Alain Resnais…) de l’association Travail et culture, engagée dans l’éducation populaire, avant de débuter à « Pilote » comme scénariste de « P’tit Pat » et de se faire fait un nom ou plutôt une voix, rauque et habillée des excès de la vie, comme critique de cinéma sur RTL. 

Critique féroce sur une radio populaire, qu’il marquera de ses sentences et fulgurances pendant cinquante-cinq ans (on peut le réécouter sur le site de la station), mais aussi scénariste pour cinéastes cérébraux ( « Toute la mémoire du monde » d’Alain Resnais en 1956 ou « L’amour c’est gai, l’amour c’est triste » de Jean-Daniel Pollet en 1968), bédéphile (il a travaillé aux premières adaptations de Tintin au cinéma dans les années soixante), parolier pour Nicoletta, écrivain (vingt-cinq livres au total), à la fois cinéaste populaire (un unique film, « Juliette et Juliette » en 1974, avec Annie Girardot et Pierre Richard) et proche de Jean-Luc Godard, pour qui il avait rédigé le premier scénario pour « Pierrot le fou » et qui lui a offert des apparitions marquantes dans « Made In USA » ou « Eloge de l’amour ». 

Mais ce qui rend le chat pigiste de Poptronics encore plus triste, c’est que son copain humain Forlani, cet homme à plusieurs vies comme un chat, savait comprendre les félins, qui l’entouraient et dont il parlait bien (ses ouvrages « Ma chatte, mon amour », « Ma chatte, ma folie », « Tous les chats ne sont pas en peluche »...). Réagissant à sa disparition, Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, a eu ces jolis mots : « Il avait fini par ressembler à ses chats : un léger coup de griffe, un frottement affectueux et confiant. » Sous les projecteurs au Brésil à l’occasion d’un pop’lab exceptionnel, Guillaume-en-Egypte, face à son portrait signé Rémo Forlani, doit avoir grand besoin de caresses.


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< 05'11'09 > 

Un chat de côté dans l’hommage à Claude Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss est mort en toute discrétion. Le décès de l’anthropologue le plus célèbre du XXe siècle a été tenu secret près de trois jours, mais ça n’a pas empéché la pluie d’hommages dédiés à l’auteur de « Tristes tropiques », le père du structuralisme et l’« exceptionnel passeur ».

Guillaume-en-Egyptefraîchement rentré du Brésil, y va de sa touche toute personnelle : pas étonnant qu’il retienne de cet archétype de l’intellectuel français un amoureux des chats...


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GEE céline
< 17'11'09 > 
Avec Marie NDiaye, des écrivains de moins en moins sur la réserve

Une semaine que ça dure... En demandant un devoir de réserve à Marie NDiaye, qui avait violemment attaqué la France de Sarkozy dans une interview aux « Inrockuptibles », le député Eric Raoult s’est une fois de plus pris les pieds dans le tapis. Et la polémique enfle encore avec, hier, la parution dans « le Monde » d’une pétition de soutien à Marie NDiaye,déjà signée par 80 écrivains. Décidément, dès que les sarkozystes se mêlent de liberté d’expression des artistes, ils se brûlent les doigts (voir les poursuites contre les rappeurs de La Rumeur pour « diffamation publique envers la police nationale » et, plus près de nous, l’« affaire Orelsan » ou le feuilleton Hadopi).

Le bon soldat Eric Raoult s’est donc piqué de faire la leçon à Marie NDiaye, tout récemment goncourisée pour « Trois Femmes puissantes »après ses déclarations fin août aux « Inrocks » sur la France de Sarkozy : « Je trouve cette France-là monstrueuse. Le fait que nous (son compagnon, l’écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants) ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d’être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j’ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité... Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. »

Réaction outrée du député-maire du Raincy mardi dernier qui, dans une question écrite, « attire l’attention du ministre de la Culture sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt ». Et propose carrément d’encadrer la liberté d’expression et d’opinion : « Ces propos d’une rare violence, sont peu respectueux voire insultants, écrit-il, ajoutant « le droit d’expression, ne peut pas devenir un droit à l’insulte ou au règlement de compte personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d’un certain respect à l’égard de nos institutions. » Avec le doigt sur la couture du pantalon.

Evidemment, ces propos ont provoqué une bronca chez les politiques et fait s’étrangler la Société des gens de lettres, qui dénonce l’« l’absurdité de cette exigence et de l’ignorance dont elle témoigne » et remarque surtout que « c’est, à notre connaissance, la première fois depuis des décennies, qu’un homme politique élu réclame publiquement la restriction de la liberté d’expression des créateurs ». Les temps changent : nous vivons désormais dans la France de la rupture… Cette sortie n’a en tout cas pas défrisé Frédéric Mitterrand, qui s’en lave courageusement les mains dans « Libération » et a fait passer la question du député à la trappe pour éviter d’y répondre.

Sûr que s’il avait eu le prix Goncourt, comme le remarque un brin facétieux Guillaume-en Egypte, le chat pigiste de poptronics, Céline se serait appliqué ce « devoir de réserve » et aurait modéré l’antisémitisme de ses pamphlets (interdits mais en circulation sur la toile et chez certains bouquinistes). Et Eric Raoult dans tout ça ? Connu pour ses prises de positions droitières sinon extrême droitières (il fut un adepte de la main tendue au Front national à la fin des années 80, comme le rappelle Rue 89, et compte parmi le groupe de députés qui réclament le rétablissement de la peine de mort), il ne désarme pas. Il en rajoutait encore une couche ce week-end dans « le Monde » : « Même Yannick Noah et Lilian Thuram n’en ont pas fait autant qu’elle. » Les sportifs sont décidément plus contrôlables que les écrivains. Pas besoin de sortir son revolver.


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GEE wars
< 11'12'09 > 
Afghanistan : le coût du sang français

L’épisode avait choqué en son temps : le 18 août 2008, pris dans une violente embuscade dans la vallée d’Uzbin, dix parachutistes français tombaient sous les balles des taliban, vingt et un étaient blessés, les plus fortes pertes militaire depuis l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983. Après sept ans d’un engagement peu meurtrier (14 morts entre 2001 et 2007), la France redécouvrait qu’une guerre fait aussi des morts chez les militaires suréquipés de la coalition internationale engagée en Afghanistan… 

Les photos parues dans « Paris-Match » montrant des taliban endossant les treillis tricolores avaient achevé de choquer les commentateurs sans pour autant déclencher un véritable débat sur la participation française à cette guerre menée dans une rare opacité : impossible de connaître précisément les crédits qui lui sont alloués, pas de débat au Parlement, cas unique dans les pays engagés, quant à consulter la population…

Le scandale est venu d’où on ne l’attendait pas : des familles des militaires tués, qui cherchent les responsables du fiasco de cette mission dans la hiérarchie kaki. Six nouvelles plaintes viennent d’être déposées (il y en a huit au total) pour « mise en danger de la vie d’autrui » devant le Tribunal aux armées de Paris, le père d’un des soldats déclarant : « L’état-major des armées a des comptes à rendre. » L’affaire fait évidemment grand bruit dans les cénacles de la Défense (voir par exemple « Secret défense », le blog bien informé du journaliste de « Libération » Jean-Dominique Merchet, qui multiplie les posts sur le sujet) : la fameuse doctrine du « zéro mort » (« zero-casuality warfare ») professée par l’armée américaine depuis vingt ans se retourne contre les va-t-en-guerre. 

Guillaume-en-Egypte, le chat-pigiste de poptronics, qui connaît son histoire du cynisme militaire sur le bout des pattes, extrapole : risque-t-on d’indemniser les familles de tous les soldats fauchés à cause des erreurs stratégiques et des désirs de grandeur de leurs chefs ? Laissons le dernier mot sur ce « système zéro mort » à Jean Baudrillard, qui écrivait dans « L’Esprit du terrorisme », paru dans « le Monde » du 3 novembre 2001 : « L’événement fondamental, c’est que les terroristes ont cessé de se suicider en pure perte, c’est qu’ils mettent en jeu leur propre mort de façon offensive et efficace, selon une intuition stratégique qui est tout simplement celle de l’immense fragilité de l’adversaire, celle d’un système arrivé à sa quasi-perfection, et du coup vulnérable à la moindre étincelle. Ils ont réussi à faire de leur propre mort une arme absolue contre un système qui vit de l’exclusion de la mort, dont l’idéal est celui du zéro mort. Tout système à zéro mort est un système à somme nulle. Et tous les moyens de dissuasion et de destruction ne peuvent rien contre un ennemi qui a déjà fait de sa mort une arme contre-offensive. “Qu’importe les bombardements américains ! Nos hommes ont autant envie de mourir que les Américains de vivre !” D’où l’inéquivalence des 7 000 morts infligés d’un seul coup à un système zéro mort.
Ainsi donc, ici, tout se joue sur la mort, non seulement par l’irruption brutale de la mort en direct, en temps réel mais par l’irruption d’une mort bien plus que réelle : symbolique et sacrificielle – c’est-à-dire l’événement absolu et sans appel. »


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< 22'12'09 > 

Après Copenhague, Flopenhague

De Hopenhague à Flopenhague (l’expression fait florès en ligne), c’est un fiasco sur toute la ligne pour le sommet sur le climat, après douze jours de travaux agités. En lieu et place du Traité de Versailles qui devait, assuraient les plus optimistes, redessiner les enjeux mondiaux, après deux ans de travail sur une déclaration commune, voilà trois petites pages (qui ont nécessité huit brouillons !) d’un accord absolument pas contraignant, signé par une trentaine de pays (dont les « grands », à l’initiative de ce texte, et l’Inde et la Chine...), ignorant l’urgence climatique et méprisant les pays du Sud. A l’ONU comme ailleurs, l’égalité reste un combat.

Certains ne se sont pas privés de le dire : le Premier ministre néo-zélandais qui qualifie la conférence d’« anarchique » et le texte de « révoltant », Lumumba Stanislas Dia-Ping, porte-parole du G77, groupe qui rassemble (quand même) 130 pays en voie de développement, pour qui « cet accord va conduire à une dévastation terrible de l’Afrique et des archipels » et a « la plus basse ambition que l’on pouvait imaginer ». Une position loin d’être isolée, la Bolivie ou le Venezuela l’ont appuyée dans le tumulte de la nuit de samedi. Quant au représentant de Tuvalu, l’un des archipels les plus menacés par le réchauffement, lui comparait l’accord « à une poignée de petite monnaie pour trahir notre peuple et notre avenir ». 

Pourtant, ce sommet ultramédiatisé suscitait tous les espoirs, après vingt ans de gesticulations institutionnelles, des beaux principes adoptés à Rio en 1992 au timide protocole de Tokyo de 1995 (entre son adoption par 55 pays et son entrée en vigueur, huit années se sont écoulées). Mais ce qu’on a vu à Copenhague est ce qui fait l’ordinaire de ce genre de rassemblements : une conférence bunkérisée, des pays riches sourds aux problèmes du Sud, des manifestants (et même des délégués) harcelés par la police danoise, voire fuyant sous la cogne, des arrestations massives d’activistes (notamment Tadzio Mueller, de Climate Justice Action, opportunément libéré lundi)… Jusqu’aux ONG proprement virées des débats dans la dernière ligne droite. A l’arrivée, Greenpeaceavec d’autres, s’alarme d’un « désastre » et d’« un recul par rapport à Kyoto », se payant au passage Sarkozy et Obama (lequel rentre aux Etats-Unis paradoxalement auréolé d’un succès) : « Ils se sont crus au G8. » 

Un sommet pour rien. Sauf à démontrer une nouvelle fois, après la crise financière, à quel point le système global et la gouvernance onusienne sont à bout de souffle. Car pendant ce temps, rien ne change : ni la montée des eaux qui s’accélère, telle qu’illustrée par Guillaume-en-Egype, le chat pigiste de Poptronics, ni la déforestation qui ne faiblit pas, ni évidemment les émissions de CO2…

Prochaine représentation du Barnum onusien sur le climat : novembre 2010 à Mexico.


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< 01'01'10 > 

2010, les adieux de Guillaume-en-Egypte

Les vœux de poptronics pour 2010 sont teintés de tristesse. Puisque ce dessin de Guillaume-en-Égypte qui les illustre sera le dernier de notre chat-pigiste. Exceptionnellement, Guillaume nous a écrit :

« Avec ces vœux dépourvus d’illusions (pour les non-anglophones,considering est le point d’ironie qu’on ajoute à un bilan par ailleurs catastrophique (exemple : dans “Asphalt Jungle”, Louis Calhern à Marilyn Monroe qui vient de le balancer aux flics “You did quite well, considering”) s’achève un cycle : celui de ma collaboration à Poptronics. Il faut quitter le bal avant que le bal ne vous quitte, et ma dernière contribution, à propos du désastre de Copenhague, constitue un honorable baisser de rideau.

« Autant l’avouer. Avec ce sommet de l’impuissance et de l’aveuglement, j’ai épuisé ma réserve de fléchettes. Les partager avec l’équipe de Pop aura été un bonheur, mais quand le cœur n’y est plus, inutile de faire semblant. Ma cervelle de chat n’arrive pas à faire tenir ensemble le constat d’échec qui s’appuie sur un calendrier inexorable, et les chances de salut dans une “gouvernance mondiale” qu’aucune utopie ne verrait arriver à temps du fait de ce même calendrier.

« L’humanité devra donc se passer de mes commentaires pour organiser son suicide, et nous les animaux organiser notre survie. Aux humains qui nous diront “mais pauvres bêtes, êtes-vous armées pour faire face au naufrage d’un monde complexe dont vous ne maîtrisez pas les rouages ?” nous répondrons simplement : “Et vous ?” »


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